lundi 21 mai 2012

La vacancière va à l'école

Je suis en vacances.
Oui.
Mais j'ai décidé il y a longtemps que j'allais accompagner mon amie Özlem à l'école. Elle travaille comme professeure d'anglais dans une école de langues et je suis la bienvenue dans cette école. Les boss passent leur temps à m'offrir une job. Si jamais je me retrouve sans emploi un jour, j'ai cette option... hihihi ! Mais c'est pas trop envisageable, disons-le. J'suis une femme mariée, moi !

Hier, j'ai donc transformé la vacancière que je suis en observatrice assidue à l'École BDM de Sakarya. J'ai rencontré les groupes de mon amie, et une groupe en particulier m'a pris en affection. Tellement que les élèves ont demandé que je revienne aujourd'hui. Alors j'y suis. Ils sont en examen présentement, alors je prends ce petit moment pour vous écrire. Ce matin, ils étudiaient les pronoms relatifs, et comme il y avait des phrases à traduire du turc à l'anglais, je me suis placée avec une élève charmante et on a fait équipe pour arriver à un résultat complet. Je pouvais l'aider en anglais, mais j'avais besoin d'aide pour comprendre les temps de verbe initiaux en turc. On a très bien réussi le devoir, ensemble. Özlem trouvait ça bien drôle !
Il faut comprendre que les cours de Özlem sont axés sur la grammaire et elle passe de l'anglais au turc. Comme je comprends l'exemple en anglais, je peux transposer mes connaissances de base à son explication du turc,et j'améliore follement mon turc de cette façon. Considérez que ma première partie de ce voyage sera en immersion, via l'école, entre autre. J'ai cette chance alors j'en profite.

Hier, après l'école, Özlem et moi sommes allées errer au centre-ville faire du lèche-vitrine. Mais le lèche-vitrine s'est rapidement transformé en immersion culturelle totale. Encore une fois, je suis dépassée par l'hospitalité des gens d'ici. Et comme Sakarya n'est pas très touristique... ils sont ravis de voir une Canadienne fouler leurs rues. Ici, je crois que les seuls étrangers sont Éric, Anna et Alex (trois professeurs de BDM). Je ne crois pas qu'il y en ait beaucoup d'autres.

Nous avons fait trois arrêts, dans trois boutiques différentes, et aux trois endroits, Özlem et moi avons été traitées en princesses. Premièrement, je voulais manger des loukoums (des bonbons turcs très particuliers). Nous sommes donc arrêtés dans la première boutique de loukoums sur notre chemin et les préposés nous ont fait goûter à à peu près tout en boutique. Ils étaient carrément impressionnés par ma présence, et voulaient que je sois bien. ILs m'ont donné un verre d'eau car il faisait chaud, ils ont pris le temps de nous expliquer la fabrication des bonbons, et nous sommes évidemment ressortis de la boutique avec une boite remplie de petits délices (Alper, le mari d'Özlem, allait être content, car c'est une bibitte à sucre).

Puis, nous sommes allées au bazar couvert et nous avons vu cette petite boutique d'antiquités. Comme nous aimons toutes les deux cette sorte de boutiques, nous y sommes entrées pour y découvrir deux personnes absolument géniales. Un homme, le propriétaire à la retraite, et sa fille, qui tenait boutique. Ils étaient tellement ravis par ma présence que le monsieur m'a mis de la musique turque traditionnelle pour me faire plaisir, on a bu le thé avec eux et ils nous a fait faire le tour complet de la boutique. La femme parlait très vite, et était très contente. Elle a appelé son jeune fils pour qu'il me montre son anglais. Elle m'a ajouté sans sa liste d'amis facebook. Elle nous a réinvités. Ozlem et moi irons sûrement de nouveau. J'ai acheté une jolie petite montrer sur une chaîne, à 7$. C'était vraiment une superbe expérience. L'homme, un retraité, m'expliquait dans un anglais assez surprenant qu'il avait deux passions: les antiquités, la musique et la radio amateure. Il a appris des bases d'anglais, de polonais, de français et d'espagnol en communiquant avec d'autres passionnés de radio autour du monde. On a eu un plaisir fou avec eux et on s'est quittés avec des bisous (la dame) et une bonne et sincère poignée de main (le monsieur). Encore une fois, je dois dire que je me suis sentie comme chez moi. J'ai l'avantage d'avoir Özlem avec moi, qui m'aide quand je n'arrive pas à trouver le bon mot en turc. Ça me permet de faire de fabuleuses rencontres, et elle aussi en profite, car elle n'est pas de Sakarya et connait peu de gens ici en dehors du cercle de collègues de BDM et de la famille de Alper.

Finalement, comme je veux en savoir plus sur l'Islam, Özlem voulait m'offrir un livre explicatif sur les concepts de base. Nous sommes donc entrées dans une librairie où quatre hommes étaient assis à boire du thé. Le plus jeune m'a tout de suite trouvé un ligne, pendant que le propriétaire faisait la jasette avec Özlem et moi. Il nous a expliqué qu'il venait de l'Ex-Yougoslavie et que quand il est arrivé en Turquie, il ne connaissait pas un mot de turc. Les Turcs l'ont aidé et accueilli comme un frère. Aujourd'hui, il parle très bien le turc (il m'a même pas d'accent, selon Özlem). Il a donc insisté pour m'offrir le livre, car comme il m'a expliqué, il sent qu'il peut ainsi contribuer à m'aider à apprendre la langue comme d'autres l'ont aidé à son arrivée. Je ne voulais pas accepter, mais il a tellement insisté que j'ai regardé özlem et elle a souri en disant: c'est formidable. Alors oui, j'ai formidablement accepté le présent. On a quand même ouvert la boite de loukoums pour en partager quelques uns avec eux et je crois qu'ils ont beaucoup apprécié cette attention.
Quoi qu'il en soit, je dois vous dire que je suis folle de joie de connaître la vie normale de Turcs normaux et que personne ne pourrait s'imaginer comme c'est simple et pas comme la télé le montre. On est loin des contrées extrémistes, ici. On est presque en Europe ! Presque au Moyen-Orient! Presque en Asie ! On est en Turquie, en fait, et c'est un peu tout ça, cette terre.

Je vais aussi revoir mon ami Emre cette semaine. Il est un ancien professeur de BDM. J'ai connu sa blonde (Emel) par internet et nous sommes devenues amies, moi et mon petit turc et elle et son petit anglais. Là, elle a pris le numéro d'Özlem et je ne sais pas ce qu'elles ont prévu, mais je crois qu'elles vont s'organiser pour que je puisse rencontrer Emel. Je suis assez excitée par l'idée. En même temps, ça m'inquiète, car elle ne parle pratiquement pas Anglais et je n'ai pas tous mes dictionnaires habituels. J'ai peur de paralyser et de ne pas me faire comprendre. Pourtant, sur skype, elle et moi on arrivait à converser.

Donc on verra bien ! Je vous en donnerai des nouvelles dès que cette première rencontre sera fait.

Je ne sais pas pourquoi je stresse, dans le fond. Je suis capable de rester avec des gens qui parlent à peine l'anglais, maintenant. Hier soir, je regardais les émissions de potins avec Alper, qui comme vous le savez grâce aux récits de mon précédent voyage, parle turk-lish, et non pas Anglais... Et on a bien rigolé. Je comprends très bien le turk-lish ! :D Et lorsqu'il est question de potins, ou de football, c'est facile de se faire comprendre. Donc lorsqu'Alper me dit un truc du genre: "Cette chanteuse, j'aime pas. Pas de voix et vêtements de pute", je rigole. L'humour n'a pas de frontière. Ou encore, sa meilleure: "Elle, homme... pénis coupe coupe"... Pour me parler d'une chanteur transgenre très connu en Turquie. Il était homme et est devenu femme... Comment ne pas rire avec un tel langage ? Impossible. Impossible et vraiment adorable.

J'aime beaucoup Alper. Il a un sens théâtral inné. Il a ce côté hyper expressive et très rassurant ! J'aime quand il me dit "chuuuuuuuuuuuut" et qu'il sort un paquet de cigarettes en cachette, lorsqu'Özlem est aux toilettes. Comme si elle ne savait pas qu'il fumait ! Il a tout ce qu'il faut pour me rendre à l'aise. Et il n'a pas peur que je ne le comprenne pas. À la base, c'est la clé du succès. Quand tu ne crains pas de parler devant quelqu'un qui apprend ta langue, cette personne a beaucoup plus de chance de réussir à comprendre. Tant qu'on ne me parle pas comme si j'étais attardée, ça va !

Je vous laisse, sur çe. Je vous reviendrai avec plus de détails sur mes aventures à Sakarya quand j'aurai du nouveau vécu. Pour le moment, je ne fais qu'apprécie la chance que j'ai. Mais des gens m'ont dit que j'avais créé ma chance moi-même en trouvant Özlem sur internet et en construisant une véritable relation avec elle.

Le mot de la fin: C'est vrai ! :)

1 commentaire:

  1. Ouin!Soit tu es fatigué ou que tu es sur la boisson. :P
    truc= Turc
    ligne=livre
    Je t'écoeure!J'ai hâte de voir des photos. Fais attention à toi!
    Bisous xxx

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