vendredi 11 septembre 2015

Reykjavik, la grande petite ville

Je suis désolée. 
J'aurais vraiment dû vous donner des nouvelles hier et aujourd'hui. Vous savez, ce n'est vraiment pas parce que je ne vous aime pas, au contraire. Mais nous avons été si occupés à  Reykjavik. 
On veut en voir et en faire le plus possible ici avant de partir. Une semaine c'est si vite passé! Et c'est un vrai privilège d'être ici.
Éric et moi discutions justement de Reykjavik ce matin. La ville est toute petite mais si grande! C'est vraiment bien organisé ici. Il faut dire que la population du pays entier équivaut à environ la moitié de celle dans la grande région de Québec, soit 342 000 habitants, dont plus de la moitié vivent dans la capitale ou en banlieue de celle-ci. Ce pays, l'Islande, est pratiquement à la hauteur du cercle polaire, ce qui équivaut à la terre de Baffin au Canada. C'est une île écartelée entre l'Océan Arctique et Atlantique.  Et malgré tout, ils sont riches. Ils ont des services (ici, tout est inclus, sauf l'université), ils ont créé une système de chauffage et d'électricité écolo et ingénieux, leurs maisons sont solides comme des rocs, ils ont leur propre compagnie aérienne, des routes bien entretenues, du déneigement, ils réussissent même à produire leurs propres bananes en serre, ce qui est franchement impressionnant. Et leur équipe de foot vient de se qualitifer à l'Euro. Du jamais vu pour une nation si peu populeuse.
L'Islande, c'est carrément des gens rough and tough. Certains prétenderont qu'ils sont rudes et peu émotifs.C'est dans la culture, qu'on nous a expliqué. Il ne faut jamais oublier que les Islandais sont des survivants. Ils ont survécus au froid, au manque de lumière, au fait que la moitié du territoire est non cultivable, aux éruptions volcaniques et aux tremblements de terre, à  une faillite nationale, à la peste, qui a décimé plus de 50% de la population à une époque non pas si lointaine. Une Islandais nous disait aujourd'hui que si cet événement n'était pas arrivé, les Islandais seraient environ 3 000 000 d'habitants aujourd'hui au lieu de 342 000. 

On sent à Reykjavik qu'il y a de la magie au quotidien. Le tout est essentiel, car le client y est infernal. Un autre dicton islandais mentionne que si tu n'aimes pas le climat qu'il fait en ce moment, attend 5 minutes et ça changera. Et c'est vrai! Il pleut 2 minutes, après on a une percée de soleil, et soudainement le brouillard, puis le soleil de nouveau et la pluie encore. Il pleut horizontalement, souvent, ce qui rend l'usage du parapluie ridiculement superflu. Mais l'avantage de cette météo changeante, c'est la possibilité de voir un ou des arc-en-ciels à tous les jours. 
À Rimouski, si j'en vois un par année, c'est de la chance. Ici, il y en a tellement qu'on ne les remarque plus! Juste aujourd'hui, j'en ai vu trois. Hier un. Et mardi passé deux. Souvent, l'arc-en-ciel est double. Les Islandais sourient de voir les touristes se précipiter sur les appareils photos dès qu'un arc-en-ciel se pointe le bout du nez au ciel. Comme si on n'avait jamais observé la nature auparavant. 
Je vous dirais que c'est un peu la même chose avec les aurores boréales. À partir de septembre, et pour plusieurs mois, il y en a tellement! Les Islandais sont habitués à ces beautés; nous, touristes, moins. Du fait, ils commercialisent très ingénieusement le  marché des aurores. Des bus pleins de cliqueux de kodak se rues dans les spots sombres après 22h00 pour permettre aux touristes de "peut-être" croquer un cliché. Car ces excursions, entre 50$ et 125$, ne garantissent aucunement la vue d'une aurore. Si vous êtes le moindrement débrouillard, et que vous avez une voiture en plus,  nullement besoin d'un voyage organisé en bus. Il vous suffit de trouver une rue non illuminée et un bout de ciel dégagé. J'ai fait le test ce soir avec Éric et on a vu de magnifiques aurores. Les bus sont arrivés un peu plus tard au même endroit que nous. Eux ont payé pour voir ce que nous avons vu gratuitement. Et en plus, ils sont arrivés au début d'un enuagement, alors que nous avions un magnifique ciel étoilé une demi heure auparavant.

Bref.
Je vous parle de ce qu'on a fait depuis hier matin.
Nous avons zyeuté Reykjavik, c'est tout simplement cela. 
Hier matin, nous nous sommes levé un peu tard, car on devait récupérer du sommeil après notre veillée avec Joji et Agi. Puis, nous avons été en ville déguster un fish and chips de course. Oui oui, le meilleur que j'ai eu l'honneur de manger de toute ma vie! L'endroit que nous avions identifé: Icelandic Fish and Chips (merci tripadvisor!) nous offre un fish and chip avec la ou les prises du jour. Dans notre cas, c'était la morue. Nous avons ensuite le choix entre des pommes de terres cuite dans le sel de mer et le persil, ou à l'ail et au romarin. Et pour finir, un choix de sauces au skyr, ce fromage-yogourt. Nous avions choisi Coriandre, Basilic et ail, et chili et poivrons grillés. C'était fantastique, spécialement avec un grand verre de leur Ginger Ale maison. 
Ensuite, nous avions trois activités de prévues. 
1) La cathédrale de Reykjavik. Elle offre un panorama incroyable de son clocher, Nous devons y aller en ascenseur tellement c'est haut (L'équivalent de 8 étages). Je ne raffole pas des ascenseurs. En fait, je les hais. Ça date de mes années de cégep, pendant lesquelles je suis restée prise au moins 4 fois dans un des ascenseurs. Ouaip! Donne une fois où ils ont dû venir me chercher, moi et 5 autres personnes. Donc j'aime pas. Et là, me voilà dans un ascenseur et au lieu d'avoir la p'tite musique habituelle... C'est de la musique de messe! Ça, ça fait peur en chien! On a presque l'impression de monter directement au ciel! Que l'on monte vers sa fin! Éric riait comme un malade de me voir si blanche pendant la montée. Mais comme je vous écris ces lignes, vous savez maintenant que tout était dans ma tête et que j'y ai survécu. Rendus en haute, nous grimpons sur un petit monticule pour prendre nos clichés et admirer la vue et Ô! Surprise! Un arc-en-ciel magistral, bien perché au dessus du tout Reykjavik! Spectaculaire comme seul Hollywood pourrait théoriquement le produire. Mais il faut croire que Dame Nature peut égaliser Hollywood n'importe quand, car on y a eu droit, à l'arc-en-ciel, et sans aide de qui que ce soit aux effets spéciaux. On devait être là à ce moment, car ça n'a duré que quelques minutes. Comme si dans le fond, la musique de messe de l'ascenseur annonçait le paradis sur Terre. Ouais. Faut croire que je crois plus que je ne le croyais moi-même. Amen.

2) Le musée du pénis. 
Reykjavik compte véritablement un musée du phallus. Ils ont des tas de spécimens de pénis dans le formol, dont des énormes pénis de cachalot, de chevaux, d'elfes (genre) et même d'humains, bien chevelus ceux-là! Il y a une section folklore islandais et une section joujours et trucs bizarres. Il y a aussi des oeuvres d'art, dont des lampes fait en peau de pénis de je ne sais trop quelle bête,  et une sculpture en l'honneur de l'équipe masculine de Handball ayant gagné la médaille d'argent aux Olympiques de Pékin. La sculpture représente les pénis de tous les joueurs, érigés en gagnants (lire en érection). L'artiste voulait aussi représenter le fait que personne en Islande n'est allé pisser de toute la finale! Les pénis sont de sont cru; aucun joueur de Handball n'a véritablement fait mouler son membre pour la postérité. Mais bon... 

3) Visite de la salle de spectacle Harpa, et spectacle de stand-up comique: "Comment devenir Islandais en 60 minutes". Premièrement, le spectacle était follement amusant. Il s'agissait de 15 conseils pour devenir de vrais Islandais, comme par exemple: parler comme si on était mort (donc sans émotion), donner des indications vagues à ceux qui en demandent, boire comme des trous le Samedi soir, aimer manger des testicules d'animaux, changer notre nom de famille, etc. Le spectacle est très bien monté, ça parle de facteurs humoristiques de la culture islandaise, et comme ce n'est pas trop long, il s'agit d'une bonne activité à faire avant d'aller souper. Quant à Harpa, le monument est incroyablement beau et très design. La construction est asymétrique, elle est inspirée directement du modèle architectural que l'on voit souvent en Scandinavie (C'est d'ailleurs la firme d'architectes pour laquelle ma cousine Jody Lee travaille à Copenhague qui a eu ce contrat). Fait intéressant, la construction de Harpa a presque ruiné l'Islande. Lorsque le pays a fait faillite, la construction de cet édifice était déjà signée et lancée. Au lieu de mettre le frein, le pays a décidé de continuer le projet, une décision qui n'aurait jamais été acceptée dans mon pays. Mais le résultat en aura valu la chandelle... et l'investissement! C'est grandiose et c'est devenu une attraction touristique en soit. 

Après, Éric s'est battu (oui oui, battu!) avec un parcomètre pour essayer de le comprendre, puis a à peu près compris, et on a pu aller manger une soupe dans un bol en pain, qui n'était ma foi pas assez copieuse pour nous rassasier. On a donc fini notre soirée dans un stand à hot dogs (pylsur) typique de l'Islande... dans laquelle on sert des hot dogs, de la boisson gazeuse, et rien d'autres. Pas de frites, là. Nenon. C'était écrit "Cantine à hot dogs", donc on sert des hot dogs. On en dit qu'ils sont les meilleurs au monde. Je peux vous affirmer que c'est faux. Les meilleurs hot dogs resteront ceux de Cajeme, plus précisément Ciudad Obregón au Mexique.Mais les hot dogs islandais sont quand mêmes hauts dans la hiérarchie, genre.

Aujourd'hui, nous avons été au centre commercial quelques heures (c'est toujours agréable de magasiner du linge et des bijoux! En tout cas pour moi!), puis au musée national de l'Islande, pour en savoir un peut plus sur le passé Viking de ce peuple, et son évolution à travers le temps. Mais comme le soleil est sorti par la suite, nous avons décidé de faire une partie de la péninsule de Reykjanes (Prise deux, car la première fois était brumeuse, venteuse, et nous étions incapables de voir les lacs). Bien, la deuxième fois a été la bonne; nous avons pu voir Greanvatn (le lac vert); la dernière fois, il était complétement caché dans les nuages. On a même été capable de voir qu'il était vraiment vert, ce maudit lac! Reykjanes nous avait beaucoup plus, même dans la tourmente. Mais avec du soleil, c'est franchement extatique! Je ne crois pas qu'un panorama similaire puisse exister ailleurs dans le monde. Il faut comprendre que Reykjanes est une péninsule entièrement volcanique. C'est la partie la plus récente de l'Islande, et son sol est entièrement de la lave durcie. C'est si instable qu'une Islandaise me disait qu'advenant un gigantesque tremblement de terre, la péninsule pourrait se détacher (là, c'est un scénario peu probable, comme c'est peu probable que la Californie ne se détache vraiment). 

Nous voulions manger pour peu de sous, donc sommes allés ensuite déguster un bol de nouilles asiatiques au poulet au Noodle Station. Je m'attendais à un truc du genre Thai Express. mais non! Le bouillon était infusé de merveilleuses saveurs et le poulet avait été longuement poché. L'ensemble était harmonieux, exotique et piquant! Miam! Délice délice délice!

Et vers 22h00, nous avons été à la chasse aux aurores boréales, comme je vous le mentionnais en début de texte. Bon, j'ai voyagé avec mon téléphone cellulaire en guise de caméra, car je suis vraiment due pour investir dans un appariel de qualité. Mais un cellulaire, ça ne prend pas de bonnes photos de nuit. J'ai quand même des photos d'aurores, mais elle ne sont pas claires. Tant pis, les plus belles images sont de toute façon dans ma tête.

Demain, on repart vers Halifax en fin de journée. Je vais tout de même manger de la soupe de homard avec une fille, une islandaise, que je n'ai pas vu depuis 19 ans! Et comme elle et moi nous nous sommes toujours parlé en espagnol (on s'est connues au Mexique, via AFS), ça risque d'être amusant! Une Québécoise francophone et une Islandaise parlant évidemment l'Islandais discutant en espagnol dans un restaurant. Mon chum va devoir sortir son espagnol du dimanche, même si on sera samedi!

Bonne nuit!


Fish and Chip de course miam miam miam!
 
Cathédrale de Reykjavik
 
Maisons islandaises typiques, toutes en taule.
 
Vue sur la ville depuis le clocher
 
Les belles couleurs de la Scandinavie
 
Reykjavik
 
Arc-en-ciel sur Reykjavik
 
Digne de Hollywood
 
Arc-en-ciel
 
Pénis de cachalot dans le formol (Musée du Pénis)
 
Lampes en peau de pénis de je ne sais trop quoi ou qui
 
T-shirt de pénis

 
Totem phallique sur le viagra

Envie d'un chocolat chaud?
 
Vue sur les montagnes depuis Harpa
 
Harpa 
Harpa
 
Harpa
 
Soupe dans un bol en pain et une grosse bière islandaise 
Harpa de nuit 
Pylsur (hot dogs) célèbres
Crème molle vanille avec coulis au caramel écossait et des petits ours!
Miam miam!
 
Rapide aperçu de notre salon scandinave
 
.Étrangeté flagrante: Partout dans la capitale, il y a des pancartes interdisant les tracteurs entre telle et telle heure... Mais tsé, c'est une capitale, et il n'y a pas d'agriculture dans le secteur... et en plus, on voit la pancarte à preaque tous les 250 m en ville, et même sur les voies rapides genre autoroutes..
 
Reykjavik à la tombée de la nuit
 
Reconstitution de l'interieur d'une maison au toit en tourbe 
Strates de terre montrant les différentes éruptions volcaniques avec le temps. Il s'agit d'une vraie carotte de terre. 
 
Reykjanes
 
Reykjanes
 
Reykjanes
 
Le lac vert (enfin! on peut le voir!) 
Il est vraiment vert en plus!
 
selfie dans le frette au lac vert 
Photo quétaine d'Éric au lac vert. Quand il faut il faut!
 
À mon tour de sauter de joie!
Bol de nouilles fantastique
 
tentative de photo ratée d'une aurore boréale
 
aurore boréale qui semble nous faire un doigt d'honneur héhéhé
 
Aurore boréale.
 

jeudi 10 septembre 2015

Merveilles et fou-rires

 Ah! La journée d'hier!
C'était franchement la journée que l'on attendait avec le plus d'impatience, car Éric et moi l'avions planifiée à notre guise,  kilomètre par kilomètre. 
Nous avions un gros 12 heures en continue de route et de visites, principalement sur la Côte Sud de l'Islande, entre Reykjavik et Vik. 
Pourquoi avoir choisi ce parcours? 
Parce que la route est assez belle pour une Chevrolet Spark louée. 
Parce qu'elle contenait beaucoup de tout ce qu'on voulait voir pour ce premier voyage en Islande.
Parce que c'est toujours agréable de passer la journée en pleine nature.
Parce que.

Comme nous voulions minimiser nos dépenses, vu que l'essence coûte quand même assez cher ici, nous avions préparé un lunch assez copieux, et avions commencé notre journée avec un petit déjeuner de course: du skyr (une portion de ce fromage-yogourt contient 18 grammes de protéines) et des tartines aux bleuets. 

Nous avons bien fait, mais avons quand même grignoté un peu sur la route: un croissant par çi, un hot dog par là... Il faut dire que c'est long, 12 heures! Et éreintant lorsqu'on a prévu tant de choses à faire. On doit prendre notre temps, bien regarder. Bien s’imprégner. Nous avons d'ailleurs dû laisser tomber quelques arrêts sur la route, car d'une part nous allions manquer de temps et avions des plans pour ce soir à Reykjavik, et d'autre part, la météo était trop changeante, ce qui fatiguait terriblement Éric. Conduire en Islande, il adore. Mais conduire dans un épais brouillard et de la bruine pendant des heures, c'est vraiment dur pour les yeux. On doit apprendre à arrêter de courir. C'est important dans la vie.
On a donc laissé tomber le musée de Skogar, qui de toute façon ressemblait au village de Keldur, que nous allions visiter, ainsi que le désert de sable noir commençant après Vik (le plus grand désert d'Europe d'ailleurs), la vue n'étant pas optimale pour ce genre de visites. Nous n'avions pas le temps non plus (évidemment) de faire du trek sur les glaciers. Il nous aurait fallu au moins une journée de plus et un plus gros budget. Nous avons quand même marché près de glaciers, dans le Geoparc du Katla, lequel contient plusieurs glaciers et le fameux volcan Katla, l'un des plus terrorisants du monde. Il est sous la terre, ce volcan... mais il est bien là, existant, bouillonnant d'énergie, attendant le moment propice pour exploser et peut-être nous amener directement vers une nouvelle ère glaciaire, qui sait? 

Ce matin, bizarrement, nous avions un ciel bleu. C'était probablemnt dû à la tempête de la nuit précédente; un vent digne d'un ouragan qui avait balayé toute la région métropolitaine. Notre guide de la veille, Christina, avait avisé tout le monde de rester à l'abris dans leur chambre d'hôtel. Je vous dirais qu'à l'appartement, on a entendu un vent débile siffler violemment toute la nuit, puis miraculeusement, il est tombé. Et le ciel était bleu au petit matin...
Pas pour longtemps, l'agace, mais quand même. 

Les stops du jour ont été les suivants:

Seljalandsfoss (un chute d'eau en queue de cheval)
Skogafoss (une chute d'eau très puissante)
Keldur (un village dans les terres reconstituant la façon traditionnelle de vivre, avec les toits en tourbe, etc.)
Vik (un petit village)
Le Sólheimajökull (un des glaciers du Géoparc du Katna)
Le Eyjafjallajökull visitor center (le fameux volcan-glacier ayant paralysé le monde entier en 2010)
et  quelques petits arrêts photos par ci par là. 

Nous avons eu quelques coups de coeur majeurs, dont Seljalandsfoss, cette magnifique chute d'eau en queue de cheval derrière laquelle on peut passer, et qui est plantée dans un panorama digne d'une carte postale. C'est l'endroit le plus romantique qui soit, c'est très accessible depuis la route 1 (on voit le site au loin) et comme tous les sites naturels et parcs nationaux islandais, c'est gratuit!

Ici, la nature est offerte à tous, en autant qu'on la respecte. Il y a bien quelques petites activités payantes, comme l'entrée dans les musées, etc. Mais je n'ai encore vu aucun parc naturel ou site de ce genre faire payer un droit d'entrée. C'est la même chose pour le camping. En autant qu'on ne plante pas notre tente sur une propriété privée, on peut camper gratuitement. Ou simplement s'installer pour un pique nique.  Par contre, gare à ceux qui polluent; les sanctions sont sévères.

Je vous dirais une chose sur l'Islande: la nature y est généreuse pour les yeux. Une simple balade en voiture est un plaisir fou pour les pupilles. Les routes sont faites pour qu'on puisse s'y arrêter sur le bas côté et croquer quelques clichés. Louer une voiture est par contre un conseil que je vous donnerais, car ça vous donne de la flexibilité. Faire du pouce est plutôt complexe; il n'y a pas beaucoup de trafic dès que l'on sort de la capitale.
En parlant des habitudes islandaises, on nous a dit que la famille islandaise moyenne possède 2 voitures, car c'est nécessaire en hiver, le vent étant un élément dérangeant lors des attentes pour le transport en commun, et la loi les obligent à avoir des pneus à clous pendant la saison froide. Ou devrais-je dire la plus froide, car elles le dont toutes héhéhé. Aussi, 40% des familles possèdent une maison d'été ou un chalet, et que plusieurs ont aussi une tente roulotte ou une roulotte. Comme plus de 50% des habitants de l'Islande vivent dans la région de Reykjavik, ils aiment d'évader en nature, tout comme nous. 

Revenons à nos activités. Donc nous avons visité trois chutes en deux jours, si je compte Gullfoss de notre précédente excursion. Éric, qui a le vertige (et aussi le syndrome de Mesnière), a dû passer par dessus certains stress, mais il a fait ça comme un champion. C'est pas évident monter et descendre des marches en roches glissantes et recouvertes de mousse lorsqu'on n'aime pas les hauteurs. 
Son syndrome le rend plus sensible à l'instabilité au sol. Sur la route, nous sommes tombés, en allant acheter des croissants dans une bakari (boulangerie/bakery), sur un simulateur de tremblement de terre, dans un mini centre commercial. Il faisait partie d'un mini musée sur le fameux tremblement de terre de 2008, qui avait été à 6,6 sur l'échelle de Richter. Le centre d'achat est construit directement au dessus de la jonction des deux plaques techtoniques qui coupent le pays en deux. En théorie, l'Islande est la fin de l'Amérique et le début de l'Europe.  On peut donc, dans ce musée, prendre une photo kitsch de nous ayant un pied en Amérique et un en Europe, tout en ayant la faille entre les pieds. On peut aussi essayer le simulateur à 6,6. Ce qu'on a fait, pour un gros 3$ par personne. Sincèrement, ça brasse. C'est certain que le simulateur amplifie un peu la chose, mais quand même, c'est terrorisant. Et pour un Éric ayant un Mesnière... c'est franchement pas agréable. hahaha Mais bon, nous l'avons fait, parce que dans la vie, on ne veut pas toujours avoir du cool. On veut du kitcsh aussi, car c'est le kitsch, le quétaine, qui fait sourire et rigoler. Et dans la vie, on veut s'amuser follement et se marrer. Et encore plus pendant un voyage.

Donc simulateur de tremblement de terre, c'est fait. 

Ce que je trouve fascinant, c'est la possibilité de s'avancer très près des merveilles de la nature. Lorsque nous sommes allés au glacier, nous pouvons marcher très loin sans avoir besoin d'un guide. Même chose pour les chutes. On peut aller très près de la cassure, sans que ce ne soit risqué, car tout est aménagé en conséquence. L'Islande, ce n'est pas seulement regarder de la beauté naturelle... c'est aussi la sentir de très très près. C'est une fascination pour les sens en général: On voit la grande beauté des lieux, on entend le crie du coeur de cette beauté, l'eau qui chute, le bouillonnement des termes naturels, on sent l'odeur de souffre, on goût le sel de l'océan à proximité, on sent les pierres volcaniques sous nos semelles, s'enfoncer dans nos orteils, et nos pieds glisser sous la cendre volcanique devenue sable, un sable noir qui se glisse partout.

C'est un pays qui doit être senti, l'Islande. Il n'y a pas d'autres options. 

J'aimerais aimé arriver à Vik et ne pas avoir à dire : On ne voit rien.
Mais malheureusement, on n'y voyait que dalle.
Pluie fine, bruine, et épais brouillard, couvraient le village, et de la plage noire et des falaises découpées au couteau, je n'ai pu qu'entrevoir la silhouette à travers la blancheur immaculée du nuage descendu pour l'occasion, mon occasion. Mais bon, j'y reviendrai un jour. Vik est l'endroit le plus pluvieux d'Islande. Il ne fallait pas avoir d'attentes débordantes. J'ai eu ce que les Islandais ont à chaque jour de leur vie, ce qui me convient si ça leur convient. J'ai quand même visité la petite église juchée au sommet de la colline la plus haute de l'endroit, et je l'ai trouvée ravissante. C'est comme une chapelle de film. Chaque objet semble habitué, et l'effet du tout donne l'impression que le temple est vivant.  Je ne serais même pas surprise que l'orgue ne se mette à jouer seul. 

C'est fantastique de vivre au rythme de la route. On en oubli carrément les tracas de la vie, le quotidien. 

Pour finir, hier soir, nous avions pris entente avec les Hongrois de la veille pour manger en ville et prendre un verre. Nous avons donc retrouvé Joji et Agi au K Bar, un très bel endroit où il a fait merveilleusement bon de boire une bonne Viking en mangeant un burger de morue fancy et en rigolant.  Ensuite, nous avons bougé nos pénates vers le Bunk Bar, un magnifique bar très propice aux soirées bien arrosées entre amis. Nous n'avons pas vraiment abusé, surtout Éric, car d'une part il boit peu et deuxièmement il y a la fameuse règle de tolérance zéro au pays. On doit donc attendre que l'effet de l'alcool soit dissiper avant de rouler en voiture.  

Vraiment, une belle rencontre de deux voyageurs comme nous, aimant les choses simples, ayant pour mode de vie l'aventure, et une philosophie de vie très ressemblante à la nôtre.  J'espère que nos chemins se croiseront. Comme ils voyagent deux fois par année, en plus de retourner quelques fois en Hongrie (ils vivent au UK), c'est fort possible! M'enfin, la vie nous le dira. En attendant, nous avons franchement apprécié leur compagnie et avons ri aux larmes une bonne partie de la soirée, surtout quand Agi m'expliquait le sens de certains mots hongrois...  Eux retournent au Royaume-Uni aujourd'hui. Nous il nous  reste encore deux jours et demi. 

Et Gunnar vient de nous proposer de nous laisser sa maison, tant qu'à être dans un petit appartement. Ils partent visiter de la famille, donc ils seront absent. Faut croire qu'ils nous font confiance. hahahah.

Ce soir, nous allons voir un spectacle d'humour à Harpa, la salle de spectacle magnifique de Reykjavik. C'est la firme d'architectes de ma cousine Jody Lee qui a construit cette salle grandiose. On devrait savoir un peu plus comment devenir Islandais, après le show, vu que c'est ça le thème. 

Je vous laisse quelques photos.
Et PS: Même sans carte et sans GPS, on ne s'est pas encore vraiment perdu. Mon chum conduit comme un pro, et je suis une bonne co-pilote. On est un dream team.

Anecdote du jour: On voit tout plein de voitures stationnées en sens inverse. C'est fou, même dans les sens uniques! J'ai même vu des gens rentrer en sens inverse dans un sens unique pour aller se stationner. 
Skyr aux bleuet, hyper protéiné. Le p'tit dej des champions
 
l'agace: un ciel bleu trompeur
 
Simulateur de tremblement de terre à 6.6. sur Richter 
Moi et la faille. Un pied en Europe et un en Amérique. On aime ça du kitsch. Il en faut du kitsh.
Et c'est vraiment une faille, on voit très bien la crevasse sous la vitre.

 
Dans le musée du tremblement de terre, simulation de l'effet d'un 6.6.
 
Non, ce n'est pas une pub de Chevy. C'est notre char parké dans le nowhere. 

Keldur, petit village traditionnel reconstitué
 
Maisons avec les toits en tourbe 
Il n'y a pas que l'Irlande qui est verte. L'Islande aussi Verte, et noire, et grise, et bleue. 
Cabane dans la tourbe 
Panorama à couper le souffle. Et un village au loin. 
Seljalandsfoss, toute en queue de cheval
 
La chute et moi
 
Selfie maladroit 
 
Le panorama fantastique de Seljalandsfoss
 
La chute qui tombe, drue et musicale
 
On passe derrière la chute
 
Éric et la chute
 
Seljalandsfoss 
Petit stop à pique-nique appelé "the Shed"
 
Au loin le volcan 
 
Ferme islandaise
 
Eyjafjallajökull visitor center
 
Un peu d'histoire 
Cette ferme a été ensevelie sous la cendre en 2010.  
Skogafoss
 
Pieds dans la cendre volcanique 
Skogafoss
 
J'adore l'Islande! lol
 
Géopark du Katla 
Géoparc du Katla : un glacier
 
Eric voulait une photo avec un glacier. Ben, il l'a eue.
 
Moi, le glacier, de la pluie dans ma face. 
Vik dans le brouillard
 
Chapelle de Vik 
Chapelle de Vik
 
Chapelle de Vik
 
Falaises de Vik et la plage noire... perdus dans le brouillard épais.
 
Je sors ce soir, yes baby
 
Burger de morue
 
Les bars et restos de Reykjavik sont gay friendly. C'est un pays très ouvert, ce qui ne le rend que plus beau encore.
 
Joji, Agi, Éric et moi, et une très belle soirée entre voyageurs.