Ah! La journée d'hier!
C'était franchement la journée que l'on attendait avec le plus d'impatience, car Éric et moi l'avions planifiée à notre guise, kilomètre par kilomètre.
Nous avions un gros 12 heures en continue de route et de visites, principalement sur la Côte Sud de l'Islande, entre Reykjavik et Vik.
Pourquoi avoir choisi ce parcours?
Parce que la route est assez belle pour une Chevrolet Spark louée.
Parce qu'elle contenait beaucoup de tout ce qu'on voulait voir pour ce premier voyage en Islande.
Parce que c'est toujours agréable de passer la journée en pleine nature.
Parce que.
Comme nous voulions minimiser nos dépenses, vu que l'essence coûte quand même assez cher ici, nous avions préparé un lunch assez copieux, et avions commencé notre journée avec un petit déjeuner de course: du skyr (une portion de ce fromage-yogourt contient 18 grammes de protéines) et des tartines aux bleuets.
Nous avons bien fait, mais avons quand même grignoté un peu sur la route: un croissant par çi, un hot dog par là... Il faut dire que c'est long, 12 heures! Et éreintant lorsqu'on a prévu tant de choses à faire. On doit prendre notre temps, bien regarder. Bien s’imprégner. Nous avons d'ailleurs dû laisser tomber quelques arrêts sur la route, car d'une part nous allions manquer de temps et avions des plans pour ce soir à Reykjavik, et d'autre part, la météo était trop changeante, ce qui fatiguait terriblement Éric. Conduire en Islande, il adore. Mais conduire dans un épais brouillard et de la bruine pendant des heures, c'est vraiment dur pour les yeux. On doit apprendre à arrêter de courir. C'est important dans la vie.
On a donc laissé tomber le musée de Skogar, qui de toute façon ressemblait au village de Keldur, que nous allions visiter, ainsi que le désert de sable noir commençant après Vik (le plus grand désert d'Europe d'ailleurs), la vue n'étant pas optimale pour ce genre de visites. Nous n'avions pas le temps non plus (évidemment) de faire du trek sur les glaciers. Il nous aurait fallu au moins une journée de plus et un plus gros budget. Nous avons quand même marché près de glaciers, dans le Geoparc du Katla, lequel contient plusieurs glaciers et le fameux volcan Katla, l'un des plus terrorisants du monde. Il est sous la terre, ce volcan... mais il est bien là, existant, bouillonnant d'énergie, attendant le moment propice pour exploser et peut-être nous amener directement vers une nouvelle ère glaciaire, qui sait?
Ce matin, bizarrement, nous avions un ciel bleu. C'était probablemnt dû à la tempête de la nuit précédente; un vent digne d'un ouragan qui avait balayé toute la région métropolitaine. Notre guide de la veille, Christina, avait avisé tout le monde de rester à l'abris dans leur chambre d'hôtel. Je vous dirais qu'à l'appartement, on a entendu un vent débile siffler violemment toute la nuit, puis miraculeusement, il est tombé. Et le ciel était bleu au petit matin...
Pas pour longtemps, l'agace, mais quand même.
Les stops du jour ont été les suivants:
Seljalandsfoss (un chute d'eau en queue de cheval)
Skogafoss (une chute d'eau très puissante)
Keldur (un village dans les terres reconstituant la façon traditionnelle de vivre, avec les toits en tourbe, etc.)
Vik (un petit village)
Le Sólheimajökull (un des glaciers du Géoparc du Katna)
Le Eyjafjallajökull visitor center (le fameux volcan-glacier ayant paralysé le monde entier en 2010)
et quelques petits arrêts photos par ci par là.
Nous avons eu quelques coups de coeur majeurs, dont Seljalandsfoss, cette magnifique chute d'eau en queue de cheval derrière laquelle on peut passer, et qui est plantée dans un panorama digne d'une carte postale. C'est l'endroit le plus romantique qui soit, c'est très accessible depuis la route 1 (on voit le site au loin) et comme tous les sites naturels et parcs nationaux islandais, c'est gratuit!
Ici, la nature est offerte à tous, en autant qu'on la respecte. Il y a bien quelques petites activités payantes, comme l'entrée dans les musées, etc. Mais je n'ai encore vu aucun parc naturel ou site de ce genre faire payer un droit d'entrée. C'est la même chose pour le camping. En autant qu'on ne plante pas notre tente sur une propriété privée, on peut camper gratuitement. Ou simplement s'installer pour un pique nique. Par contre, gare à ceux qui polluent; les sanctions sont sévères.
Je vous dirais une chose sur l'Islande: la nature y est généreuse pour les yeux. Une simple balade en voiture est un plaisir fou pour les pupilles. Les routes sont faites pour qu'on puisse s'y arrêter sur le bas côté et croquer quelques clichés. Louer une voiture est par contre un conseil que je vous donnerais, car ça vous donne de la flexibilité. Faire du pouce est plutôt complexe; il n'y a pas beaucoup de trafic dès que l'on sort de la capitale.
En parlant des habitudes islandaises, on nous a dit que la famille islandaise moyenne possède 2 voitures, car c'est nécessaire en hiver, le vent étant un élément dérangeant lors des attentes pour le transport en commun, et la loi les obligent à avoir des pneus à clous pendant la saison froide. Ou devrais-je dire la plus froide, car elles le dont toutes héhéhé. Aussi, 40% des familles possèdent une maison d'été ou un chalet, et que plusieurs ont aussi une tente roulotte ou une roulotte. Comme plus de 50% des habitants de l'Islande vivent dans la région de Reykjavik, ils aiment d'évader en nature, tout comme nous.
Revenons à nos activités. Donc nous avons visité trois chutes en deux jours, si je compte Gullfoss de notre précédente excursion. Éric, qui a le vertige (et aussi le syndrome de Mesnière), a dû passer par dessus certains stress, mais il a fait ça comme un champion. C'est pas évident monter et descendre des marches en roches glissantes et recouvertes de mousse lorsqu'on n'aime pas les hauteurs.
Son syndrome le rend plus sensible à l'instabilité au sol. Sur la route, nous sommes tombés, en allant acheter des croissants dans une bakari (boulangerie/bakery), sur un simulateur de tremblement de terre, dans un mini centre commercial. Il faisait partie d'un mini musée sur le fameux tremblement de terre de 2008, qui avait été à 6,6 sur l'échelle de Richter. Le centre d'achat est construit directement au dessus de la jonction des deux plaques techtoniques qui coupent le pays en deux. En théorie, l'Islande est la fin de l'Amérique et le début de l'Europe. On peut donc, dans ce musée, prendre une photo kitsch de nous ayant un pied en Amérique et un en Europe, tout en ayant la faille entre les pieds. On peut aussi essayer le simulateur à 6,6. Ce qu'on a fait, pour un gros 3$ par personne. Sincèrement, ça brasse. C'est certain que le simulateur amplifie un peu la chose, mais quand même, c'est terrorisant. Et pour un Éric ayant un Mesnière... c'est franchement pas agréable. hahaha Mais bon, nous l'avons fait, parce que dans la vie, on ne veut pas toujours avoir du cool. On veut du kitcsh aussi, car c'est le kitsch, le quétaine, qui fait sourire et rigoler. Et dans la vie, on veut s'amuser follement et se marrer. Et encore plus pendant un voyage.
Donc simulateur de tremblement de terre, c'est fait.
Ce que je trouve fascinant, c'est la possibilité de s'avancer très près des merveilles de la nature. Lorsque nous sommes allés au glacier, nous pouvons marcher très loin sans avoir besoin d'un guide. Même chose pour les chutes. On peut aller très près de la cassure, sans que ce ne soit risqué, car tout est aménagé en conséquence. L'Islande, ce n'est pas seulement regarder de la beauté naturelle... c'est aussi la sentir de très très près. C'est une fascination pour les sens en général: On voit la grande beauté des lieux, on entend le crie du coeur de cette beauté, l'eau qui chute, le bouillonnement des termes naturels, on sent l'odeur de souffre, on goût le sel de l'océan à proximité, on sent les pierres volcaniques sous nos semelles, s'enfoncer dans nos orteils, et nos pieds glisser sous la cendre volcanique devenue sable, un sable noir qui se glisse partout.
C'est un pays qui doit être senti, l'Islande. Il n'y a pas d'autres options.
J'aimerais aimé arriver à Vik et ne pas avoir à dire : On ne voit rien.
Mais malheureusement, on n'y voyait que dalle.
Pluie fine, bruine, et épais brouillard, couvraient le village, et de la plage noire et des falaises découpées au couteau, je n'ai pu qu'entrevoir la silhouette à travers la blancheur immaculée du nuage descendu pour l'occasion, mon occasion. Mais bon, j'y reviendrai un jour. Vik est l'endroit le plus pluvieux d'Islande. Il ne fallait pas avoir d'attentes débordantes. J'ai eu ce que les Islandais ont à chaque jour de leur vie, ce qui me convient si ça leur convient. J'ai quand même visité la petite église juchée au sommet de la colline la plus haute de l'endroit, et je l'ai trouvée ravissante. C'est comme une chapelle de film. Chaque objet semble habitué, et l'effet du tout donne l'impression que le temple est vivant. Je ne serais même pas surprise que l'orgue ne se mette à jouer seul.
C'est fantastique de vivre au rythme de la route. On en oubli carrément les tracas de la vie, le quotidien.
Pour finir, hier soir, nous avions pris entente avec les Hongrois de la veille pour manger en ville et prendre un verre. Nous avons donc retrouvé Joji et Agi au K Bar, un très bel endroit où il a fait merveilleusement bon de boire une bonne Viking en mangeant un burger de morue fancy et en rigolant. Ensuite, nous avons bougé nos pénates vers le Bunk Bar, un magnifique bar très propice aux soirées bien arrosées entre amis. Nous n'avons pas vraiment abusé, surtout Éric, car d'une part il boit peu et deuxièmement il y a la fameuse règle de tolérance zéro au pays. On doit donc attendre que l'effet de l'alcool soit dissiper avant de rouler en voiture.
Vraiment, une belle rencontre de deux voyageurs comme nous, aimant les choses simples, ayant pour mode de vie l'aventure, et une philosophie de vie très ressemblante à la nôtre. J'espère que nos chemins se croiseront. Comme ils voyagent deux fois par année, en plus de retourner quelques fois en Hongrie (ils vivent au UK), c'est fort possible! M'enfin, la vie nous le dira. En attendant, nous avons franchement apprécié leur compagnie et avons ri aux larmes une bonne partie de la soirée, surtout quand Agi m'expliquait le sens de certains mots hongrois... Eux retournent au Royaume-Uni aujourd'hui. Nous il nous reste encore deux jours et demi.
Et Gunnar vient de nous proposer de nous laisser sa maison, tant qu'à être dans un petit appartement. Ils partent visiter de la famille, donc ils seront absent. Faut croire qu'ils nous font confiance. hahahah.
Ce soir, nous allons voir un spectacle d'humour à Harpa, la salle de spectacle magnifique de Reykjavik. C'est la firme d'architectes de ma cousine Jody Lee qui a construit cette salle grandiose. On devrait savoir un peu plus comment devenir Islandais, après le show, vu que c'est ça le thème.
Je vous laisse quelques photos.
Et PS: Même sans carte et sans GPS, on ne s'est pas encore vraiment perdu. Mon chum conduit comme un pro, et je suis une bonne co-pilote. On est un dream team.
Anecdote du jour: On voit tout plein de voitures stationnées en sens inverse. C'est fou, même dans les sens uniques! J'ai même vu des gens rentrer en sens inverse dans un sens unique pour aller se stationner.
Skyr aux bleuet, hyper protéiné. Le p'tit dej des champions
Simulateur de tremblement de terre à 6.6. sur Richter
Moi et la faille. Un pied en Europe et un en Amérique. On aime ça du kitsch. Il en faut du kitsh.
Et c'est vraiment une faille, on voit très bien la crevasse sous la vitre.
Dans le musée du tremblement de terre, simulation de l'effet d'un 6.6.
Maisons avec les toits en tourbe
Cabane dans la tourbe
Panorama à couper le souffle. Et un village au loin.
Seljalandsfoss, toute en queue de cheval
La chute et moi
Selfie maladroit
Le panorama fantastique de Seljalandsfoss
La chute qui tombe, drue et musicale
On passe derrière la chute
Éric et la chute
Seljalandsfoss
Petit stop à pique-nique appelé "the Shed"
Au loin le volcan
Ferme islandaise
Eyjafjallajökull visitor center
Un peu d'histoire
Cette ferme a été ensevelie sous la cendre en 2010.
Skogafoss
Pieds dans la cendre volcanique
Skogafoss
J'adore l'Islande! lol
Géopark du Katla
Géoparc du Katla : un glacier
Eric voulait une photo avec un glacier. Ben, il l'a eue.
Moi, le glacier, de la pluie dans ma face.
Vik dans le brouillard
Chapelle de Vik
Chapelle de Vik
Chapelle de Vik
Falaises de Vik et la plage noire... perdus dans le brouillard épais.
Je sors ce soir, yes baby
Burger de morue
Les bars et restos de Reykjavik sont gay friendly. C'est un pays très ouvert, ce qui ne le rend que plus beau encore.
Joji, Agi, Éric et moi, et une très belle soirée entre voyageurs.
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