Il y a deux jours je devais encore partir pour la Slovénie aujourd'hui... C'était ÇA "ze" plan.
Et je ne sais pas pourquoi, mais je n'ai comme soudainement plus eu envie d'y aller. Du moins présentement. Rien contre la destination, qui m'attire pourtant.
J'étais chez Özlem avec un début de grippe à me virer d'un bord pis de l'autre en ne pouvant pas dormir. Et j'ai quand-même pris mon autobus pour revenir à Istanbul au Adora, où j'avais une réservation pour une nuit seulement (hier), avant de voler aujourd'hui.
Hier soir, je sors manger un pide.
Et je vais prendre un thé (des thés) à l'endroit ou Guerre travaille...
Je lui ai dit: "Je pars demain matin en Slovénie".
"Chanceuse, ma reine!" qu'il me dit. (je suis sa reine, ou princesse, ou n'importe quel mot idiot un peu macho mais pas trop dangeureux, pour Mr. Guerre).
"Ouais", que je lui réponds.
Je reviens à l'hôtel Adora. Et là, je me rend compte que je m'en vais en Slovénie seule pendant que je pourrais être entourée de gens que j'aime ici, dans cette ville. Je descends au hall d'entrée et appelle Éric en cata en même temps pour lui faire part de mon dilemme. Éric me dit: "reste en Turquie!".
En plus, je commençais de la fièvre.
Ouin.
Il me faut une nouvelle réservation et annuler cette que j'ai à Ljubliana.
Je me dirige vers la réception, en croisant les doigts pour qu'ils puissent me prolonger mon séjour, toujours avec Éric en ligne sur Skype... Et là... Erdi...
Erdi est là. Il est revenu... Il est assis à la réception, un géant sur un tout petit banc, en costume propre, et j'ai droit aux dents blanches. Sourire Crest.
What??? !!!!
Mon big boy!
Il rigole. J'ai toujours mon chum en ligne, là.
Et il me arrange tout, ce BIG BOY. J'ai une chambre ici au lieu de Ljubliana. J'annule la Slovénie sans pénalité. Et la fièvre montre encore, juste pour signifier sa joie, elle-aussi.
Je tousse. Je fais une face de "je ne dormirai pas ce soir".
Donc je prend une pillule. Et je reste avec Erdi à la réception jusqu'à minuit parce qu'on a deux ans de placotage à rattraper. Il m'avait manqué mon Big Boy. Il me raconte la Russie. Il me fait rire. Et je tousse encore. À 22h00, j'ouvre un sac de chips car j'ai pas souper et j'ai pas envie de sortir au frette à cette heure.
J'avise Özlem que je reste en Turquie par message privé facebook. Je lui propose de venir à Istanbul me visiter. Elle en a bien envie et c'est prévu pour mercredi, si pas de changements de son côté. Inshallah!
Mes autres amis s'empressent d'apprendre la nouvelle et je reçois des messages de Nebahat, de Ayhan, de Yunus, de Ersin, de Ayse. Ils veulent leur sortie aussi. On verra. Je suis brûlée et je ne veux pas empirer ma grippette.
Erdi aussi n'est pas en reste. Il décide que mardi, il me sort, grippe ou pas, pour qu'on aille manger des trippes de je ne sais pas quoi ou de la panse...en tout cas... Un truc dégueulasse. J'ai pas trop envie mais il me met siiiiiiiiii divinement au défi que je vais y aller pareil. Rien que pour lui fermer la margoulette.
Mais j'ai déjà mal au coeur juste à y penser. Yeurk! Pourquoi il a ces idées-là???? Tout le temps! Il refuse mon offre de chips en me disant qu'il est trop gros... mais pour manger de la panse, ça, pas de trouble!
Je vous compterai l'aventure des entrailles quand ça aura lieu et que je pourrai en parler sans vomir.
Donc oui, je suis ici à Istanbul. Pour un bon bout. Et j'en suis heureuse. Je ne regrette pas ma décision. L'Adora coûte moins cher que mon hôtel de Ljubliana, et il y a des rabais partout dans les magasins! Misère. Je vais passer la semaine à magasiner! Nonnnnnnnnnnnnnnnnnnnn!
Même si je tousse, je suis sortie de 11h à 15h aujourd'hui sur Taksim... Je voulais m'acheter quelques bouquins en turc car je n'ai rien à lire. Donc chose faite, j'en ai trois. Et je voulais aller chez Mango et autres. Check! J'ai une robe et un gilet. Et je voulais manger chez Ramiz...
Check !
Mais quelque chose est arrivé dans ce restaurant. Ouais. Je suis troublée hihihihi.
Le serveur... Un beau jeune homme d'à peu près 27 ou 28 ans. De grands sourires. Il me sert thé après thé... Et quand vient le temps de payer, il me revient avec mon change... et je trouve sous les 35 livres qu'il me remet ... un p'tit message! "Tu es très belle. Peut-on se revoir? " avec un numéro de téléphone.
OMG! Comme dans les films. ahahahahah
Non mais, j'suis crampée. Sur le coup, j'suis presque tombée en bas de ma chaise.
Évidemment, c'est hors de question. En bonne femme mariée, je me tiens loin de ces histoires-là.
Mais ça fait du bien à l'égo. Voilà, je l'ai dit.
La plupart du temps, on se fait cruiser ici très directement. C'est la première fois qu'un don juan utilise cette tactique du billet doux avec moi.
Ça m'a bien fait rire.Évidemment, mon chum trouvera ça moins drôle en lisant ces lignes, mais bon, je ne peux pas contrôler les doux billets qui me sont envoyés avec ma monnaie. C'est comme ça.
Donc oui, je serai à Istanbul pour un bout, que je disais. Revenons à mes moutons.
Il y avait des faiseurs de bulles sur Istiklal, aujourd'hui. Des jeunes hommes qui font des bulles de savon sur les passants. J'avoue que j'adore ça, même si je trouve que c'est un bizarre de passe-temps. Dans le soleil, les bulles brillent et j'ai l'impression de marcher dans un rêve. C'est totalement irréel que de traverser un nid de bulles en humant l'odeur des châtaines et du maïs grillé au charbon de bois, et les effluves de thé partout. Les dimanches sur Istiklal sont à ne pas manquer. C'est unique, c'est magique. Comme si tout Istanbul s'y rencontre pour marcher et grignoter.
Les faiseurs de bulles :D
Istiklal Caddesi un dimanche midi...
J'ai quand même passé les trois nuits précédentes dans un tout autre contexte, et je me dois d'en parler, parce que j'étais chez Özlem en Anatolie.
J'étais à Sakarya pour trois jours, en fait. Je suis arrivée le 12 et repartie le 15. Le 12, Özlem m'attendait à la maison. Je me rappelais bien comment m'y rendre, où à peu près, car Özlem ne vit à cet endroit que depuis l'été dernier. J'ai donc fait ça comme une grande, toute seule, tout en turc. J'ai prise une navette de la centrale d'autobus jusqu'au garage central, puis j'ai débarqué et trouvé un bus qui allait à Kipa (une grosse épicerie bien connue ici). J'ai demandé au chauffeur de m'arrêter un arrêt plus loin que Kipa, tout ça en turc. Et ça s'est exactement passé comme cela. J'ai marché le 200 m qui restait et tadammmm : J'étais chez mon amie. Brûlée et les bras pleins de bleus des deux bords tellement mes sacs sont lourds. Maudits soient les voyages quatre saisons!!! On dirait que j'ai été battue.
On a bien jasé, Özlem et moi, car on a pas beaucoup l'opportunité de le faire par internet, nos horaires ne concordant vraiment pas, et ensuite nous avons pris cette journée aisément. En soirée, nous avons regardé les téléromans turcs que j'aime tant. La petite vie tranquille, bref. Sakarya, c'est ça. C'est la portion terre à terre de mon voyage.
Le lendemain, Özlem et moi avons fait un brin de magasinage... et j'ai évidemment acheté des bottes, que j'ai porté aujourd'hui et que j'adore. Culpabilité dans mon âme... pour deux minutes. Elles sont tellement belles. Puis je suis allée dans les cafés et manger un lahmacun. Ayse est venue nous retrouver et nous sommes toutes allé à BDM, car autant Özlem que Ayse avaient des cours à donner de 19h00 à 21h. Entre temps, Emre m'a téléphoné pour me proposer une soirée de raki-bière. Donc à 21h, il est passé me prendre et nous sommes allés au Radyo Pub pour manger des grignotines et boire comme des trous. hihihihi j'exagère... mais le raki était bon et... pas mal fort. On avait tous les deux le vin joyeux et du blabla en réserve. Emre, c'est mon "partner" de brosse par excellence, en Turquie. Il est fiable, premièrement. Je ne peux pas me permettre de boire avec n'importe qui, dans ce pays, car en tant qu'étrange étrangère, j'attire l'attention dans des villes comme Sakarya où les outre-mers sont absents. Avec Emre, je sais que je suis en sécurité. Aussi, Emre et moi on se connait depuis des années maintenant, et c'est donc fort agréable de se voir dans ce contexte, plutôt que dans notre contexte habituel, celui des cours par Skype. Hé oui! Faut pas oublier qu'il est mon ami mais aussi mon prof.
Je l'adore, cet Emre. Vraiment, il met de la couleur dans mes épopées en terre turque. Cette chance que j'ai d'être entourée de gens formidables ne se remplace par rien. Et ça me cause de grands bonheurs.
Le lendemain, on avait une journée de filles chez Ayse, qui préparait avec Ozlem un repas de St-Valentin pour Alper et Ugur, leurs maris. Moi, j'avais un plan pour la soirée. Je devais rencontrer Zeynep, mon élève de français, à qui je donne des cours par Skype. Nous sommes donc allées manger au resto Adi bahçe, Un endroit très très bien, ma foi, avec de la nourriture de très grande qualité. Comme Éric est loin et que Zeynep est célibataire, nous avions décidé d'être la Valentine de l'autre, en toute amitié. J'ai adoré cette première rencontre face à face avec ma belle petite Zeynep. Zeynep, c'est une jeune femme de 25 ans, célibataire, étudiant en architecture paysagère. C'est une joueuse de tennis, elle n'aime pas s'asseoir à rien faire, elle est belle comme un coeur. J'ai donc passé une très agréable St-Valentin en sa compagnie. À la table voisine, une petite famille mangeait. La petite bébé, appelée Elif, riait aux éclats à chaque fois que je commençais à parler en anglais. Elle n'avait pas beaucoup plus qu'un an et demi, selon moi. À l'heure du dessert, on l'a amené à notre table, avec la permission de sa maman, et elle a mangé avec une cuillère de la panna cotta avec nous. Elle refusait qu'on lui en donne. Elle voulait SA cuillère, premièrement, et deuxièmement, c'est ELLE qui voulait nous nourrir. Elle nous tendait sa cuillère pleine de crème comme si nous étions les bébés et elle l'adulte. Les bébés comprennent toutes les langues et n'ont pas peu de l'inconnu. Cette mignonne petite chose riait tellement honnêtement, et c'est ce qui comptait. Et elle avait de la panna cotta à la citrouille partout! Pauvre ti-amour!
Bébé Elif et sa cuillère de grande fille
Zeynep et moi à notre souper de St-Valentin
Mon amoureux a passé une moins belle St-Valentin, puisque sa tante est décédé sous ses yeux tôt le matin, à Rimouski. Je veux simplement profiter de ma tribune pour mentionner le courage de cette Marie-Ange, qui a souffert des années durant avant de laisser aller son dernier souffle. Mes condoléances à toute la famille. Un nouvel ange, qui portait déjà le nom d'un ange sur terre, est au ciel, maintenant. Rien n'est plus vrai.
Et je suis partie.
Trois jours.
Vite vite vite j'ai vu Ayse et Ugur.
Vite vite vite j'ai vu Alper mon "kanka".
Trop vite j'ai vu Özlem.
Vite Emre et moi avons rattrapé un peu de temps.
Et Vite j'ai rencontré Zeynep face à face.
Et c'est pourquoi j'ai un peu "freaké". La fièvre n'aidant pas, la nostalgie a monté en moi. Elle m'a rapidement habitée. Vite vite vite.
Et vitement j'ai viré mon capot de bord pour rester en Turquie.
Je peux difficilement vous expliquer pourquoi j'aime tant ce pays. Ça se vit. Ça ne se dit pas.
Mais cet après-midi, à l'heure où mon avion devait atterrir en Slovénie... j'ai regardé ma Jiusko et j'ai souri. Parce que la montre me disait: "tu as le temps mon amie, tu n'auras pas à courir, pas cette semaine."
J'avais bien envie que la montre me dise cela.
Ceux qui pensent que je devrais agir autrement ne savent pas s'écouter, tout simplement.
Je n'ai pas peur des lieux inconnus. Je suis allée chez les Kurdes seule, j'ai vécu au Mexique quatre ans, j'ai fait l'Égypte en solo, etc.
Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise manière de voyager, sauf si on ne s'écoute pas soi-même. Ça, c'est une mauvaise façon de trotter. J'ai fait de tous les types de voyages, en solo, des vrais backpacks avec un mini sac à dos, du backpack de poulettes de luxe, des voyages organisés pour backpackers, du sud, des city breaks comme New York ou Prague. Je n'ai rien à prouver à qui que ce soit, ni à moi-même. Certains amis veulent absolument se prouver qu'ils sont "hot". Tant mieux pour vous les amis si vous êtes hot. Moi, je ne veux pas être hot. Je ne veux pas aller en Slovénie si ma tête est ailleurs, simplement pour avoir une étampe de plus au passeport. J'irai en Slovénie. Oui. Ce n'est que partie remise.
Ayse, la fille de ville, avec son café moderne... Moi, habillée avec mes restants de linge et mon thé de grand-mère
kahve keyfi ... (Le bonheur du café)
Selfie. Oui, on aime ça.
Je suis Meryem en Turquie. Même sur les billets d'autobus. héhé.
Özlem et Ayse :)
On appelle ça un thé d'hiver. Citron, girofle, gingembre, fruits séchés, cannelle, etc. C'est un délice!
Un de mes mets turcs favorits: le lahmacun. à consommer avec un gobelet de ayran (yogourt salé à boire)
En bonne v.i.p au Adora, comme j'ai une grippette, on me sert du thé au citron et menthe fait maison,
avec le petit miel qui vient à côté. Gratos, by the way. C'est mon service personnalisé. héhéhé.
Je peux vous dire que je ne suis pas une "repeater" pour rien.
Bonne soirée à tous!
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