dimanche 2 août 2015

Lorsque les étoiles s'alignent pour un départ exotique...

Nous sommes le 2 août.
Le 2 septembre, dans un mois, Éric et moi seront en train de faire notre valise pour un départ imminent, qui je dois l'avouer, me comble de joie pour quelques raisons:

1) Pour son coût surprenant
2) Pour son accessibilité depuis chez moi
3) Pour son exotisme

Ouais. Nous partons en Islande. Pas longtemps, là. Juste comme d'autres s'en vont dans le Sud. Un p'tit voyage rapide, vite fait bien fait, sans chichi.



Bon. Pour ceux qui pensent qu'exotisme est synonyme de palmiers et de plages délirantes, peut-être que ma raison # 3 ne s'appliquerait pas pour vous. Nous avons tous notre propre vision du monde, après tout, et la vôtre est tout aussi valable que la mienne.
Mais dans ma table de critères, l'exotisme ne rime pas avec tout inclus. Parce que le tout inclus rassemble des gens d'ici qui se parlent dans notre langue d'ici et qui bouffent des pâtes et du poulet en sauce inspirés d'ici.

Selon ce grand savant très officiel appelé Wikipédia:
"L'exotisme (du grec tardif exô- « au-dehors », exôtikos « étranger, extérieur ») est un phénomène culturel de goût pour l'étranger."

Pas pour l'Étranger, dans le sens du gars ou de la fille qui sert le drink et qui danse "Haut les Mains" dans la piscine, là. Non, pas cet étranger-là, surtout pas. héhé.

L'exotisme, du moins pour Éric et pour moi, c'est de nous retrouver catapultés dans une autre culture, les oreilles pleines de nouveaux sons, de nouvelles tonalités, avec des trucs différents dans l'assiette et des panoramas exquis qui nous sortent de notre routine.
Est-ce que ça peut inclure des plages, du bronzage et des bikinis? Ouais, évidemment. 
Mais jamais un tout inclus avec des Québécois qui applaudissent le pilote à l'atterrissage. Nenon.  Ça c'est être chez soi à l'étranger.
Être entouré de nos compatriotes dans un complexe hôtelier à manger de la bonne bouffe réconfortante de buffet, mais rien de local, c'est pas exotique.
Ça peut être plaisant quand même, d'accord. Je trouve ça bien cool de pouvoir accéder au soleil, compte tenu de nos longs hivers. Mais non, un resort, c'est pas exotique.
Même si tu te tapes le ou la géo, la grande ou le grand! (J'ai des noms de gens en tête, sorry! Vous en avez aussi sûrement héhéhé)

Ok Ok. Je suis pleine de préjugés. J'y vais pareil dans les resorts, de temps en temps.
Mais je trouve simplement que ces trucs nous séparent des vrais gens, de leur véritable accueil, et on y est aussi douillet que sur un nuage de ouate, bien calé dans notre zone de confort.
Il y a bien plus à voir de ce monde.
Je félicite déjà ceux et celles qui, par peur de partir seuls, préfèrent un voyage organisé, mais osent aller plus loin qu'à l'habitude. Le voyage organisé permet quand même une belle immersion culturelle et donne accès à des sites merveilleux, à des civilisations anciennes, à des restaurants locaux et des marchés colorés. Vaincre sa peur de l'autre peut tout à fait commencer par un voyage organisé. Surtout si votre seule langue est le français. Ça vous ouvre des portes même si vous ne parlez qu'une langue. C'est fantastique!


Donc pourquoi l'Islande ?
Parce qu'il me reste des vacances (c'est rare) et que mon mari a envie de faire quelque chose de spécial.  Ce qui veut dire: "Pas de Turquie cette fois, femme de rêve" ahahah.
Mais comme j'ai à peu près une semaine et demie de vacances, on ne va pas au bout du monde sans perdre au moins 3 jours en voyageage. Si c'est pas 4. Il faut donc être logiques et organisés, et choisir selon le peu de temps que l'on a.

Aussi, on a un budget qui n'est pas illimité. Nous avons rénové cette année. Il fallait que ça nous coûte comme un Sud de luxe. Un genre de 5 étoiles dans le Sud, un peu plus peut-être avec nos dépenses personnelles. Mais rien de dramatiquement cher. 

Donc mes critères étaient tout de même simples.
J'ai regardé pour le Mexique (pour aller visiter mes amis), mais en Septembre, c'est pas l'idéal, Ciudad Obregón. Il y pleut (oui, même dans le désert), les rues sont inondées car peu de canalisations et il y fait au moins 45°C. C'était exotique pour Éric, en vrai, mais moins pour moi, ayant vécu là-bas des années. Mai est vraiment la meilleure saison pour y aller, de toute façon.

J'ai aussi regardé pour Paris. J'aime l'Europe continentale, de temps à autre. Mais non, je n'arrivais pas à rester dans le budget que nous nous étions fixé avec les activités que nous voulions faire. Tant qu'à être à Paris, aussi bien faire ce dont on a vraiment envie. Sinon, ça ne rime pas à grand chose. Et Paris, c'est beau, c'est grandiose, mais c'est très urbain. On voudrait bien un peu plus de nature, cette fois.

J'ai regardé pour San Francisco et aussi pour Seattle. Mais même si j'ai vraiment envie d'aller dans ces deux villes, j'ai pas senti l'appel. Du moins pas cette fois-ci. Je remets ceci à plus tard. Zone urbaine comme pour Paris.

L'Ouest canadien ? Éric y est déjà allé, autant en Colombie-Britannique qu'en Alberta. Billet d'avion cher et grande distance entre les sites.

Costa Rica ? Guatemala? Meh. Pas envie, pas cette fois. Les vols abordables avaient de longues escales, anyway, et c'est ce que l'on voulait éviter.

Puis je me suis rappelée d'un article lu il y a deux ans, qui me parlait d'Icelandair, qui opérait maintenant un vol direct depuis Halifax vers Keflavik. Halifax, c'est pas très loin d'ici (9 heures de voiture. Un peu moins, même) et nous n'y avons pas encore séjourné. En incluant quelques jours à Halifax et une semaine en Islande, ça pourrait être agréable comme vacances de septembre!
Et pour l'exotisme? Ouiiiiiiii!

1) La langue islandaise est absolument différente de ce à quoi mes oreilles sont habituées.  C'est apparenté au vieux norvégien, la langue des Vikings, qui ont justement peuplé l'îles, avec les Celtes.

2) La nourriture islandaise est ... étonnante. Ils mangent de la baleine, du requin fermenté, du macareux, de l'agneau local.

3) Le panorama est typiquement ce qu'Éric et moi on a toujours voulu voir. L'île est comme un gros volcan en activité. C'est un des seuls endroits au monde à prendre de l'expansion. Donc pas d'érosion des berges. Il y a des geysers, des volcans, des glaciers, très peu d'arbres. C'est un paysage que nous avons bien hâte de découvrir.

4) Le climat: 20 degrés max en été, avec des soleils de minuit. Ce qui nous amène à avoir en septembre du 6 à 12 degrés, et un coucher de soleil vers 20h. Et septembre, c'est le début de la saison des aurores boréales islandaises. Acceptable. Très acceptable. J'aime pas l'hiver, alors là pas du tout, mais un temps froid dans un pays si unique, c'est un point en faveur du frette.

Alors pour ces quatre raisons et quelques autres encore, c'est un OUIIIIII pour l'exotisme.

Et le prix? L'Islande est un des pays les plus chers au monde. Il faut comprendre qu'avec l'isolement du pays (c'est une île entre Europe et Amérique, qui frôle l'Océan Artique), la population est plus petite que l'Est du Québec, et  l'agriculture  y est limitée, ce qui rend le coût de la vie élevé pour à peu près tout.

Première recherche: billets d'avion.
Surprise! Je déniche en partant un billet à 580$ canadiens taxes incluses. Direct de Halifax. Un peu plus de 4 heures de vol, ce qui est très raisonnable. En fait, c'est carrément un vol. Billets achetés.

Ensuite, l'hébergement. Il faut trouver une option qui nous donne de la flexibilité. Pourquoi ne pas essayer ce fameux site: Airbnb (www.airbnb.ca/) , pour louer un petit appartement? Un appartement nous permettrait de cuisiner un peu. Je dis "un peu", principalement pour faire des sandwiches pour le lunch et un petit déjeuner copieux le matin. On déniche donc un appartement avec vue sur le fjord, dans la ville de Hafnarfjörđur, en périphérie de la capitale Reykjavik. Ça nous convient bien  mieux que de rester en ville, car on veut visiter la péninsule, qui est plus accessible depuis cet endroit. On veut louer une voiture pour la semaine. L'emplacement de cet appartement est idyllique, niché  entre l'aéroport et la ville, qui est elle-même  magnifiquement située (à tout juste 15 minutes de la capitale). Hafnarfjörður  est reconnue comme étant la capitale des Elfes.  Juste à cause de ce dernier point, c'est vendu. 

Et la voiture. Là, c'est plus compliqué. Sachez que louer une voiture à l'étranger n'est pas une simple affaire. Malgré des prix avantageux au premier regard, il faut souvent ajouter des options pour que notre assurance soit suffisante. Il faut bien comprendre les modalités des contrats d'assurances et choisir un type de voiture qui convient à nos besoins. Pour visiter l'Islande de fond en comble, ça prend un 4x4. Mais nous n'avons pas ce temps devant nous, ce qui rend inutile la dépense du VUS. Nous avons donc investi dans une citadine, compte tenu que l'itinéraire que l'on a soigneusement monté est faisable avec ce type de voiture, et que sa consommation d'essence est avantageuse pour notre portefeuille. Contrainte budgétaire, donc, et de temps.
Location d'auto: c'est fait.

On veut faire quoi là-bas? On ne doit pas tout planifier. Il faut rester ouvert aux découvertes spontanées. Mais on veut aller au moins voir un spectacle. Donc on achète des billets pour un show d'humour qui s'appelle: Comment devenir Islandais en 60 minutes. Le show est en anglais, et les commentaires sont excellents.

On achète aussi une excursion dans les terres, à Tingvellir, Gullfoss et Geysir, dans la zone appelée le Golden Circle. Une journée avec un groupe, c'est moins cher que de louer un 4x4 pour faire la même chose.

On réserve nos billets d'entrée pour le Lagon Bleu (Blue Lagoon,  www.bluelagoon.com ), un complexe de Spa hyper célèbre de la région de la capitale, où l'on peut se baigner dans un eau azur fabuleuse, laquelle est chaude en permanence grâce à un volcan sous-terrain.



Pour le reste, on a monté un itinéraire pour couvrir certains endroits à l'extérieur de la région. Nous aurons deux journées de route, dont une particulièrement longue, mais à plusieurs arrêts. On ne veut pas voir que la capitale. On compte se rendre jusqu'à Vik et peut-être un peu plus loin (Hella et les environs, Vik, Skogar, Sellfoss) et faire la péninsule de Reykjanes.

Donc yes, on part pour l'Islande. Ma maman doit être contente que je laisse tomber (momentanément) les places en révolution et les provinces séparatistes à l'orée des zones conflictuelles de Daesh.
Mais vous savez quoi? Je pars au pays des irruptions volcaniques . On va même se rendre au pied de l'Eyjafjallajökull, ce fameux volcan ayant paralysé l'espace aérien européen au cours des dernières années.  J'fais pas exprès maman. C'est la vie qui me mène là. 

  L'important, lorsque l'on planifie un voyage de la sorte, c'est de considérer le budget dans sa totalité. Il ne faut jamais se fier au tarif d'un billet d'avion pour planifier un voyage. Le tarif du billet ne veut strictement rien dire pour ces raisons:
1) Le billet peut être vendu à rabais (c'est la cas pour mon billet en Islande. Je l'ai acheté à 580 et il est monté à 990 deux jours après, pour redescendre à 880.) Le prix et la valeur sont deux choses différentes dans un voyage. Il faut savoir ce qu'on est prêt à payer et s'y conformer. Il ne faut jamais comparer le tarif d'un billet d'avion avec un autre acheteur. Il s'agit d'être vigilant, opportuniste et de connaître le marché, Aussi, attendre un dernière minute n'est plus une option viable. Si la demande est forte pour du dernière minute, les voyagistes vendent à plus haut prix. Il y a aussi la haute et la basse saison à considérer. Par exemple, pendant les fêtes du Ramadan, plusieurs voyagistes vendent des billets d'avion à rabais depuis l'Amérique vers des destinations du Moyen-Orient, pour inciter les musulmans vivant à l'étranger à visiter leurs familles. C'est une période très achalandées dans ces secteurs. Ce sont des vagues promotionnelles d'occasion.

2) Un billet peut-être peu cher, mais le coût de la vie au pays visité  y est élevé. C'est le cas en Islande. Il faut donc regarder le coût des hôtels/logements, des entrées au musée, de l'essence et des locations de voiture,  le taux de change, vols internes à prendre, la facilité à entrer au pays (visas et autres dépenses, qui peuvent nous obliger un aller-retour à Montréal dans un consulat, et même deux avant le départ) et surtout la carte des restaurants avant de décider de se lancer. Si le budget total des dépenses de base convient, on saute sur l'occasion. Mais ne vous laissez pas berner par un magnifique billet d'avion qui ne coûte pas cher.

3) L'inverse s'applique aussi. Un billet d'avion peut être cher, ou du moins plus cher que prévu, mais le coût de la vie sur place y est minime. Pour ma part, je suis prête à payer jusqu'à 1600$ pour un billet d'avion, tout dépendant du coût de la vie sur place. Par exemple: Bali. On peut trouver des billets pour Bali entre 1200 et 1500$, assez régulièrement. Par contre, y manger et y dormir, de même que s'y déplacer, c'est rien. Ça ne coûte que des peccadilles.  On peut y manger pour 5$ par jour. Un hôtel à 60$ US la nuit est un hôtel de luxe. On peut y trouver des chambres fort bien pour 20$ ou 30$ US par nuit. Si on voyage à deux, ça ne revient pas très cher par tête.


Donc, pour en revenir à l'Islande, nous avons réussi à avoir un budget satisfaisant, un vol court, et de la flexibilité. On a un séjour à Halifax en prime.

En attendant, pour patienter, on a acheté le guide  linguistique de poche Assimil de l'Islandais. Ouin. Pour apprendre quelques mots avant de partir. Comment on sait que l'on prononce comme il le faut une langue si ... différente? Simple: On parle à Google. Vous savez, Google Talk ? Pour faire des recherches vocales ? On programme la langue de recherche pour que ce soit l'Islandais, et on tente de se faire comprendre par la machine.

L'Islandais, ça ressemble à cela:
https://www.youtube.com/watch?v=E_aaBcvrKpA

Sorry pour ceux qui viennent juste de réussir après tous ces mois à se la sortir de la tête! MDR.
Vouiiiiii  ok j'avoue j'ai fait exprès, bon!!!!!

Ouf.. pas évident, croyez-moi sur parole. Le mot "takk", qui se prononce plus comme "tahk"ou un truc du genre... c'est un mot de base pour dire merci. On s'entend: merci, c'est pas la mer à boire, hein? Hé bien, c'est tout un défi à prononcer. Google ne nous comprend qu'une fois sur 10. Quand je le dis: C'est le mot "dag" qui sort. Quand Éric le dit, c'est un mot encore plus étrange qui sort. Ça ressemble à "pad", mais avec un drôle de P et un drôle de D. Hier, en me couchant, je l'entendais au salon qui pétait un plomb contre Google.  Héhéhé! Ça risque d'en faire rire quelques uns quand on ira faire nos commissions chez Bónus, le Super C Islandais (http://www.bonus.is/) . Je vais laisser tout le plaisir à Éric, je pense. héhéhé. En tout cas, hier, en pratiquant, on a ri comme des fous.
 
On a aussi "choisi" une liste de restaurants acceptables pour nos vacances. Vous allez dire: "C'est tellement de la merde de choisir d'avance ses restaurants!". Bien d'accord, tout planifier, c'est galère. Mais c'est si cher en Islande dans les restaurants (Les prix incluent 25% de taxes et le service, et sont très très élevés, car l'Islande est un pays où le pourboire n'existe pas. Personne ne donne de pourboire, et les salaires des employés des bars et restaurants est beaucoup plus élevé qu'au Canada. Les prix au restaurant sont  donc pratiquement inaccessibles pour quelqu'un comme Éric ou moi. C'est terriblement cher, même pour les Islandais eux-mêmes, qui ont pourtant des salaires élevés. Manger au restaurant est un luxe dans ce pays, mais comme l'Islande est un pays touristique, plusieurs restaurants comptent sur l'apport des touristes pour remplir les salles à manger. Vous savez, je n'ai vu aucun dessert en bas de 12$ CAN, dans les restaurants les plus cheaps. En moyenne, c'est 18$ le dessert. La boisson est très dispendieuse aussi, mais j'ai dégoté une application sur Android qui liste tous les Happy Hours de Reykjavik. On peut donc trouver les pubs et bars où la bière est en rabais (rabais qui équivaut à 1 fois à une fois et demie le prix régulier du Québec, sauf exception).
Malgré tout, grâce au Routard, à Trip Advisor, et aux nombreux sites webs de restaurants qui sont traduits en anglais, nous avons pu dégoter des endroits assez bien pour un 30$ par personne. On devrait s'en sortir, mais oublions tout de suite les repas d'agneau islandais, trop onéreux. Dieu merci, nous avons la cuisinette de fortune et le supermarché pour les petits déj et autres collations. J'ai déjà hâte d'acheter du fromage à la crème à saveur de hareng, dont on a parlé dans le Routard ahahah miam.

J'ai bien hâte d'y être et de vous rapporter nos aventures en détails, elles qui risquent d'être assez spectaculaires, voir abracadabrantes, compte tenu de la langue, de la location de voiture, etc.

Au revoir!  Bráđum!