Le drapeau turc: rouge pour le sang des soldats lors des guerres passées, et le croissant et l'étoile pour l'Islam. Ici, on voit à côté le portrait d'Atatürk.
Petit chat tigré vivant chez les parents d'Alper.
Il aime particulièrement le chocolat.
Les parents d'Alper prenant le thé du matin.
Petit déjeuner chez l'oncle d'Alper, devant un panorama à couper le souffle.
Principale mosquée d'Eskişehir
souk typique à Ereğli
En Turquie ça:
- bois du thé pour le petit déjeuner et prend le café comme digestif ou collation. JAMAIS de café pour le p'tit déj, compris ?
- laisse ses chaussures devant la porte dehors et ça se balade pieds nus ou en pantoufles.
- met des tapis partout sur les beaux parquets.
- joue au soccer en jeux vidéos et si ça n'a pas de jeux, le monsieur (parce que c'est une affaire de mec) va dans un salon Playstation pour compétitionner contre ses chums de gars.
- chasse le mauvais oeil à coup de "Maşallah" (expression qui chasse la guigne), et ça dit "Allah Allah" (my god my god) à tout bout de champs pour exprimer la joie, le septicisme, l'étonnement, l'effronterie, la colère... Tout est dans le ton, les amis ! :)
- parle au cellulaire, même à l'école primaire. Ça texte, ça appelle, ça "courrièle"... Pas étonnant que les forfaits cellulaire soient si peu coûteux !
- jardine. Même si les turcs sont en appartements, ils s'organisent des petits jardins de fortune, ou encore s'arrangent avec les frères et soeurs pour acquérir un jardin. Ils aiment dire que leurs tomates et leurs concombres sont bios, et sincèrement, on voit et goûte la différence.
- boit du rakı en mangeant des mezze (des mises en bouche, ou amuses-gueules, si vous préférez). Habituellement, cette super boisson à 45% qu'on coupe moitié-moitié avec de l'eau de source se prend avec du melon d'eau, du melon miel, du cantaloup, du fromage blanc (la feta turque), une autre sorte de fromage "kaysar" (fromage qui ressemble à un mélange de gruyère et de mozzarella), des raisins, des olives noires (fabuleuses, si on les compare aux nôtres qui goûtent la "ca-canne") et vertes, du piment amer, des bananes, des poires, du pain grillé (toasts, ben oui!) des noisettes fraîches et des arachides. C'est ça, le petit snack de brosse typique, ici. J'aime ! C'est très convivial. Rien à voir avec des gens qui vomissent leur bière dans la toilette ou qui sont raides morts sur un divan! Et pourtant, le rakı, c'est fort pas à peu près et quand on en boit, on en boit vraiment beaucoup.
- s'occupe de leurs aînés. Les personnes âgées ne sont pas abandonnées, ici, et très peu vivent dans des foyers. Les aînés sont avec leur famille. On leur trouve une infirmière privée quand elles sont malades ou handicapées. On les visite souvent; on leur doit le respect.
- reçoit en grand. Je suis comme leur invitée de marque. Ils se fendent en dix pour moi. Je n'en demandais pas autant... En fait, je ne demandais rien du tout. Mais ils sont contents, et à chaque fois que je visite un parent, un ami d'Alper et Özlem, j'ai droit à tout un tralala. On me pose des questions, on me demande ce que l'Amérique du Nord pense de la Turquie. Özlem s'organise pour que mon fan club masculin habituel décampe assez vite (hé hé hé, ça marche!). Alper dit que je suis son "emanet". En Turc, ça signifie "prêt". Il considère qu'on m'a prêtée à lui et qu'il se doit de prendre soin de moi comme si j'étais à lui. Özlem me dit la même chose: "Tu es sous ma responsabilité, tu es mon emanet". Alper m'a présenté à ses deux meilleurs amis de gars, pour éviter que je donne ma confiance à de parfaits nioufs. Je peux leur faire confiance, à eux, car ils sont comme des frères pour lui et ici, la fraternité, c'est plus qu'important. D'ailleurs, ces gars disent que je suis leur soeur, et ils m'appellent ainsi, en quelques sortes. Ils surveillent quand je traverse une rue; ils arrêtent même les voitures pour que je passe, comme des brigadiers. Je suis une "emanet". C'est correct. Je me sens totalement en sécurité. Je prépare une petite escapade à Antalya et ils ne veulent pas me laisser partir tant et aussi longtemps que mes réservations ne soient pas toutes confirmées. :D Emanet, que voulez-vous !
- ça joue au backgammon (tabla), au okey, ça écoute de l'arabesk (musique traditionnelle turque, modernisée par certains jeunes chanteurs, ou encore purement à l'ancienne, selon les goûts!) et ça devient tout émotif en écoutant les textes. La musique ici, c'est une vraie institution. Rihanna, Britney, Eminem et les autres, on les entend comme ailleurs, mais quand les Turcs ouvrent leur radio, ils bafoue la pollution musicale pour synthoniser les chaînes de musique d'ici. Ils connaissent toutes les paroles et chantent en coeur dans leur voiture. Certains versent une petite larme si la chanson est triste. Ici, bizarrement (si je compare à chez nous), tu es un homme seulement si tu sais faire face à tes émotions. Les mecs se serrent dans leurs bras, ils peuvent partager un lit, si par exemple y'a pas assez de lits pour tout le monde à un endroit. Quand je pense que chez nous, les hommes peinent à se donner un bec sur la joue... Ici, ils versent une larme quand ils doivent dire aurevoir, même entre amis. Je vous dirais que je m'attendais à arriver dans l'entre du macho fini... Angus man forever and ever !!! Je fais de belles découvertes qui brisent mes préjugés un à un.
Je suis stupéfaite, sincèrement.
Par contre, je ne suis pas ici pour vous conter des bobards. Oui, il y a beaucoup de machisme. On n'y peut rien; on est en Orient. Mais c'est pas tout le monde qui adhère au moule typique. En Amérique Latine, je trouvais le "mâle" habituel assez drastique et paresseux. Ici, le typique macho turc est en train de disparaitre, car la population est très jeune, et se modernise rapidement de ce côté.
Évidemment, comme ailleurs, la femme a un rôle plus traditionnel, mais elle n'est pas nécessairement moins heureuse. On trouve de tout. J'ai rencontré une amie d'Özlem à bout après deux grossesses difficiles et déprimée de n'être qu'une maman, et plus rien d'autre. On en trouve aussi chez nous, au Québec. Ce ne sont pas tous les hommes chez nous qui sont à l'aise avec les tâches ménagères, l'éducation des enfants, etc.
L'homme d'ici est très protecteur. Il prend beaucoup de place. Il parle beaucoup et fort. La femme n'est pas obligée d'utiliser son nom de mariage, cependant, et ce, contrairement à ce que je pensais. Aussi, le divorce est assez courant. Les femmes avec de la scolarité travaillent et "gèrent" le salaire des monsieurs. :P Elles contrôlent donc aussi, à leur manière. La contraception est aussi présente, contrairement à ce que je pensais. Certaines prennent la pillule ou utilisent un stérilet. C'est assez commun. Les hommes cuisinent assez régulièrement. Je ne m'attendais pas à ça ! En fait, les hommes ont beaucoup cuisiné pour moi, autant les frères que les oncles de Alper, ou Alper lui-même. Les frères de Özlem cuisinent aussi, et ils aiment ça. Par contre, la génération de leurs pères ne touchent pas aux fourneaux.
Aussi, les hommes prennent un malin plaisir à participer à l'éducation de leurs enfants. Ils sont très présents dans la vie familiale, et ça me réjouit de voire qu'ils ne font habituellement pas de différence entre une fillette et un petit garçon ... outre pour les vêtements et bébelles de foot! :P Ils cajolent beaucoup, bercent les bébés, changent les couches, comptent des histoires avant que les petits ne dorment.
En fait, l'homme turc se divise en quelques catégories:
1) Le macho à l'ancienne : les pères et grands-pères, qui ne voulaient pas que leurs filles étudient, et qui se faisaient servir. On les voit encore, mais c'est une espère relativement en voie de disparition, car elle fait partie de la population vieillissante. Leurs femmes gèrent la maison et eux rapportent le salaire.
2) Le jeune macho (ou angus man lol) : Sa femme le sert à la maison, et habituellement, il agit comme décideur. Madame peut ou non travailler, c'est selon. Le macho donne des ordres, mais participe aussi à l'éducation des enfants. Contrairement à la première catégorie, qui se contentait d'être présent et de donner de l'amour, sans toucher aux couches et aux soins quotidiens.
3) Le romantique. Cette catégorie existe beaucoup chez les jeunes hommes turcs ! Wow ! C'est toute une surprise pour moi ! Certains (plusieurs) jeunes hommes cherchent l'amour fou, et sont à fleur de peau. On sent une grande émotivité chez eux, et cette émotivité est généralement positive. Ils sont assez modernes (cuisine, ménage, etc.) , mais toujours protecteurs, et leur blonde est habituellement gâtée. :) Mesdames québécoises en manque de ce genre d'attention (notre pays étant très individualiste, c'est normal qu'on ne trouve pas ce genre d'hommes souvent! - mais mesdames, sachez que nous l'avons un peu cherché! On prend beaucoup de place, nous les femmes modernes. Et il faut comprendre que si on veut de l'attention, il faut aussi laisser de la place à la personne qui en donne...) , il vous faut le romantique turc. Ils ont habituellement un regard rieur et profond. On les reconnait comme cela. Et habituellement, ils sont assez jeunes. Quelqu'un expliquait à sa tante: "je laverais les pieds de ma future femme avec de l'eau de mer"... Özlem m'a donné un coup de coude pour que j'écoute la conversation et m'a dit "lui c'est le typique romantique turc... Sa femme sera gâtée, choyée et aura le coeur tranquille"... les beaux parleurs, ici, ne disent pas ce genre de choses. Ils disent plutôt des trucs du genre" t'es belle à croquer, blablabla..." et ils sont dans la catégorie "angus man"... lol
4) L'homme turc moderne: Celui qui est mi-macho mi-romantique. Sa blonde travaille, il ne veut pas des enfants tout de suite à tout prix (il attend le début de la trentaine), il aime recevoir, il connait bien sa culture.. Il a un coeur traditionnel et des habitudes modernes. Je le décrirais comme ça. Même si c'est pas tout à fait juste.
Bon. Je vous dirais ici que mes vacances sont plus que bonnes. J'ai pris du soleil (je suis encore blanche, mais ça s'en vient!), j'ai connu des gens très merveilleux, j'ai ri, je mange de très bonnes (très très bonnes) choses... Je vais voir le beau Tarkan dans deux jours !! Je parle turc comme une gitane (j'arrive pas à corriger mon mauvais réflexe de ne pas aspirer les H) et c'est correct, ça fait rire tout le monde et ils me comprennent quand même. Je suis une gitane. J'accepte mon sort ! héhé . Je vous dirais que je comprends beaucoup de choses, maintenant, mais je dois tendre l'oreille et regarder mon interlocuteur en pleine face pour suivre le mouvement des lèvres. Pas facile ! Mon parler est hésitant, souvent je ne mets pas de verbe, mais c'est correct aussi. L'entourage ici sait que je comprends et ils s'adressent donc à moi en turc. Souvent, Özlem commence à me traduire un truc et je la coupe en lui disant ce que j'ai déjà compris... Elle me regarde stupéfaite en riant. Je comprends ! Je commence à comprendre cette langue si métaphorique ! C'est un grand pas en avant pour moi. Je dois parler un peu dans le genre "moi Tarkan toi Jane", mais comme j'essais et que je suis souriante et toujours intéressée à m'améliorer, je suis une vrai homme pour eux ! (Bon, un autre concept turc. Être un homme signifie être une personne d'exception, être vrai, courageux, honnête et de bon coeur!)... Ils disent ça de moi, car ils trouvent courageux le fait que je me lance dans une langue aussi difficile. Vous allez dire: "pays de marcho", blablabla... Je vous répondrai pas cela: On dit chez nous "avoir des couilles" pour décrire la même idée. Je ne crois pas que le mot "couille" soit très féminin. Être un homme, ou avoir des couilles, oui, c'est macho. On vit dans un monde où le masculin l'emporte sur le féminin, même dans la langue française. Ça porte à réfléchir. Je vous dirais que là où le français distingue le genre féminin et masculin (on a deux genres que l'on doit apprendre, à l'écrit et à l'oral), le turc, lui, ne fait aucune distinction de genre. Il n'y a que le genre neutre. Même dans la famille. En français on dit une soeur, un frère... En turc, on dit "kardeş"... Je ne peux pas le traduire, car tous les mots qui me viennent à l'esprit ont une note masculine. Ex. fratrie (sous-entend frères)...
Bien sûr, je maîtrise à merveille cette langue qu'on appelle le "turk-lish"... C'est notre code secret à Alper et moi. ;)
Je vous laisse sur ces réflexions, amis et lecteurs.
En espérant ne pas trop vous ennuyer avec mes histoires Allah allah (ton de voix mélodramatique) ! Merci beaucoup pour vos commentaires sur le blog, et pour les plus discrets qui m'envoient des messages privés sur facebook ! J'aime beaucoup vous lire aussi !
Hadi görüşürüz !
Öptüm.
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