dimanche 1 février 2015

Des pequenots et des copains...

Ouais.
J'y suis enfin. Je suis partie le 29 au soir de Mont-Joli, le 30 au soir de Montréal, et arrivée à Istanbul le 31 à 15:55 pile poil.
Mais j'adore la vie d'aéroports...

Même si ces jours-ci, on se croirait à Pequenot Town plutôt qu'à l'aéroport de Montréal. Ouf! Y'a des colons qui peuplent la place!
Tsé c'est la saison du Sud. Et même si vous, voyageurs du Sud, vous comprenez qu'en public on doit rester décent... C'est pas tout le monde qui comprend ce concept. Nenon. Il y a vous, mes chéris, et puis il y a les autres, ceux provenant de la Planète Pequenots. Les colons, bref.

Je vais vous décrire ce que fait un péquenot d'aéroport:

- Ça prend l'avion en pyjama de Noël.  Oui oui, ça fait ça. C'est fou comme il y a beaucoup de gens en pyj dans les avions. Ok, si ton pyj est sobre et décent, ça va. Mais si ton pyj est rouge avec des Mickey Mouse sur ton cul, ça va moins. Surtout lorsque t'es un gars pis que t'as pas mis de boxers sous le dit pyjama. On sait que tu as la patente lousse, tsé. Pas besoin d'être un génie pour le voir.

- Tsé, la gang de 20 personnes qui se sont organisés un trip dans l'Sud, pis qui applaudissent et crient en enregistrant leurs bagages... Tsé, quand toi tu les entends pendant que tu passes la sécurité, donc à 500 mètres de là. La pauvre madame en avant de moi de me dire: "ils sont tous dans mon vol. J'espère juste que pas au même hôtel, parce qu'ils sont pas seulement bruyant, mais sont crissement laids"... Laid voulant dire "attriqués n'importe comment", évidemment!

- Un pequenot du Sud, c'est celui qui fait des jokes à l'agente de bord. Des jokes cochonnes, genre. Il se met dans l'ambiance et pratique sa tactique sur elle avant de s'essayer sur les p'tite Cubaines.

- C'est aussi celui qui perd sa carte d'embarquement entre la sécurité... et la sécurité. C'est à dire: tu l'as dans la main il y a 5 secondes, puis MAGIE! La carte s'évapore.

- Le pequenot Sud, il a un bronzage en canne qui ressemble à un fond de crasse, pis il est dont fier de son beau fond.

Ouais. Je sais. Je juge. J'suis pas fine. Mais croyez-moi, j'en ai vu du monde en pyj descendre  de leur avion, pendant ma charmante attente de 6 heures à l'aéroport PET.

Et si vous êtes comme ce que je viens de décrire, please, ne le dites à personne. On peut avoir du fun dans l'Sud, s'énerver, faire la grosse vie, sans avoir l'air du colon professionnel.  Je vous le jure, ça se fait.

Bon. Donc après avoir affronté cette meute, j'ai pris mon avion à l'heure. Excellent service sur KLM. C'était ma première fois avec eux et j'ai trouvé ça très haut de gamme à comparer à d'autres compagnies. Les vols sont à l'heure, le service impeccable, la bouffe décente, le confort relatif mais c'est déjà mieux qu'American Airlines, etc. J'ai fait un arrêt de 3h30 à Amsterdam, aussi. C'était ma première fois dans cet aéroport et je vous dirais qu'il est mieux que tous les autres, côté facilités pour les voyageurs en transit. C'est tout plein de bars, de boutiques, de restaurants, de spas. Il y a du wifi gratuit et des bornes de chargement pour nos appareils vraiment partout. C'est bondé mais quand même bien organisé.
J'en ai donc profité pour confirmer tous mes tranferts, transports et réservations. Entre autre ma navette entre l'aéroport d'Istanbul et l'Hôtel Adora, car il est inclus si on couche trois nuits ou plus. Ce qui me fait rire, c'est que le réceptionniste du Adora, Yusuf, m'a répondu non pas par courriel mais plutôt par Facebook. Il m'a écrit: "comme tu es sur la route, je me suis dit que tu aurais mon message facebook plus rapidement que mon courriel".  héhéhé. En fait, quand tout le staff d'un hôtel sont tes amis facebook, ça veut dire que tu y vas souvent. Et qu'ils connaissent tes manies et tes habitudes. Yusuf est comme ça. C'est un gentil. Il est du bon côté de la force, lui. Prévenant et attentif.  J'étais bien contente de le revoir.

Donc en arrivant hier soir, j'ai eu le temps de me doucher et de dormir deux heures avant qu'Emre passe me voir. On avait rendez-vous hier soir pour souper et boire un p'tit coup. Il travaillait jusqu'à 17h à Sakarya, mais il a sauté dans un bus pour faire le deux heures de route entre Sakarya et Istanbul pour qu'on puisse se voir. Très gentil de sa part! Et il a réservé à l'hôtel à côté du miens pour qu'on puisse aussi prendre le petit déjeuner ensemble ce matin. Je suis donc partie hier soir à 22h00 avec Emre pour souper sur le pont de Galata, car la vue y est si belle la nuit! Nous avons pris place du côté de la Tour de Galata et de Sülemaniye. Il faisait 14 degrés, donc très chaud pour moi. Je n'ai pas eu besoin de veste du tout. Puis nous avons marché vers un pub pour boire des Efes (bières turques). La bière passait bien, trop bien en fait. Le décalage horaire, la fatigue du transport depuis 36 heures, le trop plein de bonne humeur ont fait que ce matin, je me suis réveillée avec un mal de bloc, comme si je m'étais saoûlée la fraise! Oh la la ! Une fausse cuite, dans le fond! La galère! Emre est arrivé vers 9h30 pour manger avec moi au Adora. Comme mon petit déj était inclus mais pas le siens, il a voulu payer mais le réceptionniste lui a dit de laisser faire. héhéhé. C'est ça être mon invité au Adora. On obtient mes privilèges! Non mais, je me sens tellement chez moi dans ce tout petit hôtel! C'est fou fou fou! Une vraie princesse!

Puis, Emre est parti. Pas le choix! Contente de l'avoir eue pour moi quelques heures. On a tellement parlé! Ça lui fait autant de bien qu'à moi et vous savez, c'est ça l'amitié! On ne peut pas demander mieux que de vrais amis dans le monde. C'est ce qui fait qu'on peut passer à travers tout!

Emre parti, je devais régler le cas de la cuite. J'suis donc retournée me coucher quelques heures (jusqu'à 13h30). Après, j'allais trouver Erdi. On s'était donné rendez-vous à la sortie de la Station du Marmaray de Sirkeci. Ensuite, je devais le suivre, peu importait si c'était jusqu'au bout du monde. Nous sommes allés dans un café de Karaköy. C'est un quartier agréable qui est en train de se moderniser. Il y a 5 ans, il n'y avait rien sauf des immeubles en ruine. présentement, des cafés branchés et abordables naissent de ces ruines et sont tous plus attrayants les uns que les autres. C'est une place cachée de la plupart des touristes. On y découvre donc une jeunesse stambouliote très rafraichissante, cultivée et animée. En plein le genre d'ambiance que j'aime! On s'installe Erdi et moi dans un de ces cafés, puis on commande du café turc, du salep (boisson d'hiver à base de poudre d'orchidée et de cannelle), et des künefe (pâtisseries dont je raffole). On bavarde. Il me raconte son service militaire terminé depuis quelques mois, son nouvel emploi, ses aspirations futures. On parle d'amour, d'histoires de coeur, de nos voyages... Puis, Yunus, le meilleur ami d'Erdi (et mon ami aussi) appelle et décide de venir nous trouver. Il n'est pas loin. Il amènera sa copine Nisanur.
yes yes yes! Je fais d'une pierre trois coups. J'ai Erdi pour moi. Je vais avoir Yunus en même temps et je vais FINALEMENT connaître sa dulcinée. J'avais bien hâte de la rencontrer.
Très belle rencontre, en fait ! Nisa est super. Belle, brillante, intéressée par le monde. Elle travaille dans le monde du textile; c'est un milieu qui va bien en Turquie. Elle a voyagé. Elle me raconte qu'elle part à Amsterdam pour affaires dans une semaine. On commande un nargilé rose et menthe, et des thés. Et encore des thés, puis toujours des thés. On parle beaucoup, on rigole. C'est une belle journée pour faire la grosse vie sale dans un café d'Istanbul. C'est venteux mais on est à l'abri. Les couples amoureux sont là, des fans de foot regardent un match dans le café voisin. La mosquée du quartier fait hurler son muezzin. Je suis ancrée dans cette ville, j'y suis si bien, la magie est restée. C'est à ce moment précis que je me suis rendue compte.
 À chaque fois que j'y voyage, je me dis que je vais m'en lasser. Que je vais finir par aimer d'autres endroits tout autant. Mais non, la magie y est. Le charme y est. Istanbul est comme mon deuxième mari. Je suis mariée à deux amours, mon Éric et mon Istanbul.
Avoir une vie sociale dans cette ville, une vie bien à moi, que je me suis bâtie moi même, sans personne, c'est d'un bonheur pur et complet.
Après, je suis allée avec Yunus et Nisa au Ikea magasiner des chaises pour l'entreprise de textile que sa famille est en train de démarrer. Puis, retour à l'hôtel en métro et en tramway, toute seule comme une grande, car je m'y connais bien, et arrêt au passage acheter un dürüm pour un souper tardif, dans un petit stand de dürüm à 3 livres turques (1.5 $ CAN) fréquenté à 80% par des locaux (merci Ayhan pour cette découverte d'il y a un an et demi). Le propriétaire me connait et il me reconnait à chaque fois. "Je te connais, tu es venue l'an passé!" qu'il me disait encore ce soir.
Voui.
héhéhé.
Ma face leur dit quelque chose, mais mon turc encore plus.
Au retour au Adora, je croise le patron. J'ai eu droit au baise-main, au fameux "bienvenu, content que tu sois arrivée, puis-je t'offrir un breuvage de ton choix, aimes-tu nos rénos et le nouveau restaurant?".

Je les aime tous. Côté service à la clientèle, ils l'ont. Ils me font croire que je suis VIP et ils réussissent très bien.

Alors oui, je flotte dans le gros bonheur! Le temps passe follement. Il me reste deux jours à Istanbul avant de décoller pour le Caire. Demain, la journée est reservée à ma belle Emel. Elle vient me visiter, probablement pour du magasinage. Ça, on aime!  Je vous dirais que j'ai été très paresseuse en utilisant beaucoup l'anglais et peu le turc.
MAIS... demain, pas d'excuses possibles. Emel et l'anglais, c'est incompatible. Donc je vais parler turc, coûte que coûte! Mais ça me convient très très bien.

Özlem, quant à elle, viendra sûrement avec Ayse à mon retour de l'Égypte. Je verrai Ayhan aussi. Et en Égypte, je verrai Tamer, Hend (évidemment) et Gaby! Ça veut dire que je vais presque voir tout le monde! Je me trouve bonne de pouvoir tout planifier de cette manière. Je maximise mon temps et non, je n'ai pas encore pris de photos. Avoir un kodak dans la face à temps plein, ce n'est pas compatible avec les discussions intimes entre amis.  Mais je prendrai des photos quand même, promis :)


Bon Super Bowl à tous!





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