lundi 29 août 2011

La vie

La vie.
Quand j'ai décidé de revenir en Turquie, c'était pour ça. Pour la vie. Pour connaître comment on vit ici. Pour me conforter dans mon engoûment, ma passion pour ce pays. J'ai connu la Turquie plus touristique, plus commerciale. Là, je veux connaître la vraie Turquie, sa saveur, son odeur et ses soupirs les plus intrinsèques.

J'aime la vie que j'ai découvert hier soir.
Je vous racontre à partir du moment où je vous ai laissé.

Hier, à la centrale Otogar, j'ai pu parler avec mon papa sur skype. Déjà, j'étais la seule étrangère en attente dans la salle de la compagnie Metro, car je m'en allais hors des sentiers touristiques. Y'a pas à dire, je suis sur un tout autre chemin, là. Une dame était assis à côté de mon et regardait d'un oeil amusé mon père me parler. Elle s'est mise à me parler en turc, pour savoir d'où je venais, où j'allais, etc.
Ouch.

Bobo à ma tête. J'ai soudainement vécu un moment que nous vivons tous quand on se pense bon ou bonne dans une langue pis qu'on découvre qu'on ne sait pas grand chose: une chute de piedestal. ahahaha Je me suis presque cassé un pied tellement j'ai chuté. Comment ça se fait, moi qui connait des centaines de mots en turc, que je n'arrive pas à déchiffrer une traître phrase ?????? Bobo à ma coeur.
Et comment ça se fait qu'on ne comprenne rien quand je parle ? Bobo à mon égo. Là, ça saigne fort.

En fait, je ne me rendais pas compte que j'étais paniquée. Parce que je l'étais. Avec du recul, je peux le dire. J'étais tellement stressé qu'au lieu d'en perdre mon latin, c'est mon turc qui s'est envolé ! Déjà vu... Je me rappelle, il y a quinze ans, d'une ado arrivant au Mexique avec un espagnol à gogo, et qui s'est mise à suivre pas à pas sa nouvelle soeur mexicaine, car elle ne comprennait que dalle. Bien, c'était moi, ça.

Hier, j'ai vécu la même chose. Je me suis donc mise à suivre une madame qui réussissait à me parler en allemand (ouf ! Merci, je me rappelle un peu de mon allemand!) pour me traduire, car elle ne parlait pas anglais. Elle a commandé pour moi un soda dans le bus, m'a expliqué où descendre, à pris mon billet de mes mains pour le donner à l'hôtesse... Moi, quinze ans plus tard, perdue dans la traduction...
Puis je suis descendue du bus et là, j'ai connu mon amie et son mari.
Wow !
Je suis encore estomaquée. Quelle beau petit couple ! Mon amie est telle que je l'imaginais, en plus petite. Je m'attendais à une très grande jeune femme... et elle est à peu près de ma hauteur. Et elle est minuscule ! Tellement mince ! J'ai l'air d'un éléphant à côté d'elle, mais bon... ahahah  Comme je la connais déjà et que je suis familière avec son "parler", j'ai commencé à retrouver mon turc, bribe par bribe, mot par mot. Et j'ai repris confiance. Son mari ne parle pas anglais, alors il me parle en turc, tout doucement, et mêle un mot anglais à la conversation de temps en temps. Malgré tout, c'est surprenant comme on peut converser ainsi longtemps et parler de sujets sérieux. :)

J'ai eu droit à un souper délicieux, mais bien trop généreux pour moi ! Il y avait sur la table de la salade, de la soupe aux lentilles, du pain plat (spécial pour le Ramadan), des dattes, du yogout aux poivrons et à l'ail, et ensuite... en plat principal (fait par Alper ; donc n'allez pas croire que les hommes turcs ne cuisinent pas!) du poulet aux légumes, du boulghour et une purée de pommes de terre au fromage. Miam ! J'ai adoré.
Ensuite, j'ai eu droit à THE café turc maison,, avec la petite mousse et tout ! Bon, là, je sais que j'ai quelques fanas finis de Starbuck's qui me lisent. Et ces mêmes fanas se sont chicanés à une certain tournoi de golf contre le clan des fanas finis de Tim Horton's. On arrête la guéguerre ici ! C'est moi qui gagne avec le café turc de Alper! Moi qui ne boit pas vraiment de café, je suis déjà accroc. C'est épais comme un chocolat chaud sud-américain. Ça n'a pas le côté liquide de nos cafés. C'est épais, et savoureux. On laisse le café retomber dans le fond de la tasse, et on le déguste dans des mini tasses, comme un expresso. Il y a de la mousse, et il est à peine sucré. Juste pour dire. Un délice. Et après, j'ai eu droit à un turkish delight (un gâteau turc au sirop) avec de la vraie crème glacée dessus... et un thé turc. Pascale, j'ai pensé à toi, ma soeur, en buvant ce çay ! L'an passé, à quelques semaines d'intervalle, c'est avec toi que je me gavais de thé turc, mon thé préféré au MONDE. :)

Puis, vers 22h30, la soeur de Alper, Maryem, est venu en visite avec ses deux ados (Julie Martin, j'ai pensé à toi, ici !) Elle m'avait amené un cadeau  de bienvenu ! Un collier transformable en bracelet, fait à la main. Il est magnifique ! Alper est le bébé d'une famille nombreuse. Ils ont l'air unis, comme seules les familles nombreuses le sont.
Si je résume ma soirée d'hier, on a beaucoup parlé. On a mangé. On a bu du thé sur le balcon. On a énormément ri. Je suis heureuse.
Heureuse.
Pas parce que je suis en voyage.
Pas parce que je suis dépaysée.
Heureuse, tout simplement d'être ici. Mon Éric aurait adoré ça.

L'appartement est très agréable. Comme il un peu en dehors du centre-ville et en hauteur, on a une vue sur la ville qui vaut vraiment la peine. Le balcon est très agréable. Comme Alper me l'expliquait, c'est son "balcon à méditer". J'ai ma propre chambre, bien agréable... et rose !!!!!! Oui Mélanie, rose ! J'adore le rose ! :D Deux salles de toilettes, une occidentale (Ouais!) et une turque... Pour ceux qui ne savent pas ce qu'est une toilette turque, googlez ça. ;) J'ai donc pu me rafraichir un peu hier soir. J'avais l'air de revenir d'un champ de bataille. Ce que je déteste dans les longs voyages, c'est l'impossibilité de se laver correctement entre le point A et le point Z. On a beau faire notre possible pour se laver la face, se remettre un couche de déo et se repeigner, on a toujours l'air d'une zone sinistrée sur deux pattes. 

Bon.

La journée d'aujourd'hui  s'annonce ainsi:
Je vais avec Özlem à son travail. Elle donne un cours aujourd'hui. Je vais simplement placoter avec ses élèves. Ça va être super ! Ensuite, on part pour Uşak, sa ville natale (à 5 heures de voiture), pour pouvoir aller fête le bris du jeûne du Ramadan en famille. Là, je vais devoir sortir mon meilleur turc de mes fonds de tiroir. Ouille. Mais croyez-moi, dans la vie, ça fait du bien de ne rien comprendre, de temps en temps.
On développe d'autres moyens de survivre. Nos oreilles, nos yeux, notre goût prend de l'ampleur, et on vit tout à mille à l'heure via ces autres sens. Je vous souhaite cela au moins une fois dans votre vie, histoire d'en apprendre un peu plus sur vous-mêmes.

Bonne journée, où que vous soyez.

dimanche 28 août 2011

Istanbul n'a pas changé

J'y suis enfin !
(Ça fait très longtemps que je rêve d'écrire cette petite phrase au début d'un billet).
:D

Oui, après quatre heures d'attente à P.E.T (je me suis carrément trompé d'horaire d'avion; je croyais voler à 16h hier mais c'était à 17h), un vol entre Montréal et Zurich, trois autres heures d'attentes à Zurich, un autre vol de trois heures entre Zurich et Istanbul... Je peux dire que j'y suis.
Franchement, je m'attendais à de la folie furieuse pour me rendre de l'aéroport à la centrale de bus principale (la centrale européenne).. Mais non ! J'ai acheté mon visa, passé la douane, changé mes devises et trouvé mes valises en moins de vingt minutes. J'ai même eu le temps de me rafraîchir la binette un tantinet, car j'avais foutrement une sale gueule (je suis polie, là!)
J'ai trouvé le métro (que je n'avais pas encore eu l'occasion de prendre lors de mes deux premières visites dans la belle Istanbul), acheté mon jeton, et je suis débarquée pile poil à la bonne centrale. J'ai tout de suite trouvé la bonne compagnie de bus... En une heure, je suis de nouveau en attente. Mon bus part dans une 1h30, alors je vous écris. Ça passe le temps et ça me fait plaisir.

Istanbul n'a pas changé. Ça sent une multitudes de choses, ça parle fort, ça crie partout. Il fait un beau 28 degrés celsius humide, comme d'hab, et je suis encore habillée trop chaudement, évidemment !

Je peux vous dire que ce matin, en aterrissant à Zurich, j'ai eu un spectacle magnifique: le lever du soleil sur les Alpes aux pics de neige éternelle... Sublime ! Zurich semble une magnifique ville, sincèrement, mais l'aéroport m'a bluffé. Je m'attendais à un truc méga actif et compliqué comme Francfort ! Mais non! C'est tout petit. Il y a une section pour les vols de l'espace Shengen, et un pour les "non-Shengen". Même la boutique de chocolats suisses était fermée, ce matin! Zut et re-zut ! :(  Pas grave, ça m'a permis de garder mes bonnes résolutions quelques heures de plus (Ne pas manger de desserts jusqu'à la fin du jeûne du Ramadan, le 30 août)... Selon moi, je vais briser mon voeux ce soir, parce qu'Özlem vient de m'écrire qu'elle s'est "mis en cuisine" pour moi ! :P  Je crois que je n'ai jamais été aussi attendue à quelque part. Elle m'a dit que son mari est stressé car il veut que tout soit parfait pour moi ! De la pure folie ! J'suis tout sauf compliquée, en voyage ! (J'ai le reste de ma vie pour me la compliquer, alors en vacances, je prends un p'tit break , voyez-vous? )

Vous voulez probablement savoir comment va mon turc... Hum.... Que répondre à cela ? Mon truc va bien quand je parle sans attendre de réponse. En fait, dès que je pose une question ou demande une info, eux me comprennent très bien... Le problème, c'est que je comprends pas quand ils me répondent ! Quelle galère ! J'avais oublié comme ils parlent vite, ces Turcs. Un casse-tête dont je vais me rappeler longtemps. SI j'avais JUSTE à les comprendre malgré leur rythme, d'ici la fin du voyage, je serai très très satisfaite de moi-même ! Mais le but est ambitieux. Pas de pression, Marie-Eve, pas de pression, s'il te plait !

Je vous laisse là-dessus, car outre mon attente et le fait que je vais avoir pisé trois continents en moins de 24 heures, je n'ai rien d'exceptionnel à vous raconter.
Je vous réécris de l'Asie, la prochaine fois.

Öptüm !

jeudi 25 août 2011

Les vacances...

Ah ! Les vacances !
Je n'en ai pas eu depuis Janvier. Imaginez donc ma joie lorsque 16h30 a finalement sonné ! C'était un sentiment étrange, cependant, car en sortant du bureau, je n'avais pas l'impression de partir pour un mois.
C'est pourtant le cas.

Il est 23h48 et comme le veut la tradition, j'ai finalisé mon sac.
Là, je suis bluffée. Qu'est-ce qu'on peut bien apporter avec soi lorsqu'on part pour des destinations inconnues et chez des gens qui veulent nous faire connaitre toutes leurs tradditions ? Vais-je aller à un mariage ? Vais-je voyager très loin ? Vais-je simplement profiter du bon temps que j'ai avec les amis? Aucune idée. C'est très grisant. J'aime faire ce type de voyages, de temps en temps. Ça remet les idées en place et on se redécouvre complètement.

Alors, je peux vous dire que mon sac ne ressemble à aucun sac de mes précédents voyages. Il est rempli de suppositions et d'imaginaire, ce sac. J'aime. J'aime beaucoup.

Le plan de match est le suivant:

Demain matin, Éric et moi partons pour Montréal, où nous passerons la nuit. Nous y retrouverons mes parents, et d'autres membres de la famille, car par pure coincidence ils y seront aussi. Je prends l'avion samedi en après-midi. Je devrais donc arriver à Istanbul (côté européen) le dimanche vers le milieu de l'après-midi. Je vais par la suite me rendre à la centrale d'autobus principale du côté européen, et acheter un billet pour Sakarya (du côté asiatique). J'appelerai Özlem pour lui donner mon numéro de bus et l'heure d'arrivée.
J'ai très très hâte de la voir ! J'attends cela depuis si longtemps ! J'ai des petits papillons qui virevoltent dans mon ventre et je suis certaine que j'en perdrai complètement mon turc (le peu de turc que j'ai acquis, bref!). Ça va être de toute beauté ! :D

Je vous laisse sur ces mots, car il est temps pour moi de roupiller un brin avant d'entreprendre ce long voyage en terre de Mustafa Kemal.

Iyi geceler, chers lecteurs.
J'ai très hâte d'y être enfin.

xxxxx...

dimanche 21 août 2011

dimanche 7 août 2011

J'ai le cul béni ...

Savez-vous quoi ?
J'ai le cul béni... ou le sens du timing, c'est selon.
Je vous explique.

J'aime Tarkan. Tarkan, c'est un chanteur turc. J'ai pratiquement appris ce que je sais de turc en traduisant certaines de ses chansons. Tarkan en Turquie, c'est Céline Dion au Québec, Madonna aux États-Unis ou Billy Joel en Australie. C'est THE vedette de tous les temps. Il est celui que TOUT LE MONDE OU À PEU PRÈS aime.
Moi aussi je l'aime. En 1998, quand j'étais au cégep, j'avais acheté la cassette de Tarkan avec la chanson du bisou dessus. Donc je le connais depuis longtemps et l'apprécie beaucoup comme artiste. Là, j'ai environ 40 chansons de lui sur mon IPOD.
Tarkan vient de terminer sa tournée. Il a fait une douzaine de spectacles en Europe, et 16 spectacles en Turquie. J'étais bien triste de ne pas pouvoir aller le voir. Je me disais : "Un mois plus tôt et j'allais le voir quelque part dans sa tournée turque". Mais là, la tournée est terminée. J'ai donc décidé de m'inscrire sur la liste d'envoi de Biletix (Ticketmaster de Turquie) en espérant recevoir un message si un autre artiste célèbre que j'aimais faisait un spectacle en septembre. Sila, Mustafa Ceceli, Burca Günes, Demet Akalin..

Ça s'est passé mardi dernier...
Je suis au bureau, il est 16h45, et j'attends Éric dans le hall d'entrée. Éric terminait à 17h. Je décide de prendre mes messages sur mon cell... Il est 23h45 en Turquie. Je reçois soudainement en direct un message sur mon cell annonçant que Tarkan allait faire une supplémentaire de sa tournée à Istanbul le 10 septembre, dans un petit théâtre à ciel ouvert d'un quartier du côté européen...La nouvelle venait tout juste de sortir. C'était une belle surprise pour nous, fans de Tarkan ! hihihi  Les billets allaient être en vente à minuit, heure de Turquie... donc à 17h, heure du Québec.

Boum boum... Mon coeur battait fort.
Réfléchis vite, Marie-Eve !!! Réfléchis vite.

C'était mon unique chance de voir le beau Tarkan se trémousser sur scène.
Alors je me lance. À 17h30, de retour à la maison, je me précipite sur mon ordi, toute énervée. Je vais sur le site de biletix et trop excitée d'avoir une chance de voir Tarkan, j'en oublis de mettre le site en Anglais. Je me lance donc dans les méandres du site en turc pour passer ma commande, avec Google traduction ouvert pour me revalider (quoi que google traduction, c'est pas fort fort, disons-le.).

Les billets les plus hot étaient dans la zone "protokol"... Une zone vip juste en avant de la scène, de quelques rangées seulement. Comme le coût de la vie turc est moins élevé qu'ici, je pouvais me le permettre. Et wow ! Il restait des billets ! C'est là que je me suis rendue compte qu'en Turquie, à minuit, les gens dorment. Ils sauraient seulement au réveil la nouvelle de la supplémentaire surprise de Tarkan ! Le décalage horaire m'avantageait donc ! hihihihi Youpi !

J'ai pris une paire de billets (un pour Özlem et un pour moi) "drette" en avant ! Il va se trémousser juste devant moi, le beau Tarkan ! Je vais me rincer l'oeil pas à peu près. Si c'est pas wonderful, ça ! (Ouf ! Ça sonne Têtes à claques...)

Quand j'ai avisé Özlem que je lui offrais un billet pour Tarkan puisqu'elle me recevait si gentiment chez elle... On aurait dit une enfant devant le Père-Noël ! (bon, moi j'avais peur du Père-Noël, alors c'est pas une image très juste, mais bon, disons une enfant contente de voir le Père-Noël...)  Elle capote carrément ! C'est encore mieux que tout, qu'elle m'a dit ! Là, son mari est super jaloux parce que lui n'a pas de billet ! ahahaha Il va peut-être réussir à s'en trouver un, mais pas dans notre section, c'est certain. J'ai eu les derniers vips, ou presque, selon moi, car quand je suis retournée sur le site, dix minutes après ma commande, il n'en restait déjà plus. 

:)

Je vais voir Tarkan ! Je vais voir Tarkan ! Je vais chanter "Dudu" avec lui parce que je la connais par coeur! Pis je vais lui tirer mes bobettes... (hum... pas vraiment, mais bon...) 



Sur ce, bonne nuit les amis ! :)