mercredi 12 février 2014

Istanbul la romantique

Je crois que malgré tous mes billets écrits sur Istanbul depuis toutes ces années, je ne vous ai jamais relaté pourquoi cette ville est si romantique.

Je viens de passer trois jours à Istanbul.
Cette ville a bien pris soin de moi, après mon triste départ de l'Égypte.
Après tout, après mon amoureux, Istanbul est ma deuxième grande histoire d'amour.

La ville est faite pour l'amour. Elle est divisée en trois gros morceaux, tous séparés par des ponts. On peut passer d'une rive à l'autre dans de charmants traversiers qui nous permettent une vue à se jeter à terre. Il n'y a rien à dire de la vue qu'Istanbul nous offre, sous tous ses angles. Déjà, lorsqu'on y arrive en avion, on a l'impression que l'on va atterrir dans l'eau. C'est bleu partout, et c'est magnifique.

La ville est pavée de pierres antiques. Nos petits pieds claquent et résonnent dans la nuit, lorsqu'on s'y attarde un peu trop. Il y a des bancs partout. Tous les bancs ont une vue. Un jardin par çi, une fontaine par là, un monument historique par çi, une mer par là. Les amoureux aiment y rester longtemps, enlacés ou main dans la main. Ils s'installent sur les grosses pierres qui bordent le Bosphore et s'embrassent longuement.

Istanbul, c'était Byzance. Puis Constantinole. C'était la ville de Soliman le Magnifique. Il y a des traces de ces époques partout, et la ville s'avère un musée à ciel ouvert.
Rien n'est plus romantique que de s'asseoir à l'ombre de Sainte-Sophie, en hiver. La grisaille du ciel est oubliée lorsque le rose de ses pierres frappe nos pupilles. Aucun spectacle n'est plus beau que Sainte-Sophie. Elle est déroutante.

Lorsqu'on est à Sultanahmet, on est submergés de touristes et de vendeurs qui font leurs gros machos. Mais dès qu'on prend le Marmaray ou le traversier pour passer du côté asiatique, il n'y a plus de gringos, plus de croisiéristes, plus de harcèlement. Ici, en Asie, c'est la vraie vie. J'y suis justement allée hier. Je voulais essayer ce fameux Marmaray, tunel sous le Bosphore tout nouvellement ouvert, et qui lie l'Europe et l'Asie en quatre minutes. Je suis donc allée me balader à Üsküdar, car la vue sur la tour de Léandre, le palais de Topkapi et toutes les merveilles célèbres de la belle Istanbul nous y sont offertes à nu.
Ça sent les simits frais, le poisson et les fleurs.
Ça sent le thé et les pâtisserie.
Ça sent la mer.
Ça sent bon.

J'avais besoin d'un break de demandes en mariage, voyez-vous. Donc à Üsküdar, les gens me prennent pour une Turque et j'ai la sainte paix. On m'aborde en turc, et l'atmosphère est totalement différent de ce que la rive européenne a à m'offrir.

J'aime cette Istanbul grandiose. Elle est toujours à la hauteur de mes attentes.

J'ai fait quoi pendant trois jours?
J'ai vu des gens.
J'ai revu Osman, mon guide de Septembre, car ça adonne qu'il est en ville pour deux semaines. Il est arrivé la même journée que moi et a vu que j'y étais aussi sur facebook, qui ne cache rien à personne. Donc un message et voilà un lunch de booké. Osman, c'est assez comique, mais il ne connait pas vraiment Istanbul. Il n'y vient presque jamais et reste chez son oncle dans le quartier de Baçilar, tout au bout de la ligne de tramway européenne. Je me suis donc amusée à le guider un peu partout. Nous avons mangé notre fameux balik ekmek (sandwich de maquereau - Oui Pascale Albert, je l'ai mangé à ta santé), avec de la limonade maison et des marinades (cornichons et chou mariné), puis on a erré dans Gülhane Parki, un parc niché au pied de ma Sainte-Sophie et de Topkapi, puis nous avons continué de marcher sur Sahilburnu, longeant la mer de Marmara pour revenir à Eminönü et nous jeter tête première dans ses méandres.
J'étais contente de voir Osman. C'est une très bonne personne, avec de belles valeurs. Très contente de l'avoir vu. En plus il m'a amené un cadeau pour me remercier (sa cousine l'a probablement choisi pour lui hihhihi)
J'ai aussi eu le plaisir de manger avec une amie, Nebahat, sur Divanyolu. Pouvez-vous imaginer qu'un serveur qui travaille dans le restaurant où nous sommes allées m'a reconnu? Il m'a dit: "tu es la Meryem qui est allée à Van en septembre, hein?"
Ouf... Quelle mémoire alors. Oui, c'est bien moi..
"Comment tu t'en rappelles?" lui demandais-je.
"Tu es la seule étrangère que je connaisse qui parle turc et tu fais beaucoup plus jeune que ton âge, ça m'avait marqué".
hihihhi.(Merci du compliment pour le truc de l'âge, Mr.)
Ce même soir, après le départ de Nebahat, j'avais du temps à perdre... Quoi de mieux qu'une séance d'observation de cruise de madames ? Rien n'est plus amusant.
Je vais donc m'effondrer sur une banquette dans le restaurant où travaille Ersin et sa gang de playboys finis, pour les regarder à l'oeuvre. À moi ils ne font rien car ils me connaissent et ils savent que  c'est peine perdue et que je ne réponds plus aux "tu as des yeux extraordinaires" et aux "qu'est-ce qu'une belle femme comme toi fait seule dans une ville pareille?"
Je connais la chanson, comme on dit.
J'ai trop bu de thé, trop longtemps dans ce resto. Lorsque j'ai voulu partir, il n'y avait plus de tramway. Les monsieurs cruiseurs ont donc payé un taxi pour que je sois reconduite à bon port sans danger.Il faut le faire, quand-même.

Hier, outre mon escapade à Üsküdar, où vendeurs de simits et vendeuses de roses se partagent le pavé, je suis allée veiller dans un bar avec Dauphin (c'est vraiment la traduction de son nom, Yunus). Dauphin travaille de nuit dans un hôtel. Mais il m'avait promis une bière ou deux et c'est hier que la beuverie avec lieu. Lui pouvait boire un peu sans plus, mais moi j'avais carte blanche...
Ouf... J'ai beau avoir l'air plus jeune que mon âge, j'ai l'âge que j'ai.
Je me suis ramassée avec plus de voix du tout, un mal de bloc le lendemain matin (ce matin) et une petite peur car je ne trouvais plus mon cash... jusqu'à ce  je me rende compte que la saoulonne en moi avait déposé les précieuses livres turques dans un deuxième porte-monnaie. Pas fort. Pas fort du tout.
Mais dieu que c'était plaisant, car Dauphin est un p'tit jeune brillant et à son affaire. Ça m'a fait du bien de faire ça. Une soirée de bar. J'en avais envie et je ne peux pas me le permettre avec des inconnus. Comme je connais Dauphin depuis quelques années déjà, ça va. Il est digne de confiance.

Vous riez de ce nom hein ? Dauphin.
Il faut dire que dans ce pays, on prénomme les enfants avec des mots qui ont un sens pour nous. Özlem veut dire "missed". Yunus veut dire "dauphin". Erdi veut dire "qui à atteint la sainteté". Gaye veut dire "but". Endam veut dire "stature". Ipek veut dire "soie". 
Mais mes préférés sont les prénoms de deux frères que je connais. Le plus vieux s'appelle Guerre et le plus jeune s'appelle Paix. Je suis crampée de rire à chaque fois que j'y pense. Quand j'en ai parlé à Özlem, elle m'a dit: "oui oui, c'est normal. Ce sont des prénoms utilisés régulièrement".
Je n'ai pas encore vu Guerre et Paix cette année. Probablement la semaine prochaine.

Ce matin, j'ai pris un petit déjeuner rapide et j'ai filé en tramway puis ne métro jusqu'à la centrale de bus, pour trouver un Metro Tourizm prêt à m'emmener à Sakarya. Puis, comme une grande, je me suis organisé avec les bus de ville et les navettes pour me rendre chez Özlem (Merci mémoire photographique, pour m'avoir rappelé son quartier que je connais peu!). Et merci, gentils chauffeurs turcs, de me déposer toujours où je le demande. J'ai dit au conducteur de bus un truc bizarroïde du genre:" Il y a Kipa (une épicerie connue), un arrêt après Kipa svp".héhéhé. Il m'a déposé exactement au bon endroit.

J'étais contente de voir Özlem. On avait des conversations à rattraper car toutes les deux, on ne parle que rarement par internet. Nos horaires n'ont aucune compatibilité, tristement.
Mais on se voit et on rattrape ce qu'il y a à rattraper.
J'ai eu un bon repas avec elle, on a regardé la mort de Mustafa dans la série sur la vie de Soliman pasha, la plus regardée en Turquie. Bref, une journée de vraie vie. Comme je les aime.
Alper est comme à l'habitude un adepte du turk-lish. Pour me faire comprendre le mot "messager" en turc, il me l'a traduit par "facteur ottoman".... puis par courriel ottoman. N'importe quoi! :D

Ok. Voici vos photos, puisque vous en voulez toujours!

 Magnifique Sainte-Sophie ,,,

 Üsküdar

 Palais de Dolmabahçe

 Petite pêche d'après-midi, Üsküdar



 Les joyaux d'Instanbul: Ses mosquées et temples 

Dolmabahçe

 Thé d'après-midi devant la tour de Léandre

 Istanbul a compris comment s'approprier ses rives

 Même les canards aiment ce spot

 Et même les bateaux aiment ce spot :)



 Les amoureux sont partout. Istanbul est romantique.

 La mosquée bleue et sa fontaine de nuit.

 La rose Sainte-Sophie brille la nuit

 Typique vie stambouliote... De la mer, des simits (pains turcs) et de la vie.

 Et les vendeuses de fleur profitant du soleil d'après-midi.


Bonne soirée les amoureux!


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