samedi 24 septembre 2011

À 12 heures de la fin...

À 12 heures de la fin, je me dois de faire mon habituelle rétrospective de ce voyage.
Pas fa-fa, mais il faut bien que ça finisse pour mieux recommencer.

Je vais y aller par faits saillants.

1) Amitiés
J'ai une brochette (un kebab, évidemment, hé hé) de nouvelles connaissances et nouveaux amis. Jamais je n'aurais cru que le contact avec les gens aurait été si simple pour moi. Après tout, je parle difficilement la langue, et eux ne parlent pas ou à peu près pas l'anglais, sauf Özlem et Gülsüm.  Mais j'ai découvert des gens extraordinaires. Des gens comme Alper, mon super Alper, qui m'a fait rire à tous les jours de ce périble, et qui a pris soin de moi comme d'une soeur. Il a agrémenté ce voyage de beaucoup de saveurs et de couleurs.  Erkan, mon prof de okey... Les parents d'Özlem, ceux de Alper. Sibel, Gaye et Meryem, le trio de soeurs de Alper, qui m'ont toujours chaleureusement accueilli. Gülsüm, la très enjouée Gülüm, que j'aimerais apprendre à mieux connaître. Murat, le partisan fini de Fenerbahçe, et sa charmante femme Nihal... Ercan, très réfléchi. Serdal et Sercan, le duo frère-soeur le plus charmant qui soit, Talha, Endam, et tous les autres que je ne nomme pas...
Y'a de la beauté dans cette brochette, croyez-moi !

2) La langue
Je comprends. Je comprends pas mal, maintenant. Et j'ai explosé en paroles, depuis trois jours. Je ne sais pas comment, mais ça y est. Disons que ça n'a pas été facile, mais j'y suis arrivée, au moins au point où je voulais me rendre avant ce voyage.

3) Les mers
J'ai vu trois mers sur quatre. La mer de Marmara, la Méditérannée et la Mer Noire. Il ne manquait que la Mer Égée pour que mon quatuor soit complet.

4) La musique
Je ne sais pas pour combien de $$$ je vais acheter de musique sur itunes, dès mon retour... mais ça devrait me coûter assez cher.

5) Tarkan
Il a été à la hauteur ! J'ai même appris à aimer sa façon de danser... Ouf !

6) Le hasard
Il fait si bien les choses. Surtout en Turquie. Le hasard m'a mené sur des routes extraordinaires, et m'a fait rencontrer des gens inoubliables. Le hasard m'a aussi fait beaucoup rire... Je suis tombée sur des Angus Men assez sympa, quand-même. J'aurais pu tomber sur les pires prédateurs, mais non. J'ai juste beaucoup ri... En parlant de hasard, l'an dernier, avec Pascale, je vous parlais d'un tombeur fini qui vendait des bijoux sublimes et j'avais dépensé une petite fortune chez lui. Ce tombeur fini est mon ami facebook depuis ce temps, car il est très comique. Cependant, cette année, il a dû fermer boutique pour des questions compliquées, donc j'avais fait mon deuil de sa boutique (snif snif)... Sauf que ce matin, en me rendant au bazar, je suis tombée sur lui !!!! J'ai empreunté une rue (Yerebatan) que je connais pour me rendre au bazar, car Istanbul est un labyrinthe et je suis passée sans trop savoir devant la boutique de son oncle... chez qui il travaille maintenant avec son jumeau ! Il était là sur le trottoir à interpeller des clients potentiels quand il m'a vu... J'ai presque fait une syncope quand j'ai entendu mon nom. J'ai rien acheté dans cette boutique, parce que c'est trop cher pour moi, et il le savait, de toute façon. Mais j'ai bu un thé avec lui sur le trottoir. La vie est drôlement faite.  On a rigolé un p'tit 20 minutes, et j'ai repris ma route d'acheteuse compulsive. Quand j'ai dit ça à Özlem, par facebook, elle était crampée de rire. Y'a qu'à moi que ça arrive, ce type de hasard.


7) Karadeniz
La Mer Noire, en fait. Je vous dirais que la culture de la Mer Noire m'a beaucoup touchée. Il y a une émotivité, une plaie ouverte, même, en Mer Noire. On le sent immédiatement. Ça ma fait du bien d'être là et de délirer avec les gens de Zonguldag. C'est sublime, en plus. Saviez-vous qu'en Mer Noire, le désastre de Tchernobyl a eu terriblement de conséquences ? On m'a expliqué que plusieurs gens de l'Est de la région a eu de graves et rapides cancers, dans les 20 dernières années. De grands artistes sont décédés à cause de Tchernobyl. Quand on regarde la carte du Monde, on voit effectivement que l'Ukraine est juste en face. Ça a laissé des traces, et la culture les a absorbées, selon moi.

8) La bouffe
 J'ai repris goût aux petits déj ! Incroyable, hein ? En Turquie, le petit déj est si important qu'il y a même des magasins spécialisés en petits déjeuners (Marchés du petit déjeuner). On y vend: du pain frais, des olives en vrac de toutes les sortes, des tartinades en vrac (olives, noisettes, choco-noisette, mélasse, confitures diverses), de la pâte de piments aux noix, des oeufs, des fruits et légumes, du fromage blanc ou beyaz peyniri (de type feta) et du kaşar (de  type fromage qui fond)... J'adore le marché du petit déj. Je veux introduire le petit déj. turc chez moi. Je suis certaine que je serais en meilleure forme, en déjeunant mieux.

9) Angus Men
Je ne donnerai pas trop de détails. Vous savez maintenant ce que je veux dire. ahahah. Mais bon, il semblerait que je sois née de l'océan, à cause de mes yeux. Chaque individu de la race Angus m'a complimenté pour mes yeux de mer d(eniz gözlü). :P Tamam. Je prends le compliment. Pourquoi pas ? C'est bon pour le moral. Dans le fond, y'a rien de mal à être un Casanova et tenter sa chance, tant que la limite soit respectée quand on dit non.

10) Özlem
Je voulais la garder pour la fin.
Je sais que j'ai une soeur turque, maintenant. Une soeur avec un coeur pur, avec de la drive, de l'ambition, et un regard sur sa propre culture que me l'a fait aimer tout de suite. Elle sera mon emanet au Québec un jour, si Dieu le veut. C'est très difficile pour moi de parler d'Özlem sans avoir le coeur gros. On s'est longuement serrées dans nos bras quand on a dû se quitter, le 22. On a dormi dans le même lit. On a partagé les mêmes plats. Ma petite soeur turque, quoi ! C'est comme ça que je veux la décrire. C'est ainsi que je me rappelerai d'elle. Et c'est comme ça que je veux que vous l'aimiez.

Alors voilà.
J'espère que vous avez apprécié mes aventures. Je vous dit: à la prochaine fois, en Turquie ou ailleurs !

Je vous aime.

vendredi 23 septembre 2011

Du thé, du thé, du thé...

Je pense que je vais faire une crise de coeur.
Non mais, sans blague, depuis que je suis à Istanbul, je ne dors plus. C'est le thé. Tout est la faute du thé.
Je passe mon temps à m'en faire servir. C'est débile !
Ici, le thé fait partie de la vie. les Turcs en boivent toute la journée, ça ne coûte presque rien et c'est un signe d'hospitalité ou un incitatif au commerce.
On nous offre le thé, et personne ne paye jamais pour. Attention, c'est pas pour nos beaux yeux, là!

1) Quand on boit un thé chez un commerçant, c'est bon pour la négociation. Ça nous fait attendre avant de conclure. On décide d'acheter plus, et le commerçant décide de baisser son prix. Un petit temps de réflexion qui est souvent très efficace.

2) Quand un restaurateur nous offre le thé même si on ne mange pas, c'est pas seulement pour être fin. C'est bon pour leur visibilité. Pendant que je bois mon thé sur la terrasse, ça donne l'impression que le resto fonctionne bien, même dans les heures mortes. Les gens se disent: "ça doit être bon, puisqu'il y a du monde".

Ainsi, quand je suis allée souper au resto de Mustafa (je vais au moins une fois chez Mustafa quand je passe par Istanbul), il m'a gavé de thé après le repas. J'ai bus trois petits verres et une grosse tasse... Et comme son thé est fort, c'est normal qu'à 1h20 du matin, j'ai l'impression que je vais faire une crise de coeur en écrivant ce billet.
Aujourd'hui, j'ai bu du thé.
J'ai aussi fait un peu de magasinage... mais j'ai principalement bu du thé.

Ça a commencé tôt ce matin. Au Bazar égyptien, à Eminönü, j'ai bu du thé à la pomme dans une boutique de loukoums (turkish delights). Un vrai thé à la pomme. Pas un thé sucré et synthétique. Habituellement, le elma çay est complètement artificiel. Ça goûte le jus de pomme en fontaine, mais chaud. Sauf que là, c'était du vrai thé avec des morceaux de pommes séchées qu'on laisse infuser.

Après, j'ai bu un cola et mangé une crèpe aux bananes dans un resto, parce que le p'tit serveur était un ange. Pas un Angus. Un ange. Il m'a servi deux thés turcs pendant qu'on jasait sur les futurs cours de turc que je pourrais prendre dans une école de Taksim, si je revenais en Turquie.

Puis j'ai bu un thé dans une librairie pendant que j'achètais "Le petit Prince", version turque.

Puis, je suis revenue à l'hôtel, et là, le petit gars de la réception a décidé que je devais boire un thé avec lui, comme hier d'ailleurs, parce qu'il me trouve "enjoyable". Il aime m'entendre raconter mes journée et ça le fait rire aux éclats.

Puis, je suis allée souper. Mustafa fait probablement le thé le plus fort de la ville. J'ai bu mes quatre verres sans broncher. Quand il a déposé la grosse tasse devant moi, en dernier, il ne m'avait même pas demandé si j'en voulais d'autre. Il m'a juste dit: " Tu ne peux pas me le refuser". Alors j'ai bu son satané thé, en pensant: "J'ai la patate qui bat à 100 à l'heure"...

Puis, j'ai décidé d'aller faire une petite marche dans le quartier pour faire passer tout ça et... là, on m'a offert un autre thé, dans un resto italien presque vide. Le serveur de 26 ans me dit: "Ça attire la clientèle, tu ne peux pas refuser"... Et moi de lui répondre: "J'ai trop bu de thé"... Alors, il me dit: "une bière, ça fait pareil". Donc j'ai eu mon 500 ml de bière gratos, tout ça pour lui jaser ça pendant 30 min sur la terrasse. La tactique a fonctionné: des Japonais sont venus au restaurant par la suite. Il était comique, ce serveur. Il me racontait qu'il avait une blonde à Kars, une ville de l'est, mais qu'elle était encore aux études et qu elle allait gagner encore plus cher que lui dans quelque temps. En Turquie, disons que ce n'est pas encore accepté dans les familles. Lui voudrait l'épouser et elle aussi, mais les parents de mam'zelle refusent catégoriquement. Ils veulent un bon parti pour leur fille, pas un serveur. C'est comme ça.  Donc j'ai pas bu de thé dans ce resto, mais bien une grosse bière gratos.

Et  me voici de retour dans ma petite chambre, en train de vous écrire que la vie est belle quand on a du thé qui coule dans le sang.  

Laissez-moi maintenant vous parler des mes aurevoirs. J'ai pleuré en masse. Quand Özlem est parti travailler en me laissant toute seule, j'ai versé pas mal de larmes. Pas facile de quitter ceux qu'on aime, même pour aller retrouver ceux qu'on aime aussi. Pas facile de quitter l'Asie non-plus. J'aime l'Anatolie. J'aime les paysages de cette terre. Quand j'ai traversé le pont d'Istanbul, et que j'ai vu: Welcome to Europe, je me suis dit: ça y est, je suis dans mon dernier droit.
La veille, Özlem et moi étions allées au souk du mercredi (les bazars extérieurs sont habituellement le mercredi, en Turquie), on en avait bien profité. J'ai pris des photos assez comiques de brassières suspendues dans les airs, pèle-mêle, et de jupes fleuries typiques avec un écriteau dessus qui disait: JUPES DE MAMANS.  hihihi. Disons que le vendeur avait une clientèle cible assez précise.  Assez rigolo, disons-le.  

Il me reste une journée en terre turque. Je pars pour l'aéroport vers 4h du matin le 25, pour prendre mon avion. Ensuite, je reprendrai ma routine, et c'est correct comme ça. Je sais que je reviendrai, de toute façon. Je commence à me retrouver assez facilement dans certains quartiers de la ville. J'ai de bons repères, maintenant. J'ai pas encore eu besoin d'utiliser mon Cartoville. Je vous dirais que c'est pas évident d'être une femme seule dans cette ville, cependant. Il y a les casanovas, évidemment, qui me voient venir de loin. Ils sont de beaux parleurs. Bien des femmes se laissent prendre au jeu. Certains sont quand-même gentils et une fois le stade du je te veux, me veux-tu? passé, ils se montrent prévenants et respectueux. Mais une femme qui n'est pas habituée à ces comportements insistants pourrait avoir vraiment peur. Je n'ai pas peur. Je suis allée en Inde et en Égypte, ou c'est la même chose. Et les hommes turcs de ce genre (je dis bien de ce genre, et non pas l'homme turc en général), s'ils complimentent beaucoup et semblent chercher le sexe facile, reste quand-même un compagnon de thé agréable.
Mustafa m'a dit, aujourd'hui, que j'étais très divertissante et que c'est pour ça qu'il me gavait de thé. Il veut que je reste pendant la grosse période de repas. Il m'utilise comme un outil, en quelque sorte.

Je vais tenter, demain, de ne pas trop boire de thé. Sinon, je risque de trouver la nuit longue ou courte, c'est selon.

Bises.

lundi 19 septembre 2011

J'ai fait pleurer un monsieur... :S

Bon...
C'est un drôle de titre pour un billet, ça, hein ?
Mais il n'y a que de la vérité dans tout cela ! Oui, oui. Bizarrement, ma journée a commencé par des larmes de monsieur.
Je vous raconte ma matinée, parce que j'ai le temps. Il est presque 13h30 et là, c'est trop chaud pour la plage ou pour aller marcher. Une chance que je me suis levée tôt.

Ça commence donc comme ça:

Je me lève et viens prendre mon petit déj dans le jardin frais et ombragé de l'hôtel, qui soit dit en passant, est une pure merveille. Je reviendrais ici si j'avais à revoyager à Antalya un jour. J'ai vraiment un don pour trouver les meilleurs hôtels. C'est peut-être de la vantardise, mais habituellement, je ne me trompe pas. J'ai une technique de recherche sur internet qui est presque infaillible: je recoupe mon info à plusieurs reprises pour comparer les avis des voyageurs. C'est évident comme technique. Quand j'ai lu une trentaine d'avis de voyageurs, j'adhère. Pas avant. Et je fais beaucoup confiance à Tripadvisor, le célèbre site web où vous êtes le maître des commentaires...

Donc, je prends mon p'tit déj, et je décide de sortir avant que le soleil ne soit trop haut, et surtout trop chaud. Peine perdue, on crevait déjà ! Je voulais aller zyeuter les boutiques sans but précis et faire un tour à la Marina, pour y regarder les bateaux. J'aime les marinas, en général. J'aime l'ambiance de bord de mer. Ça bouge tout en restant cool.

Puis, comme "très chaud" s'est métamorphosé en "incroyablement chaud" en une fraction de seconde, je suis entrée dans une boutique de thés divers et autres délices turcs, comme les loukoums, le tabac à nargilé, etc., pour profiter d'une toucher d'ombre pendant cinq minutes. Les deux propriétaires étaient là, un jeune homme assez mignon qui rigolait de mon accent turc, et un monsieur d'un âge plus avancé (je dirais fin cinquantaine.) très vivant et cultivé, qui m'expliquait tout!  Ils commencent donc à me jaser ça, tout en servant les clients dans pleins de langues. Le monsieur plus âgé parlait le russe, le français, l'espagnol, l'anglais et une bonne base d'allemand. Pas dur de s'en rendre compte; il s'adressait à tous ses clients dans leur langue maternelle et réussissait à entretenir des conversations avec eux. Ils m'offrent un thé, puis un autre. Là, je me rends compte que le monsieur me trouve de son goût. Il tente d'entrer dans ma bulle, ce qui n'est pas normal pour un homme turc. Ça, je le sais, maintenant que j'ai vécu avec des Turcs et que je connais leurs habitudes. Il mettait sa main dans mon dos en me parlant, ou sur mon épaule... Ça, c'est le premier signe de "cruise" qu'il faut bloquer, sinon, après, ça devient des mains baladeuses. Alors, je le stoppe tout de go, en turc:
"Evliyim (je suis mariée) ve mutluyum (et heureuse). Je ne cherche pas d'aventure, et ça ne sert à rien d'insister."
Je le regarde droit dans les yeux en disant cela, sans être fâchée. Juste directe.
Le Monsieur rougit très rapidement. Parce que je me suis adressée à lui en Turc. Là, il comprend que je sais comment ça marche. Il recule, un peu piteux et s'excuse. Il se mort la lèvre tellement il est embêté.
"Je ne devrais pas. Je sais. Mais comme tu es seule ici, j'avais cru que tu serais peut-être intéressé que quelqu'un prenne soin de toi", qu'il me dit, honnête.
 Il m'offre ensuite un autre thé en guise d'excuse, que j'accepte, car après tout, il avait l'air sincère et je me rendais bien compte que c'était malgré tout un homme brillant. Je l'avertis que c'est un thé sans invitation autre, par contre. Il s'installe donc dans sa boutique à côté de moi, et garde le silence en regardant ses mains. Puis, il voit mon alliance, la touche du bout du doigt et me dit: "Tu as de la chance d'être avec quelqu'un que tu aimes. Et parce que tu es ici avec moi, malgré tout, même si j'ai été grossier et avec l'intention de te faire la cour, tu prouves que tu es une vraies sweetie, un coeur pur". 
Là, je me dis: "bon bon bon, il va maintenant tenter la technique du monsieur-qui-fait-semblant-d'avoir-de-la-peipeine-pour-avoir-du-sexe-gratos-avec-les-p'tites-touristes-qui-ont-pitié-de-lui". Typique technique d'Angus men. lol
Mais non. Il me regarde à peine, et commence à me parler un peu de tout et de rien. Là, je me rends compte (la psy en moi se réveille soudainement!) qu'il est très seul. Je ne sais pas comment je me suis rendue compte de ça, mais je le lui ai dit:
"You look like a sad man". (vous avez l'air d'un homme triste).
Et là... Il se met à pleurer. Boum. L'orage. Ou le déluge.
Wow.
Au début, les yeux sont devenus rouge, et il a ravalé un petit sanglot in-extremis. Il a baissé la tête. Mais je ne suis pas folle. J'ai déjà vu ça, du monde pleurer. Je lui demande en turc: "C'est bien des larmes que je vois?"
Ouin...
 Les larmes sont devenues les chutes de Manavgat que j'ai visité avant-hier, en deux secondes et demi.
Le torrent ! Le torrent inavoué qui finalement se fracasse sur les vieilles joues ridées. Et on était loin des larmes de croco, là. Je venais de toucher la corde sensible, et de ce fait, son âme. Son âme seule. Je venais de lui faire mal.

Et là, je dis à l'autre (le jeune): "Je le sors prendre un café".
Le jeune homme, bouchée bée, me fait un signe affirmatif de la tête.
On s'installe sur une petite terrasse, en diagonale de la boutique,, près de la rue passante. On commande deux cafés turcs "orta" (moyennement sucrés), et là, je lui demande de me raconter pourquoi il fait des avances aux touristes comme un idiot, lui qui semble si brillant et qui parle plein de langues. Et surtout, pourquoi il vend du thé quand il semble être très instruit. Il me raconte tout.
Tout tout tout.
Il me dit qu'en 1985, quand il était une petite jeunesse, il était marié avec une très belle femme et vivait dans la région d'Ankara. Il travaillait pour le Ministère de la Santé, à cette époque. Puis, on l'a muté dans une ville côtière de la Méditérannée, pour travailler comme inspecteur au port de mer. Cependant, en six mois, on l'a remuté 5 fois, dans des villes différentes. À cette époque, il y avait des problèmes au Ministère et il y avait beaucoup d'instabilité politique, en plus. Il n'a pas été capable de supporter. Il a fait une dépression et a démissionné sur un coup de tête. Quand il est revenu à la maison, ce soir-là, sans emploi, sa femme, qui avait aussi tout sacrifié pour le suivre, n'a pas accepté sa décision. Ils n'avaient pas encore d'enfants, et elle a donc demandé le divorce.
Alors voilà.
Il s'est retrouvé seul et sans emploi, et comme il avait un peu d'économies, il a déménagé à Antalya pour pouvoir bénéficier de l'achalandage touristique et être son propre patron. Mais depuis, il ne s'est jamais remarié. Et étant plus jeune, c'était facile pour lui de trouver des aventures de vacances, pour deux, trois jours, une semaine tout au plus, pour noyer sa solitude et ensuite passer à autre chose, continuer sa vie de vieux garçon. Il n'a jamais pu s'engager de nouveau, et comme il avait déjà été marié, les femmes convenables ne voulaient  pas de lui. Les remariages ne sont pas évidents, dans ce pays, autant pour les hommes que pour les femmes.

Je suis là, à boire un café en écoutant un étranger raconter sa solitude. Il n'y a qu'à moi que ça arrive... et ça arrive tout le temps. J'ai toujours su toucher les gens, à ma manière. Les turques (les femmes) ont tendance à me parler en turc en riant, et même si je ne comprends rien, elles continuent. Özlem m'a expliqué qu'ils agissent comme si j'étais turque, ils me considèrent comme étant de leur famille ou de leur entourage, parce que j'ai un petit quelque chose qui leur donne confiance en moi. C'est fou, hein ?

Ben là, je constate un peu la même chose avec ce monsieur, Cenzig, de son prénom. Il a vidé son sac, s'est essuyé les yeux, et là, j'ai pris sa main et je l'ai serré en lui disant: "je ne suis pas la bonne, mais il y en aura forcément d'autres.  Et il  m'a tout de suite dit: "Je suis triste, mais j'ai le coeur d'un jeune homme de 17 ans". J'ai répondu que Oui (evet). 
Il s'est ensuite mis à m'appeler "my sweetie" et "mon ange" en turc (tatlem et meleğim). Je l'ai laissé faire. Ça lui faisait du bien de croire que j'étais son ange, pour deux secondes.

Puis, je l'ai remercié. Il a payé mon café. Et je suis partie, après lui avoir fait un bisou sur la joue.

Voilà.

Je voulais vous raconter cette histoire, parce que ça m'a beaucoup touché. J'aurais pu sortir de sa boutique en claquant la porte, au tout début, puisqu'il me faisait des avances. Et je ne l'ai pas fait. Pourquoi ? Parce que je ne me suis pas sentie en danger, et pour le danger, j'ai un instinct très fort. J'ai un radar à danger. Je me mets facilement en contact avec les gens, mais j'ai un instinct prudent de nature.
Même Özlem, qui passe son temps à dire qu'elle ne sait pas reconnaitre le bien du mal, car elle a été surprotégée dans sa jeunesse, sait que je suis très fiable en matière de reconnaissances des signes du danger potentiel.


J'ai donc continué ma route après cette rencontre étrange et intense, qui aura duré un gros 30 minutes.
Je suis entrée dans une autre boutique, juste après, pour essayer des souliers (ben oui, des souliers! mdr) et le jeune vendeur a été beaucoup moins touchant, lui... en me disant au bout de deux minutes à me faire enfiler des chaussures que j'étais super belle, avec de beaux yeux océan et... une belle grosse poitrine ferme.
What ?????!!!!
Viens-tu de me dire que j'ai une belle grosse poitrine ferme, "toé" là ?

J'ai pas eu le temps de répondre qu'il a balancé à un couple irlandais qui venait d'entrer que j'étais sa femme.

MDR. Je pars d'ici. J'ai pas de temps à perdre. :P
À chacun ses tactiques de charme.

Mais j'suis quand-même contente, car il a dit: "ferme". ahahahaha


Donc mon avant-midi en terre "angus" s'est terminée ainsi. J'ai acheté une bouteille d'eau dans un büfe (dépanneur) et j'ai pas payé ma bouteille, parce que je parle turc et que le commis a trouvé ça mignon comme tout quand j'ai sorti mes lira en demandant: "ça coûte combien ? J'ai si chaud!".

:P
Faut croire que mon turc est un gros plus ! D'ailleurs, la plupart des hommes pensent que je suis mariée à un turc. Ils me disent: "oh tu parles turc! Ton mari est d'ici, hein?"
Ben non, mon mari est de Sainte-Blandine.
Mais il a une face de turc, quand-même, mon beau noir.

Sur ce, je quitte Antalya ce soir sur le bus de 21h30. J'arriverai demain à Adapazarı, vers 6h30 du matin. Je vais peut-être croiser Alper sur les quais de la centrale, lui qui prend le bus pour son boulot à 7h du matin.
Il me reste maintenant moins d'une semaine en Turquie, mon coeur saigne déjà, mais je suis heureuse. Je vais revoir mon amoureux bientôt. C'est au moins ça.

Et je reviendrai. Maintenant, j'ai des amis sincères dans ce pays. J'ai pris confiance en mes facultés à bien parler la langue... et je commence à me sentir assez en confiance pour lancer des phrases qui surprennent toujours et font bien rire. On me comprends toujours. On admire l'intérêt que j'ai pour cette langue, et je fais vite partie des meubles, je crois.

Et il me reste trois belles journées à Istanbul pour m'éclater au max, avant le retour aux choses sérieuses. Le marc de café a dit une chose: J'aurai au moins un enfant et il connaitra la Turquie. J'ai décidé que je voulais croire la magie du café. Pourquoi pas ? Ça sonne si bien à mes oreilles !

Hadi görüşürüz !

Je vous réécris de Sakarya, gang de chanceux !
Bisous

samedi 17 septembre 2011

Antalya... Du soleil, du baratin, le Sud, quoi ! :D


Selam les amis !

Avant de commencer, je veux juste vous dire que j'ai mangé un Magnum au chocolat blanc ! Mon truc préféré dans le genre "barre de crème glacée"... Y'en a pas encore au Canada. Les Magnums sont dispos depuis cette année seulement, mais pas celui au chocolat blanc. Il n'y a qu'en Turquie que j'en mange... Chaque fois que je viens dans ce pays, je me bourre de Magnum "beyaz" (blancs).

Pour Éric, voici la photo:


T'es jaloux, hein ! C'est la "plusse meilleure" barre de crème glacée au monde !  

Bon. Assez les folies; mon récit maintenant.
(râclement de gorge)

Depuis deux jours, je suis à Antalya.
Antalya, c'est sur le bord de la Mer Méditérannée, tout au Sud du pays. Ça veut dire que j'aurai touché à la Mer Noire et à la Méditérannée pendant ce voyage. Pas pire, hein ? J'aurai traversé la Turquie du Nord au Sud, c'est le cas de le dire.
Là, je suis seule comme la solitude elle-même, pour quelques jours du moins. Je reprends le bus de nuit le 19 pour Sakarya. Mes valises sont encore là-bas, chez Özlem. Ça m'aura fait cinq jours au total dans le sud du sud. Je prends ici une pause dans mon break d'un mois, et je donne surtout un break de visiteurs à mes amis, qui ont tous les deux recommencé le boulot. Pas facile d'avoir une "moi" dans les pattes, quand on a aussi sa propre vie à vivre. Quelques jours ça va, mais là, ça faisait presque trois semaines que j'agissais à titre d'envahissante envahisseure ! Oh la la ! Pauvres eux !

Un fait:
Quand on voyage en solo, on devient expert des photos de type "profil facebook" prises par soi-même pour soi-même... De toute beauté. Vous savez pas de quoi je parle ?

DE ÇA:

hihihi... J'suis rendue une pro de ce genre de photos, là ! :D Je sais exactement où positionner ma face par rapport à la caméra pour qu'on ne voit pas que mon nez de cochon.

Bon, vais-je finir par vous raconter un peu les aléas de ma pauvre vie en terre du Sud? Il faudrait bien que je commence qu'on en finisse. :P
J'ai pris le bus de nuit entre Sakarya et Antalya (un gros huit heures de bus, au total), le 14 au soir. Je suis évidemment arrivée à Antalya au petit matin et ma chambre d'hôtel n'était pas prête (évidemment) au DejaVu Boutique Hotel. Par contre, ils se sont activés. Le temps de prendre un petit déjeuner des plus corrects dans leur magnifique jardin irréel et hop!, la chambre était prête pour moi ! Cet hôtel, c'est un petit morceau carrément arraché au paradis. Le service est impeccable, ma chambre (j'ai pris une chambre simple) est minuscule, certes, comme les standards de par ici, mais elle est très propre, avec une salle de bain neuve, le wi-fi, le câble,un mini-bar et l'air climatisé. Un gros 53 Euros par nuit, taxes inclus avec petit déj (typique petit déj turc).  C'est un prix correct, compte tenu qu'Antalya est un bastion du tourisme de masse, en Turquie. Par contre, contrairement à Kusadasi et Marmaris, Antalya reste sublime. Je loge dans la vieille ville, Kaleiçi, qui est protégée, et on a vraiment l'impression d'être en Europe, même si Antalya est sur l'Anatolie, donc la partie asiatique de la Turquie.

Je m'étais fixé un plan de match que je respecte à la lettre: me reposer, faire de la piscine, faire de la plage, visiter des ruines. Faut bien respecter ses plans de match, de temps en temps. Pas besoin d'être tout le temps en train de sauter dans l'inconnu ! Ça fait trois semaines que je suis dans l'inconnu. Woh les moteurs ! J'avais envie de détente, et bien j'en ai plus que pas assez, depuis deux jours. L'hôtel possède une piscine fraîche et très intime. J'en profite au plus haut point. Pour partir seul(e), que ce soit pour une semaine ou un an, il faut être bien avec soi-même. Il faut s'aimer. Certain vont dire que ça fait prétentieux. Ceux qui trouvent ça prétentieux, posez-vous un peu la question de base: Si votre propre solitude vous fait peur, comment pouvez-vous ne pas effrayer les autres ? La seule règle qu'on ne peut pas outrepasser est celle que nous connaissons tous: "si tu ne t'aimes pas toi même, tu ne peux pas aimer quelqu'un d'autre".  Alors oui, je m'aime. Ceux que ça dérange, ben, tant pis pour vous. ahahaha. Cinq jours à parler à presque personne... Bien des gens m'en croient incapable. Pourtant, j'ai toujours vécu comme ça. Je parle beaucoup quand je décide que je parle beaucoup. Mais j'aime garder le silence et simplement observer les gens. Je suis une excellente portraitiste et c'est pendant ces moments de silence que je crée mes meilleurs personnages, que je transpose par la suite à l'écrit.

Comment décrire Antalya ?
Bien, je suis de retour en terre de baratin. ahahah. Je suis dans un haut-lieu "d'angus men" ou "d'angus men en devenir". Ça veut dire que ça siffle, ça klaxonne quand je passe. Pas juste moi, là, mais les jeunes femmes en général. Et il faut dire que je pogne malheureusement avec la race "angus". Hier soir, je vais souper. J'avais envier d'un döner kebab de poulet dans un pain. J'avais déjà "spotté" la place qui me tentait, mais un serveur de la place m'avait "spotté" aussi. Je commande... en turc. Ça lui donne de l'eau au moulin, bien évidemment. Chose, il décide de prendre sa pause repas à ma table. Il arrive, il s'installe là en face de moi avec son lunch, et il se tourne vers le couple néérlandais qui mangeait à côté de moi et leur dit en anglais, comme pour s'excuser: "je l'aime bien et elle parle turc".
Bravo ! ahahah. Mais là, il se tourne vers moi et me dit mot pour mot en anglais: "I am a turkish casanova".... ahahahah  Et moi de lui répondre: "félicitations, au moins tu le sais". :P
Puis, je lui montre mon alliance et je lui dis en turc: "evliyim". Je suis mariée, chose.  Là, il change d'attitude. Il me raconte qu'il vient de la région du Mont Ararat (il est donc Kurde), qu'il a étudié en administration, mais qu'à cause de la crise économique il travaille dans le tourisme et blablabla... Finalement, je paie et je pars. Faut bien que ça finisse, le niaisage, à un moment donné.

C'est pas plus compliqué que cela, en Turquie. Tu veux passer une soirée avec un homme ? Vas dans un bastion "angus" comme Antalya et Istanbul et tu vas trouver quelqu'un qui se dévoue pour passer la soirée avec toi, et +++, si tu le (ou "te") laisses faire. Alors, il ne faut pas les (te) laisser faire. ahahah. J'suis bonne pour les revirer de bord, moi. J'ai un p'tit côté assez malin. Sans blague, il faut juste tenir son bout. Anyway, quand ils voient que tu ne veux pas, ils passent à une nouvelle proie. Là, attention les amis, il ne faut pas que vous pensiez que tous les hommes turcs agissent comme ça ! Nenon. Ni la majorité. Au contraire, l'homme turc est très respectueux. J'ai toujours été traitée comme une princesse par les messieurs d'ici. Mais à Antalya, on est sur une ville "resort". C'est comme aller à Cuba. Si tu veux te "pogner" un géo, à Cuba, tu vas t'en pogner un, en autant que tu aies les critères de base pour leur plaire. Faut pas oublier que l'Angus man, c'est un mec fa-fa. On peut l'attraper facilement. T'as juste à répondre quand il te fait le cri de l'angus dans la rue, du genre: "Hey! English, french, german, italian??? Beautiful t-shirt. Come here lady!"... héhé

Ce soir encore, j'ai rencontré un autre "angus", mais lui c'était un gentil "angus". Il ne m'a jamais rien proposé d'indécent, et il a vu mon alliance. Il avait un anglais très approximatif. Comme il était serveur, il me jasait ça entre les arrivées et départs des clients. Il trouvait mon turc mignon. Puis il s'est installé à ma table, comme l'autre d'hier, mais pour boire le thé. Pas de trouble; il voulait savoir comment apprendre l'anglais en ligne, moi qui lui avait expliqué en turc que j'avais appris le turc sur internet. Puis, quand j'ai demandé la facture. Il m'a dit: "si tu me donnes un bec sur la joue, c'est gratos". J'ai dû avoir l'air bouchée bée, sincèrement, parce qu'il s'est mis à rire et a répété sa proposition en me montrant sa joue.  "Fais-là, toé??" que je me suis dit. Un gros 10 livres turques (6.50$ CAN) contre un bec ? Dans tes rêves, mec ! Je lui ai dit: je tiens à payer, alors il s'est mis à rire et a pris mon argent. Et quand il m'a dit: "mon bec?", je lui ai envoyé un bisou dans les airs et je suis partie. ahahaha.  Comme vous voyez, tous les moyens sont bons pour eux pour "cruiser".
C'est à part le nombre de fois où on m'a dit que mon t-shirt était beau, aujourd'hui. Et j'ai reçu une amulette du mauvais oeil gratos en achetant une bouteille d'eau (en turc de bout en bout). Juste de même.
Tout ça pour vous dire qu'Antalya, c'est ma pratique pour Istanbul. Antalya, c'est quand même soft en matière "d'angus men", si on compare avec la métropole bi-continentale. Pascale pourrait en témoigner, de même qu'Éric, c'est malade, Istanbul. Dès que je fais un pas, j'ai une meute autour de moi ! Pourtant, je ne les provoque pas, je ne les regarde pas, je ne fais pas exprès pour leur parler... Ils me trouvent toujours, ces angus ! :P Assez phénoménal ! Mais, je suis une sage fille. Je sais où mettre les limites.

À Antalya, j'ai fait la visite de la vieille ville, Kaleiçi (porte d'Hadrien, marina, ruelles adorables). J'ai aussi profité de la pisicine. Il faut dire qu'il fait chaud. Pas un peu chaud, là. Une chaleur à t'empêcher de respirer ! Hier, il a fait 32°C. Je me suis dit: "Ok, c'est un p'tit peu plus chaud qu'à Rimouski (si peu ! hihihi), alors je vais survivre.
J'ai décidé de réserver une excursion d'une journée pour aller visiter des ruines romaines, hittites et lyciennes de la région. Ce matin, on est venu me chercher à l'hôtel à 8h00 et je suis revenue ici à 17h. Mais quelle journée ! L'an passé, à pareille date, Pascale et moi avions un chauffeur privé pour nous mener d'Athènes à Nafplio en arrêtant aux ruines de Mycènes, d'Epidavros et de Corrinthe. On avait tellement eu chaud qu'on avait eu de la misère à finir nos visites! On remerciait le ciel d'avoir une voiture privée au lieu d'avoir choisi de visiter tout ça avec les transports locaux dispos. Ben là, aujourd'hui, j'ai vécu la même affaire. J'ai eu la brillante idée de prendre l'excursion proposée par l'hôtel (50 euros) plutôt que de me tapper des méandres en dolmus ou en bus public, pour passer d'un site à l'autre, sur une distance de 100 km. Merci mon Dieu ! Merci de m'avoir guidé vers cette idée merveilleuse !!! Imaginez-vous qu'à 16h30 (en fin de journée, donc), il faisait encore 38°C !!! L'air clim, c'est l'invention du siècle, du moins pour un Québécoise blanchouillarde comme moi, qui ne bronze jamais mais qui brûle ! Ouf!
Au programme: quatre sites.
1) Asperdos, un superbe site romain incluant un aqueduc et un théâtre, lequel a encore sa fausse à orchestre. C'est le seul des presque 400 théâtres de Turquie qui a encore sa fausse ! Il sert encore, d'ailleurs. Notre guide nous expliquait qu'il peut accueillir 12 000 spectateurs et qu'on y présente des opéras, principalement, car l'accoustique y est merveilleux. Si tout le monde se tait dans le théâtre et qu'on laisse tomber une pièce de monnaie sur le roc, on peut l'entendre résonner. C'est hallucinant. 
2) Side, un village truffé de ruines qui est hyper-touristique, car le site, en plus d'être romantique, est situé en bord de la mer. Side est magnifique, quoi que trop envahi par l'industrie touristique. On déambule entre les boutiques de luxe et les ruines, dont celles d'un très beau théâtre. Mais le plus charmant de Side, selon moi: Les ruines du temple d'Apollon, situées sur le bord de la mer. C'est splendide. À en perdre son latin.
3) Les chutes de Manavgat. Manavgat est une ville à côté de Side et elle possède un site célèbre pour ses chutes. Elles sont belles, les chutes, mais ne vous attendez pas à de grosses chutes. Elles sont petites, et placées dans un décor magnifique... malheureusement perdu dans des cafés et autres boutiques de babioles. Je vous dirais de ne pas faire de détour pour ces chutes, mais si elles sont incluses dans votre excursion, alors ok. Néanmoins, un peu de bruine provenant des chutes a refroidi cette trop chaude journée et ça m'a fait du bien.
4) Perge, une ville hittite et lycienne en ruines. Le site est lui-même très impressionant. Il contient un superbe stade d'une capacité de 14 000 spectateurs, un théâtre qu'on ne peut pas visiter car il est dangeureux, mais qui contiendrait une frise encore intacte qui parle du dieu Dyonisus. Perge,c'est aussi une multitude de colonnes encore superbes qui m'ont fait un peu penser à Olympie. Mais il existe un danger à Perge: les vipères. Il faut être très prudent, car le site est envahi de serpents. Les vipères ne tuent pas, mais si on se fait mordre, on va avoir une pseudo-paralysie pendant deux ou trois semaines... Et comme les vipères sont sournoises et rapides, il fallait faire gaffe ! J'avais une peur bleue à chaque pas... mais ça ne m'a pas empêché de m'aventurer dans le site. :)  Les vipères n'avaient qu'à bien se tenir. J'étais prête à leur écrabouiller la cervelle... Ça doit être petit, une cervelle de serpent, quand on y pense bien...

Ici, il faut absolument que je vous parle de mon petit groupe pour cette excursion, car c'était un groupe trop loufoque ! De quoi se marrer, vraiment.
Description, description, description:

Membres 1 et 2: Une mamie britannique avec une canne ET une chaise-roulante et sa petite-fille de 10 ans. Ouin, pas fort. J'ai rien contre les mamies en chaise roulante, en passant. Mais aller faire trois sites archéologiques en chaise roulante, c'est ordinaire, voir ridicule. Je ne sais pas si vous savez, mais des sites romains, ça a un pavé en vieilles pierres ou en marbre... avec des trous entre chaque roche. La mamie, elle trainait en arrière tout le long, et la petite de dix ans poussait comme une déchaînée, dans la grosse chaleur. Notre chauffeur de minibus l'aidait du mieux qu'il pouvait (quand il pouvait, en fait), mais c'était pas évident.  Est-ce que je l'ai aidée ? Nenon. Pas question de mourir à bout de force dans cette chaleur. Quand t'es pas capable de marcher, simonac, ne fait pas d'excursion archéologique. Ou encore, organise ton excursion en privé. Il me semble que c'est la moindre des choses d'être capable de transporter son corps du point A au point B, dans un tel voyage et dans une telle chaleur, surtout !

Membre 3: Une sexagénaire australienne lambine de Sydney qui voyageait seule. Elle parlait à tout le monde de ses multiples péribles, et à première vue, on croyait entendre une aventurière chevronnée. Elle disait à la Britannique: "Hein, t'as pas fait ça! T'as pas vu cette place!" (pas évident en chaise roulante, là, chose binne) Puis, à force de l'écouter, on s'est plutôt rendu compte qu'elle ne connaissait que les hôtels de luxe et les bus climatisés. Et elle ne donnait aucun pourboire, jamais. Bitch. Elle trouvait ça tellement hot d'acheter des chemises à 2$ qui ne soient pas faites en Chine ! Heille, c'est tellement hot, quand on pense que c'est fait par des enfants dans l'Est de la Turquie pour un salaire de crève-faim. Y'a pas juste la Chine qui abuse des ouvriers, là ! Réveille ! Cheap = abus. C'est la loi de la nature.

Membre 4: Un papi australien backpacker. Lui, il était discret à première vue, avec le flegme et tout, et il avait l'air austère et bougon, mais c'était finalement la personne la plus agréable du groupe, selon moi. Il s'est lié d'amitié très rapidement avec moi, car il était seul aussi, et on a parlé de plein de choses. Son père est né au Pays de Galles, au Royaume-Unis.  Papi, il a fait l'Asie du Sud-Est quand il était jeune, et il a backpacké de Singapour à Londres, dans les années soixante. Sa passion: la photo. Il avait un méga appareil-photo (que j'ai eu le plaisir d'essayer pour le prendre en photo aux chutes). Sans lui, je n'aurais aucune photo de moi-même dans les belles ruines.

Membre 5 et 6: Les Natashas russes. (Natashas du Québec ou d'ailleurs, ne pensez pas que je ris de votre prénom, là. Nenon. Les Turcs appellent les prostituées et les filles faciles de Russie les Natashas, parce que dans les films américains, les belles filles russes s'appellent souvent comme ça et elles sont la plupart du temps des filles de moeurs légères. hihhi) Deux pitounes russes nous acompagnaient, donc,  (une blonde, à faire tomber n'importe quel mec de sa chaise, et une brunette, bien moins belle, mais qui pognait quand-même car elle accompagnait la blonde) Elles avaient vraiment des airs de mannequins, elles dormaient dans un des hôtels les plus luxueux d'Antalya (je ne savais pas que deux jeunes filles russes pouvaient être si riches), et elles se dandinaient dans les ruines en se photographiant mutuellement en prenant des pauses de top-models. C'était crampant ! Deux clichés ambulants, bref. J'ai même pris une photo d'elles en train de faire de la photo, justement, tellement c'était drôle ! Elles étaient gentilles, néanmoins.


Photo des Russes jouant aux top-models. MDR.


 
Membre 7 et 8: le couple de jeunes mariés croates. Une charmant petit couple très amoureux qui courait partout pour prendre toutes les photos du monde. Me semble que j'ai vécu ça en Turquie, moi aussi, il y a trois ans... C'était MA lune de miel. Le garçon était charmant, mais très actif. La fille peinait à le suivre. Tellement qu'à un moment donné, il m'a dit: "toi, tu viens avec moi pour qu'on prenne des photos", car sa femme n'en pouvait juste plus de le suivre par cette chaleur. Il voulait dire par là: "viens avec moi, je te prends en photo et tu me prends en photo, comme ça c'est gagnant-gagnant pour tous les deux"... Le garçon parlait très mal anglais, mais assez tout de même pour me dire qu'il avait fait un cours d'ingénieur, et qu'il faisait aussi chaud dans sa ville qu'à Antalya. :)

Inutile de vous dire que ce groupe n'avait aucune cohérence. Pas grave. Le spectacle des pitounes russes a fait ma journée à lui seul.

 
Voilà. C'est un peu ça, Antalya. Je vais vous mettre quelques photos, mais j'en aurai bien plus bientôt. Demain, je vais m'écraser sur une plage. Je crois que je le mérite bien... et même si je ne le méritais pas, que voulez-vous, y'a une plage, faut bien en profiter ! Mon choc nerveux approche (akka: le retour dans le frette québécois)


Exemple de ruelle du vieil Antalya (Kaleiçi)

Kaleiçi

La baie est magnifique, hein ?


Une petite partie de la Marina

Micro-plage privée près de la Marina. Les grosses plages de sable sont plus loin.

Aqueduc romain d'Aspergos (une petite partie)

La route, qui passe dans les ruines de Side

Temple d'Apollon (Side)... sur le bord de la Mer! Sublime !

Aspergos: le théâtre romain

Bord de mer (Meditérannée)

Chûtes à Manavgat . L'eau est turquoise.

Paysage typique de la région, qui est très verte.

Perge

Perge


J'espère que les photos vous donnent le goût de venir me retrouver. J'ai choisi très rapidement, et je pourrais vous en mettre des dizaines. J'suis peut-être revenue dans une zone de confort raisonnable, à Antalya, mais croyez-moi, ça fait du bien.

Bises.
Je vous reviens très bientôt avec d'autres aventures d'Angus Men, car il y en aura, c'est certain. hihihi

mardi 13 septembre 2011

La vie, ici ou ailleurs...

La vie, ici ou ailleurs... Qu'est-ce que c'est ? On travaille, on fait les courses, on se divertit. On regarde les téléromans le soir. On suit une équipe sportive. La vie, c'est la vie. Au delà du niveau de vie, de la religion qui est différente, de la langue à l'opposé de mes connaissances, un humain est un humain.
Après le jet-set du week-end tarkan, je suis de retour dans la douce routine turque. Özlem ne travaille pas avant le 15; nous sommes donc allées magasiner, hier.

Quand je vais au marché, je mets dans mon p'tit panier:

1) Un jeu de okey
2) Une petite casserole à café turc
3) Deux sacs de café turc
4) Six livres de contes pour enfant (faut bien apprendre à comprendre ce qu'on lit!)
5) Un dictionnaire unilingue
6) Un cahier d'exercices grammaticaux
7) Des micro-cuillères à café

Il me reste à acheter:
1) Du salep
2) De la musique
3) Un cadeau à mon amour...

Ouin. On appelle ça faire du magasinage. :)
J'aime !
J'aime tout le temps ! Surtout quand on magasine des trucs inhabituels.

Özlem et moi nous sommes donc allées au centre-ville de Adapazarı en attendant qu'Alper revienne du boulot. Après, on a soupé en ville. On s'est gavé de çiğ köfte (littéralement "boulettes crues"), qui est en fait un met végétarien fait de semoule de boulghour, d'épices diverses et de piment, le tout étalé dans une tortilla avec de la laitue, du jus de citron et de la sauce à la grenade. C'est absolument exquis, c'est végétarien et très sain, et on mange le tout en buvant habituellement le ayran, le fameux yogourt salé turc. Le mix de tout ça est un délice pour mon palais. Le meilleur met végé jamais mangé (c'est mon goût).  Y'a pas à dire, à chaque jour la cuisine turque me donne une leçon: J'apprends que je ne connais rien en cuisine ! ahahah. Pourtant, je suis plutôt bonne cuisinière, et j'ai l'esprit ouvert et créatif.
Cela dit, la cuisine de cette région dépasse mes limites créatrices. Je ne suis pas encore rendue là dans mon processus inventif et j'ai tout à apprendre.

çiğ köfte (ici, sans tortilla, présentés comme une entrée) 

 Petit déjeuner turc typique. Inutile de dire qu'ici, ça déjeune en grand.

 Café turc


Pains turcs typiques, dont le "simit", celui qui est torsadé, qui est consommé à toute heure du jour au pays. C'est une spécialité d'ici.

En passant, savez-vous ce que c'est que d'être vaillant ? Alper est vaillant. Il se lève du lundi au vendredi à 6h30, part de la maison à 6h40 pour prendre le bus de 7h du matin vers son lieu de travail. Ça lui prend 1h30 pour se rendre, et 1h30 pour revenir. Il arrive habituellement ici vers 20h.  Il faut vraiment le vouloir, ou pas avoir le choix.

Malgré tout, il voulait absolument qu'on aille au cinoche, hier soir. On a pu assister à la représentation de 20h40 au tout nouveau centre commercial de Sakarya, un peut à l'extérieur de la ville. C'est un méga centre d'achat qui brille de lustre. Mieux que tout ce que j'ai vu chez nous. C'est lumineux, il y a quatre étages, et c'est moderne. Le cinéma est de dernier cri, et on a pu voir "Destination ultime 5" en 3D, comme au Québec.  Özlem voulait voir ce film. Je ne comprends pas pourquoi, puisqu'elle s'est caché les yeux à toutes les scènes de sang! ahahah ! Alper, lui, voulait aller voir les Schtroumpfs, mais il s'est plié aux volontés de madame. C'est ça le mariage, que voulez-vous.

au cinéma !

Aujourd'hui, Özlem et moi sommes allées acheter mes billets de bus pour Antalya. Je pars demain soir sur le bus de nuit, et je reviens sur le bus de nuit du 19 septembre. Je laisse donc momentanément mes amis pour quelques jours en Méditérranée.  Je reviens prendre mes trucs ici par la suite.

Ensuite, nous sommes allées visiter Gaye, puis Cibel, deux des soeurs de Alper, que je connais déjà. Elles sont charmantes et très hospitalières. On m'expliquait qu'ici, c'est normal d'arriver à l'improviste à l'heure des repas pour manger chez l'autre. C'est typiquement turc. Je n'imagine pas les gens faire ça au Canada. hihihi. "Salut, je viens souper chez vous". Pensez-y ! Ça serait déplacé. Pas ici. Ici, c'est normal, tout le monde fait ça. On arrive à l'improviste, on reçoit sans s'y attendre.

Voici un petit vidéo que j'ai pris par hasard au centre-ville. C'est le début de la saison de foot ici (soccer) et il y avait une manif. d'appui à l'équipe de Sakarya en ville. Admirez la ferveur de ces jeunes mâles ! hihihi. Ici, le foot, c'est un truc d'homme. Les femmes peuvent aimer, mais en général, elles n'aiment pas. 


Plusieurs d'entre vous m'ont écrit pour savoir comment ça se passe lorsqu'on traverse de l'Europe à l'Asie. Özlem a pris ce vidéo avec son cellulaire en revenant d'Istanbul, pour que vous puissiez voir. On traverse un pont, tout simplement. À la fin du pont, on voit une pancarte avec "bienvenue sur le continent asiatique" écrit dessus.  Ne vous méprennez pas; à la fin, c'est pas un poste frontalier mais bien un poste de payage pour l'autoroute. Je ne change pas de pays, mais bien de continent. Pire encore, je suis dans la même ville, Istanbul, des deux côté du fameux pont du Bosphore. Le détroit traversé est le Bosphore, évidemment.  :)




Je vous laisse sur cette nouvelle: La nouvelle Miss Univers est Miss Angola. :)
Iyi geceler!

dimanche 11 septembre 2011

Tarkan et moi ...

Tarkan et moi...
 C'est une très vieille relation, qui date en fait du CEGEP.
Je l'aime, voilà tout ! J'avais pas encore voyagé en Turquie que je l'aimais déjà. Je ne comprennais rien à ses chansons que je l'aimais pareil.  Y'a pas à dire, quand ça clique, ça clique. mdr.
Quand j'ai pu mettre la main sur la tant convoitée paire de billets dans la zone VIP (Protokol) pour le spectacle à Harbiye, à Istanbul (les billets ont été vendus en 30 minutes), je ne m'attendais surtout pas à vivre ce qu'Özlem et moi on a partagé hier soir...

Tsé, quand on achète les meilleurs billets, habituellement, ça veut dire qu'on a une bonne place. Ça, on le savait déjà. Je sais pas si vous savez, mais Özlem n'avait jamais de sa vie été a un spectacle d'un artiste connu. C'était son premier concert à vie !!! Ça commence bien une carrière de spectacteur que d'assister au show de la plus grande star du pays dans la zone protocolaire.
Mais même moi, je ne savais pas ce que ça voulait dire. Déjà, quand on nous a indiqué notre zone, j'ai manqué faire une syncope. C'était vraiment collé sur la scène. Les vidéos donnent l'impression que nous étions loins, mais on était environ à 8 mètres de Tarkan (en chair et en os), pendant le spectacle...  On pouvait presque sentir son swing. Mais en plus, il y avait des tas de gardes qui surveillaient la zone.
On avait les billets 149 et 150... Dans ma tête, ça voulait dire: "fin de rangée"...Bof ! Pas grave, on est en avant pareil, que je me disais... Mais quand l'hôtesse nous a "escorté" à nos places, la mâchoire nous est tombée. On était en plein milieu, "drette" en avant de la scène. Plus central que ça, c'est le nez dans une face, les amis. On était arrivées tôt, parce que je craignais un problème pour la prise de possession de mes billets; c'était une commande web que j'avais effectué en turc, après tout... Mais tout s'est bien passé et on a fait notre entrée tôt dans la salle...

Quand ça s'est rempli un peu plus, une méga meute de journalistes télé se sont planté devant nous... Là, on a compris que des vedettes s'en venaient... Et elles ont commencé à arriver, effectivement... Des actrices, des chanteurs, avec leur tralala habituel. Moi, je ne les connais pas... Mais Özlem arrêtait pas de me dire: "elle c'est une actrice que j'adore, lui c'est un chanteur et animateur connu", etc. Hé bien, les amis, on était assis avec eux ! J'ai dit à Özlem : "si tu veux que je te prenne en photo avec eux, demandes-leur!"... Au début, ça la gênait, mais après, elle a pris son aise et j'ai pris des photos d'elle avec des célébrités... Même que j'en ai une aussi de moi avec une star! ahahahah! C'était dément ! Tous les paparazzi prenaient des photos ou filmaient devant nous. Tarkan est tellement connu que ça attire d'autres artistes, forcément.

 Nous avec un chanteur et animateur... Je l'ai vu à la télé le lendemain du show, en plus !


Özlem avec une actrice célèbre qu'elle aime beaucoup :D

Quand le spectacle a commencé, ça a été fabuleux de bout en bout. Le meilleur spectacle de ma vie, forcément, car il y avait de l'ambiance comme c'est pas possible, et Tarkan lui-même était incroyable. J'ai même pensé, au début, qu'il faisait du lipsync tellement sa voix était nette. Mais je me suis vite rendue compte qu'il chantait pour vrai... Assise proche de même, je ne pouvais pas en faire autrement. En plus, on a découvert qu'il nous voyait ! On était sous les spotlights, et il pouvait voir les fans des premières rangées de façon très claire, car il nous imitait, parfois. Özlem s'est mise à danser, au milieu du spectacle, en se bougeant les épaules à la turque, et il l'a vue et s'est mis à bouger comme elle en riant. Moi, je lui ai envoyé un bisou et un gros salut, et il m'a répondu. Aussi, il y avait un p'tit gars hyper fana de lui à côté de nous, et Tarkan le trouvait bien drôle quand il dansait. Le petit ne se rendait pas compte que Tarkan lui faisait salut, et sa maman a pointé le petit en disant "C'est pour lui?" et Tarkan lui a fait un signe que oui en riant ;) Donc tout ça pour dire que j'ai vécu une crise de fanatisme aiguë comme les ados en amour avec les vedettes.
Je l'aime je l'aime je l'aime. C'est comme ça.
En plus, je connais toutes ses chansons. C'est hilarant ! 
C'est assez indescriptible comme sensation. On était si près et tellement au centre de la salle, que Tarkan était en face de nous la plupart du temps, même s'il bouge beaucoup. On avait l'impression qu'il nous regardait droit dans les yeux quand il chantait et que c'était carrément un spectacle privé. Özlem m'a dit la même même chose.  C'est fou comme j'ai bien fait d'acheter ces billets-là !


Özlem dit: "J'ai un billet toi t'en as pas, nananananère"... et Alper de penser "ben oui, on le sait que j'ai pas de billet"...
Tarkan konseri, 10 eylül

Tarkan konseri, 10 eylül
 Yé bon !
 Vraiment vraiment bon...

 Yé beau...:)

 Seni seviyorum (je t'aime)

Là, j'ai de la difficulté à transéfer mes vidéos. On dirait que la syncho n'est pas bonne quand je les lis sur mon ordinateur (images plus lentes que le son), mais quand je les regarde sur la caméra, la syncho est parfaite... En tout cas, je vais vous laisser un vidéo pris avec ma caméra-photo, beaucoup moins bon mais tout de même correct. Je mettrai plus de vidéos plus tard.



Qu'est-ce qu'on a fait d'autre à Istanbul ? On s'est promené dans Taksim (un quartier que j'aime particulièrement, côté européen) et j'ai aussi rencontré la soeur d'un ami d'Alper, chez qui on a dormi. Une soie, sincèrement. On a mangé un sandwich au maquereau à Eminönü (Pascale, Éric, vous savez de quoi je parle! miam miam) et on a aussi mangé une bizarrerie qui étonnemment, a très bon goût. Ça s'appelle un Kumpir. C'est une grosse patate au four (vraiment géante, la patate!) que l'on farçit de tout. On met du fromage, du ketchup, de la mayo, des cornichons hachés, des olives noires, des olives vertes, du blé d'inde, de la salade russe (mayo,pois, carottes), de la sauce épicée, du yogout à l'aneth, du yogout au jus de radis, de la saucisse... et on mange ça à la cuillère. C'est dégueulasse à voir, mais c'est très bon !

Je vous laisse sur quelques photos de mon 24 heures à Istanbul.

Kumpir.  C'est le fastfood le plus bizarre jamais vu !

Serdal, Alper et Ercan faisant semblant de dormir à Atasaray (Istanbul asiatique) en attendant Özlem

Mes deux bodyguards à Taksim: Serdal et Ercan :P

Le passage de la fleur (Istiklal Caddesi)

Pêcheurs sur le pont de Galata avec vue sur la Mosquée de Sulemaniye (Soliman le Magnifique)

Tour de Galata


Tradition et modernisme à Taksim

Superbes édifices anciens.

vendredi 9 septembre 2011

Savez-vous c'est quoi la saveur d'une figue fraîche ?

Bonjour mes amis et lecteurs !

Je ne sais pas si vous avez déjà goûté à une figue fraîche... Je croyais que oui, avant aujourd'hui. J'en avais acheté une fois chez IGA pour une râclette. Je les avais trouvé correctes, ces figues. Pas assez correctes pour me faire tomber en bas de ma chaise, mais bon, une figue c'est une figue, que je me disais. Après tout, j'avais aussi connu les biscuits Norton aux figues, étant enfant, et j'en gardais quand-même un bon souvenir...
Sachez qu'aujourd'hui, je peux vous affirmer sans aucun doute que JE SAIS ce que goûte une figue fraîche. Une vraie figue fraîche, bio, qui vient d'un figuier et qui n'a pas passé par tout un parcours commercial qui fait qu'on mange des fruits pas mûrs... Aujourd'hui, j'ai coupé en deux avec mes mains une énorme figue qui dégoulinait de jus. J'ai croqué dedans les yeux presque fermé, tellement je voulais goûter la saveur pure... et là, ça a explosé de délices ! Wow ! Une figue fraîche... Même que j'en ai mangé trois !  Trois belles grosses figues.  Ça goûte le paradis, une figue. Sachez-le.

La bouffe turque est tellement simple, dans le fond: des fruits frais, des légumes bios du jardins, une viande qui a pris sa saveur dans les pâturages montagneux, du fromage, des épices, et on arrose le tout d'une montagne de thé et de café sans percolateur.  Si simple, que c'est presque gênant de penser qu'on ne cuisine pas en Amérique. Ou si peu. La cuisine turque est probablement celle que je préfère, pour sa simplicité et son explosion de saveurs. Pourquoi se compliquer la vie quand on peut bénéficier de ces produits si frais et si variés ?

Ce soir, on a mangé du boulghour, une salade de tomates, une soupe de fèves bien relevée, et une sauce au yogourt et à l'aubergine aillée. On a bu du thé. En  Turquie, la bouffe se partage. Il y a un plat au centre, et chacun a sa cuillère. On prend directement dans le plat et on bouffe. On appelle ça manger en famille. Pour vrai. Ici, il y a de l'interraction aux repas. On partage. Et on ne se casse pas la tête à savoir si c'est hygiénique ou pas. Dans nos cultures occidentales, on est individualiste. Même dans nos repas. On veut chacun son assiette, on veut manger seul devant la télé, ou sur le coin du bureau au boulot. En Turquie, les plats appartiennent à tous, et on pige dedans. On ne se dit pas:" ark, on partage nos microbes"... On partage. C'est ce qu'on appelle l'orient. C'est quand on s'intalle à la table qu'on se rend compte que tout est différent. C'est dans ces moments qu'on découvre une culture. La convivialité n'est pas moindre chez nous, mais elle se vit différemment. Je ne veux pas dire par tout ce blablabla que c'est mieux ici qu'en Amérique. Je constate simplement la différence de mentalité. On ne partage pas de la même manière, voilà tout.

S'installer autour d'une table pour jouer à des jeux de société, c'est encore à la mode, ici.  Ce soir, on a bu un tout petit peu de vodka, car ici comme ailleurs, c'est les vacances, et on a joué au okey. On a ri. On a chanté des chansons turques en rigolant. On est jeune comme ailleurs, en Turquie. La joie de vivre n'est pas moindre parce qu'on est en terre musulmane ! J'ai compris depuis longtemps que le bonheur ne se compte pas en possession, mais bien en amitié. La solitude est le pire ennemi de l'homme et de sa quête du bonheur. Il faut savoir reconnaitre les amis quand ils arrivent à nous. Et il faut aussi savoir les conserver. Et conserver seulement ceux qui comptent.
Quelqu'un qui change de cercle d'amis à tout bout de champ ne sait pas ce qu'est l'amitié. On peut changer de vie, mais un ami reste un ami. Et ceux qui ne comprennent pas cela, et bien, je suis triste pour vous.
J'ai des amis en Turquie. Je suis contente, parce que mes amis ne parlent pas ma langue, pour la plupart. Et je baragouine la leur. Mais ça ne m'empêche pas de gagner au okey, de lever mon verre à la santé de tous et de rigoler avec eux comme une petite folle. Le langage du coeur est parlé universellement. Je viens de découvrir cela, à trente-deux ans.  C'est fou, hein, ce que la vie peut nous apprendre ? J'avais une trouille indescriptible avant de me pointer en Turquie, cette fois.
Parce que j'arrivais chez les vrais gens. Je me disais: "Ouille, je parle difficilement la langue, je ne sais pas s'ils seront gentils, j'ai un plan B un peu flou..." Mais la vie me hurlait de lui faire confiance, et malgré la trouille, j'avais follement hâte. J'ai la moitié de mon voyage de passé, et je me dis déjà qu'il faut revenir le plus rapidement possible, avec mon Éric, cette fois, pour qu'il puisse en profiter aussi.
Je sais maintenant qu'il n'aura pas besoin de parler la langue pour apprécier son voyage.

Je vous dirais qu'après deux semaines à baragouiner, je suis une pro du baragouinage. MAIS je comprends ! Je ne comprends pas tout, mais je saisis le principal des conversations. J'adore cette langue. C'est difficile, et je ne l'utiliserai pas souvent, mais j'ai un talent pour cette langue. Et j'ai des alliés pour apprendre: les enfants et les jeunes étudiants (de 18 à 22 ans). Les enfants n'ont pas de gêne. Ils te corrigent rapidement si tu dis une bêtise. Il faut les écouter attentivement, surtout qu'ils ont la curiosité de l'enfance pour les étrangers et qu'ils n'ont souvent que peu de retenue. Aussi, j'apprécie particulièrement accompagner Özlem à son travail. Elle enseigne à des "presque débutants" en anglais et je l'aide en faisant la conversation avec les jeunes. Ils ont beaucoup de curiosité aussi, et se prennent d'amitié pour moi rapidement. J'ai plein de nouveaux amis facebook qui sont en fait des étudiants d'Özlem ou des jeunes (enfants, ados, etc.) qui m'ont connus et m'ont cherché sur le site. Si les enfants t'aiment, tu peux apprendre toutes les langues du monde. J'ai appris l'espagnol avec les marmots, et je suis en train d'apprendre le turc avec eux aussi. C'est la meilleure méthode.

Sur ce, je vous laisse. Je vais dormir. Demain, je vais au spectacle de mon beau Tarkan à Istanbul, du côté européen. Ça va être super !!!
bisous...

jeudi 8 septembre 2011

En Turquie, ça ...

 Le drapeau turc: rouge pour le sang des soldats lors des guerres passées, et le croissant et l'étoile pour l'Islam.  Ici, on voit à côté le portrait d'Atatürk.

 Petit chat tigré vivant chez les parents d'Alper.
Il aime particulièrement le chocolat.

Les parents d'Alper prenant le thé du matin. 
 Petit déjeuner chez l'oncle d'Alper, devant un panorama à couper le souffle.

 Principale mosquée d'Eskişehir
souk typique à Ereğli


En Turquie ça:

- bois du thé pour le petit déjeuner et prend le café comme digestif ou collation. JAMAIS de café pour le p'tit déj, compris ?

- laisse ses chaussures devant la porte dehors et ça se balade pieds nus ou en pantoufles.

- met des tapis partout sur les beaux parquets.

- joue au soccer en jeux vidéos et si ça n'a pas de jeux, le monsieur (parce que c'est une affaire de mec) va dans un salon Playstation pour compétitionner contre ses chums de gars.

- chasse le mauvais oeil à coup de "Maşallah" (expression qui chasse la guigne),  et ça dit "Allah Allah" (my god my god) à tout bout de champs pour exprimer la joie, le septicisme, l'étonnement, l'effronterie, la colère... Tout est dans le ton, les amis ! :)

- parle au cellulaire, même à l'école primaire. Ça texte, ça appelle, ça "courrièle"... Pas étonnant que les forfaits cellulaire soient si peu coûteux !

- jardine. Même si les turcs sont en appartements, ils s'organisent des petits jardins de fortune, ou encore s'arrangent avec les frères et soeurs pour acquérir un jardin. Ils aiment dire que leurs tomates et leurs concombres sont bios, et sincèrement, on voit et goûte la différence.

- boit du rakı en mangeant des mezze (des mises en bouche, ou amuses-gueules, si vous préférez). Habituellement, cette super boisson à 45% qu'on coupe moitié-moitié avec de l'eau de source se prend avec du melon d'eau, du melon miel, du cantaloup, du fromage blanc (la feta turque), une autre sorte de fromage "kaysar" (fromage qui ressemble à un mélange de gruyère et de mozzarella), des raisins, des olives noires (fabuleuses, si on les compare aux nôtres qui goûtent la "ca-canne") et vertes, du piment amer, des bananes, des poires, du pain grillé (toasts, ben oui!) des noisettes fraîches et des arachides. C'est ça, le petit snack de brosse typique, ici. J'aime ! C'est très convivial. Rien à voir avec des gens qui vomissent leur bière dans la toilette ou qui sont raides morts sur un divan! Et pourtant, le rakı, c'est fort pas à peu près et quand on en boit, on en boit vraiment beaucoup.

- s'occupe de leurs aînés. Les personnes âgées ne sont pas abandonnées, ici, et très peu vivent dans des foyers. Les aînés sont avec leur famille. On leur trouve une infirmière privée quand elles sont malades ou handicapées. On les visite souvent; on leur doit le respect.

- reçoit en grand. Je suis comme leur invitée de marque. Ils se fendent en dix pour moi. Je n'en demandais pas autant... En fait, je ne demandais rien du tout. Mais ils sont contents, et à chaque fois que je visite un parent, un ami d'Alper et Özlem, j'ai droit à tout un tralala. On me pose des questions, on me demande ce que l'Amérique du Nord pense de la Turquie. Özlem s'organise pour que mon fan club masculin habituel décampe assez vite (hé hé hé, ça marche!). Alper dit que je suis son "emanet". En Turc, ça signifie "prêt". Il considère qu'on m'a prêtée à lui et qu'il se doit de prendre soin de moi comme si j'étais à lui. Özlem me dit la même chose: "Tu es sous ma responsabilité, tu es mon emanet". Alper m'a présenté à ses deux meilleurs amis de gars, pour éviter que je donne ma confiance à de parfaits nioufs. Je peux leur faire confiance, à eux, car ils sont comme des frères pour lui et ici, la fraternité, c'est plus qu'important. D'ailleurs, ces gars disent que je suis leur soeur, et ils m'appellent ainsi, en quelques sortes. Ils surveillent quand je traverse une rue; ils arrêtent même les voitures pour que je passe, comme des brigadiers. Je suis une "emanet". C'est correct. Je me sens totalement en sécurité. Je prépare une petite escapade à Antalya et ils ne veulent pas me laisser partir tant et aussi longtemps que mes réservations ne soient pas toutes confirmées. :D Emanet, que voulez-vous !

- ça joue au backgammon (tabla), au okey, ça écoute de l'arabesk (musique traditionnelle turque, modernisée par certains jeunes chanteurs, ou encore purement à l'ancienne, selon les goûts!) et ça devient tout émotif en écoutant les textes. La musique ici, c'est une vraie institution. Rihanna, Britney, Eminem et les autres, on les entend comme ailleurs, mais quand les Turcs ouvrent leur radio, ils bafoue la pollution musicale pour synthoniser les chaînes de musique d'ici. Ils connaissent toutes les paroles et chantent en coeur dans leur voiture. Certains versent une petite larme si la chanson est triste. Ici, bizarrement (si je compare à chez nous), tu es un homme seulement si tu sais faire face à tes émotions. Les mecs se serrent dans leurs bras, ils peuvent partager un lit, si par exemple y'a pas assez de lits pour tout le monde à un endroit. Quand je pense que chez nous, les hommes peinent à se donner un bec sur la joue...  Ici, ils versent une larme quand ils doivent dire aurevoir, même entre amis.  Je vous dirais que je m'attendais à arriver dans l'entre du macho fini... Angus man forever and ever !!! Je fais de belles découvertes qui brisent mes préjugés un à un.

Je suis stupéfaite, sincèrement.
Par contre, je ne suis pas ici pour vous conter des bobards. Oui, il y a beaucoup de machisme. On n'y peut rien; on est en Orient. Mais c'est pas tout le monde qui adhère au moule typique. En Amérique Latine, je trouvais le "mâle" habituel assez drastique et paresseux.  Ici,  le typique macho turc est en train de disparaitre, car la population est très jeune, et se modernise rapidement de ce côté.
Évidemment, comme ailleurs, la femme a un rôle plus traditionnel, mais elle n'est pas nécessairement moins heureuse.  On trouve de tout. J'ai rencontré une amie d'Özlem à bout après deux grossesses difficiles et déprimée de n'être qu'une maman, et plus rien d'autre. On en trouve aussi chez nous, au Québec. Ce ne sont pas tous les hommes chez nous qui sont à l'aise avec les tâches ménagères, l'éducation des enfants, etc.
L'homme d'ici est très protecteur. Il prend beaucoup de place. Il parle beaucoup et fort. La femme n'est pas obligée d'utiliser son nom de mariage, cependant, et ce, contrairement à ce que je pensais. Aussi, le divorce est assez courant. Les femmes avec de la scolarité travaillent et "gèrent" le salaire des monsieurs. :P Elles contrôlent donc aussi, à leur manière.  La contraception est aussi présente, contrairement à ce que je pensais. Certaines prennent la pillule ou utilisent un stérilet.  C'est assez commun. Les hommes cuisinent assez régulièrement. Je ne m'attendais pas à ça ! En fait, les hommes ont beaucoup cuisiné pour moi, autant les frères que les oncles de Alper, ou Alper lui-même. Les frères de Özlem cuisinent aussi, et ils aiment ça. Par contre, la génération de leurs pères ne touchent pas aux fourneaux.
 Aussi, les hommes prennent un malin plaisir à participer à l'éducation de leurs enfants. Ils sont très présents dans la vie familiale, et ça me réjouit de voire qu'ils ne font habituellement pas de différence entre une fillette et un petit garçon ... outre pour les vêtements et bébelles de foot! :P Ils cajolent beaucoup, bercent les bébés, changent les couches, comptent des histoires avant que les petits ne dorment.

En fait, l'homme turc se divise en quelques catégories:
1) Le macho à l'ancienne : les pères et grands-pères, qui ne voulaient pas que leurs filles étudient, et qui se faisaient servir. On les voit encore, mais c'est une espère relativement en voie de disparition, car elle fait partie de la population vieillissante. Leurs femmes gèrent la maison et eux rapportent le salaire.
2) Le jeune macho (ou angus man lol) : Sa femme le sert à la maison, et habituellement, il agit comme décideur. Madame peut ou non travailler, c'est selon. Le macho donne des ordres, mais participe aussi à l'éducation des enfants. Contrairement à la première catégorie, qui se contentait d'être présent et de donner de l'amour, sans toucher aux couches et aux soins quotidiens.
3) Le romantique. Cette catégorie existe beaucoup chez les jeunes hommes turcs ! Wow ! C'est toute une surprise pour moi ! Certains (plusieurs) jeunes hommes cherchent l'amour fou, et sont à fleur de peau. On sent une grande émotivité chez eux, et cette émotivité est généralement positive. Ils sont assez modernes (cuisine, ménage, etc.) , mais toujours protecteurs, et leur blonde est habituellement gâtée. :) Mesdames québécoises en manque de ce genre d'attention (notre pays étant très individualiste, c'est normal qu'on ne trouve pas ce genre d'hommes souvent! - mais mesdames, sachez que nous l'avons un peu cherché! On prend beaucoup de place, nous les femmes modernes. Et il faut comprendre que si on veut de l'attention, il faut aussi laisser de la place à la personne qui en donne...) , il vous faut le romantique turc. Ils ont habituellement un regard rieur et profond. On les reconnait comme cela.  Et habituellement, ils sont assez jeunes. Quelqu'un expliquait à sa tante: "je laverais les pieds de ma future femme avec de l'eau de mer"...  Özlem m'a donné un coup de coude pour que j'écoute la conversation et m'a dit "lui c'est le typique romantique turc... Sa femme sera gâtée, choyée et aura le coeur tranquille"... les beaux parleurs, ici, ne disent pas ce genre de choses. Ils disent plutôt des trucs du genre" t'es belle à croquer, blablabla..." et ils sont dans la catégorie "angus man"... lol
4) L'homme turc moderne: Celui qui est mi-macho mi-romantique. Sa blonde travaille, il ne veut pas des enfants tout de suite à tout prix (il attend le début de la trentaine), il aime recevoir, il connait bien sa culture.. Il a un coeur traditionnel et des habitudes modernes. Je le décrirais comme ça. Même si c'est pas tout à fait juste.

Bon. Je vous dirais ici que mes vacances sont plus que bonnes. J'ai pris du soleil (je suis encore blanche, mais ça s'en vient!), j'ai connu des gens très merveilleux, j'ai ri, je mange de très bonnes (très très bonnes) choses... Je vais voir le beau Tarkan dans deux jours !! Je parle turc comme une gitane (j'arrive pas à corriger mon mauvais réflexe de ne pas aspirer les H) et c'est correct, ça fait rire tout le monde et ils me comprennent quand même.  Je suis une gitane. J'accepte mon sort ! héhé . Je vous dirais que je comprends beaucoup de choses, maintenant, mais je dois tendre l'oreille et regarder mon interlocuteur en pleine face pour suivre le mouvement des lèvres. Pas facile ! Mon parler est hésitant, souvent je ne mets pas de verbe, mais c'est correct aussi. L'entourage ici sait que je comprends et ils s'adressent donc à moi en turc. Souvent, Özlem commence à me traduire un truc et je la coupe en lui disant ce que j'ai déjà compris... Elle me regarde stupéfaite en riant. Je comprends ! Je commence à comprendre cette langue si métaphorique ! C'est un grand pas en avant pour moi. Je dois parler un peu dans le genre "moi Tarkan toi Jane", mais comme j'essais et que je suis souriante et toujours intéressée à m'améliorer, je suis une vrai homme pour eux ! (Bon, un autre concept turc. Être un homme signifie être une personne d'exception, être vrai, courageux, honnête et de bon coeur!)... Ils disent ça de moi, car ils trouvent courageux le fait que je me lance dans une langue aussi difficile.  Vous allez dire: "pays de marcho", blablabla... Je vous répondrai pas cela: On dit chez nous "avoir des couilles" pour décrire la même idée. Je ne crois pas que le mot "couille" soit très féminin. Être un homme, ou avoir des couilles, oui, c'est macho. On vit dans un monde où le masculin l'emporte sur le féminin, même dans la langue française. Ça porte à réfléchir. Je vous dirais que là où le français distingue le genre féminin et masculin (on a deux genres que l'on doit apprendre, à l'écrit et à l'oral), le turc, lui, ne fait aucune distinction de genre. Il n'y a que le genre neutre. Même dans la famille. En français on dit une soeur, un frère... En turc, on dit "kardeş"... Je ne peux pas le traduire, car tous les mots qui me viennent à l'esprit ont une note masculine. Ex. fratrie (sous-entend frères)... 

Bien sûr, je maîtrise à merveille cette langue qu'on appelle le "turk-lish"... C'est notre code secret à Alper et moi. ;)
Je vous laisse sur ces réflexions, amis et lecteurs.
En espérant ne pas trop vous ennuyer avec mes histoires Allah allah (ton de voix mélodramatique) ! Merci beaucoup pour vos commentaires sur le blog, et pour les plus discrets qui m'envoient des messages privés sur facebook ! J'aime beaucoup vous lire aussi ! 

Hadi görüşürüz !
Öptüm.