mardi 29 mars 2016

À la recherche de Leo DiCaprio... et je ne l'ai pas trouvé, le salaud!

Nous sommes à Ao Nang / Krabi depuis le 27 mars. C'est à dire, à la plage. Plage verte, par moments turquoise...Sable fin... Soleil d'été.
Comme ça fait un bail que je ne vous ai pas écrit, je dois vous mettre en contexte.

Le 26, nous avons pris le train très tôt d'Ayutthaya pour Bangkok. Nous sommes arrivés à la gare et on a découvert qu'en troisième classe, le billet coûtait un gros 15 bahts, donc 0,60$ par personne, pour une balade de 2 heures. À ce prix-là, pourquoi prendre le bus, qui revient à dix fois le prix pour un confort égal? Non mais tsé! On a partagé notre section avec deux Britishs backpackers, lui est zoologiste à la maîtrise et elle est en histoire de l'art à Oxford. On a papoté voyages, histoire, vie animalière, etc. Ce fut une balade en train fort agréable, qui nous a paru quelques minutes seulement.
Nous sommes rapidement allés "dumper" nos sacs au Baan Pra Nond, notre nid à Bangkok, et nous sommes partis au Weekend Market en Skytrain (moyen de locomotion très pratique pour éviter les embouteillages monstres tout en restant à l'air climatisé). Le weekend market, c'est un énorme marché de fins de semaine qui accueille 200 000 personnes par jour (70% de Thaïs et 30% de touristes). On peut donc y trouver certaines aubaines, car il ne s'agit pas seulement de trucs "made in China", contrairement à d'autres types de marchés. C'est sincèrement un véritable fouilli! 15000 échoppes où sont vendu aliments de toutes les sortes, vêtements, animaux (il y a entre autre une section énorme dédiée aux aquariums), bouquins en thaï, oeuvres d'art (on voit les artistes peindre, sculpter, confectionner des bijoux, etc. C'est franchement plaisant). On s'y perd en deux temps et trois mouvements mais pour l'expérience, ça en vaut la peine.  On a osé bouffer dans les stands de bouffe extérieurs, remplis de poulet cuisant sur des énormes barbecues au charbon de bois (maudit que c'est meilleur le barbèque sur charcoal... Dommage que ce soit si polluant le charbon 😠) , et on a bu des trucs non-identifiés  en fontaine,  les verres remplis de glaçons, j'avoue!!! COUPABLE! Côté salubrité, ça semblait décent, donc on a pris le risque (On c'est moi. Éric refuse tous les glaçons en bon voyageur à son affaire).  Puis, après avoir acheté quelques babioles, des boucles d'oreilles pour moi, quelques robes pour ma nièce, etc., on a filé vers l'hôtel pour profiter de la piscine, car il faisait une de ces chaleurs! Routinière pour tout Thaïlandais, oui, mais toujours aussi exceptionnelle pour bibi (moi).

Le lendemain, nous devions déjà nous éclipser pour une autre destination. Nous sommes partis vers 8h45 pour l'aéroport Don Mueang, le deuxième aéroport de Bangkok, pour prendre notre vol vers Krabi. Nous volions avec la compagnie à rabais Air Asia, renommée pour être une excellente compagnie. Très bonne compagnie soit dit en passant.  Comme nous retournons au Baan Pra Nond dans quelques jours, ils nous ont permis de laisser en consigne chez eux nos deux gros sacs à dos. Ô joie! On voyage donc très légers, avec des petits sacs qu'on n'a pas besoin de mettre en soute. En arrivant à l'aéroport, on découvre rapidement que notre vol a été annulé et qu'on a été replacé sur un vol à 13h30 au lieu de 11h40. Galère! Là, on était donc vraiment trop d'avance... surtout que j'ai cette manie d'arriver toujours trop tôt à l'aéroport. C'est comme une maladie incurable. J'aime la vie d'aéroport et y être tôt me sécurise. Mais là, avec le report, c'est moins plaisant.  Surtout qu'Éric n'a pas ma patience pour ces temps d'attente aux airs d'infini. Par contre, je vais vous dire une chose: l'aéroport Don Mueang de Bangkok est assurément le meilleur petit aéroport où passer le temps lorsqu'on en a à égrainer. Il y a tellement de restaurants! Il y a des haltes-bouffe partout, c'est incroyable! Complètement le contraire de l'aéroport de Reykjavik et même de Trudeau. On voit que l'aéroport est en agrandissement. Je l'ai bien aimé. Il y a un certain degré de confort à y attendre un certain temps.

Arrivés à Krabi town, on devait prendre une navette pour rejoindre Ao Nang, la région dans laquelle on prévoyait passer les quatre prochains jours. Notre hôtel n'est pas un bed and Breakfast car je tenais à avoir une piscine, et dans ce secteur, seuls les complexes hôteliers de type "resorts" en ont. Pour 70$ par nuit, on a dégoté une belle petite chambre au Ibis Style, avec piscine délicieusement agréable (je suis mal bronzée, vraiment mal bronzée ouf! et la piscine n'aide pas ma cause), petit déj de type buffet (bien garni), wifi gratuit, etc. On a une vue sur les falaises qui sont ma foi spectaculaires.

On fait donc la vie de vacanciers traditionnels depuis deux jours déjà. Je bois des Pink Ladies et des Daiquiris à la lime. Ao Nang est fort agréable, en général. Le climat est sec et chaud, il fait un soleil de plomb qui me fait détester le froid hivernal encore plus...On peut y avoir un massage thaï pour une bouchée de pain. La plage est belle et propre.
Le seul défaut d'Ao Nang, en fait, c'est la bouffe. C'est comme du thaï adapté pour les Occidentaux, et cuisiné par des Indiens, qui plus est. C'est décevant, et même assez mauvais pour qu'on dommence à rechecher les places à pizzas. Je n'aime pas du tout. Il y a bien deux ou trois cafés plus "fancy", mais c'est fort cher pour ce qu'on y mange. Bref, Ayutthaya me manque avec ses petites places économiques et typiquement locales. Mais Ao Nang pour quelques jours, c'est acceptable hahaha. Faut quand-même pas cracher sur mer et soleil.

Ce matin, nous avions une journée de bateau de prévue, pour visiter Kho Phi Phi et Bamboo Island, faire un peu de snorkelling mais surtout voir le site du film "La Plage", tourné il y a de cela plusieurs années à Maya Bay, et mettant en vedette Leo Di Caprio.
Je l'ai cherché Leo. Partout. Il y avait une foule de gens qui avaient forcément eu la même idée que moi, car la site était malheureusement bondé. C'est un défaut en Thaïlande: les sites touristiques et parcs nationaux n'ont pas de quotas. Les lieux sont donc toujours hyper bondés, c'est ça le capitalisme brut, après tout. Mais une réglementation plus stricte serait fort avantageuse à long terme, surtout pour les parcs nationaux comme par exemple le site de Maya Bay. Ce matin,  il fallait donc ouvrir les yeux plus grands, mieux regarder, saisir l'occasion. Mais non, Leo n'était à nulle part, le salaud. Il n'y avait que des gens mal bronzés comme moi, certains un peu trop serrés dans leur maillot, d'autres vraiment poilus, des orangs-outans en puissance. Il y avait justement un ogre sur mon bateau. Le mec devait mesurer au moins 6 pieds 7, et il était si gros qu'aucun gilet de sauvetage ne lui allait.

Éric va plutôt bien, malgré une journée de mal de mer assez intense. Disons que les activités sur l'eau, ce ne sont pas ses favorites, puisqu'il ne sait pas nager. Il m'accompagne pour me faire plaisir, mais ces journées sont plutôt difficiles pour lui. Aujourd'hui, il a senti pour la première fois le mal de mer. Pas jojo, ça. Moi, je l'ai tout le temps. Et j'ai aussi le mal de terre, comme on dit. Dès que je sors d'un bateau, le sol semble se dérober à mes pieds. Ça tourne pendant plusieurs heures. D'ailleurs, ça tourne en vous écrivant ces quelques lignes.

Je vais donc vous laisser sur quelques photos de nos dernières journées.
Demain, on retrouve nos amis les Chiliens Pedro et Daisy pour une dernière journée à la mer. Après, retour à Bangkok pour terminer ces vacances.

à plus les cocos.

vendredi 25 mars 2016

Lunettes volées, coups de soleil de fermiers, bouffe et chaleur "red hot chili peppers"

Aujourd'hui, je ne vous parlerai pas de dizaines de temples que l'on a visité à Ayutthaya depuis deux jours. Non. Parce que des temples, on en a vu. Éric n'est plus capable d'entendre le mot. Je dis "temple" et il a une soudaine envie de vomir. Ne vous méprenez pas; ils étaient tous magnifiques et ils sont tous à voir si vous passez par ici un jour, mais OMG! Depuis le début de ce voyage, on en a vu pour les fous et les fins!
C'est fini maintenant! (Enfin... Il y a un temple que je veux voir à Krabi, mais j'ai pas encore convaincu Éric d'y aller et de gravir les 1260 marches pour l'atteindre. C'est pas les marches qui l'énervent, mais bien le fait que c'est un autre temple, hé oui!, et aussi, c'est un peu loin de notre point d'encrage).

Alors, disons que pour l'instant, les temples, c'est fini.
À force d'en visiter, on a chacun un beau coup de soleil agricole. Un bronzage de farmer. J'ai des plaques partout... Je ne sais pas si c'est moi qui n'a pas la touch pour étaler mon écran solaire, mais on dirait tellement que j'en oublie des bouts! Pour tout dire, c'est laid en taaaaaa... Éric, lui, a un cou bronzé ... mais avec une trace blanche en plein milieu, gracieuseté de sa chaîne qu'il n'enlève jamais. C'est de toute beauté. Vraiment, on a le tour, côté bronzage impeccable. Aussi, comme j'ai porté ma FitBit tous les jours depuis le 12 mars, j'ai une belle interruption de bronzage au poignet gauche... Si vous dites que je n'ai pas bronzé (parce que ça ne parait pas tant que cela à première vue), je vais enlever ma montre pour vous traumatiser bien comme du monde. C'est là que vous vous rendrez compte que j'étais Blanche-Neige en personne avant ce voyage. Maintenant, j'ai juste l'air d'un être humain normal ou à peu près.  J'avouerais qu'avec tout ce soleil, ma peau est vraiment plus belle. J'ai moins la peau grasse (j'ai une peau mixte habituellement) et j'ai moins de boutons, bien que je ne sois pas portée à en avoir beaucoup. Je sais qu'un peu de soleil ne fait pas de tort. C'est l'abus/le bronzage en cacanne qui causent des problèmes de peau irréversibles, n'en déplaise à leurs adeptes.

Fait divers: Éric s'est fait voler ses lunettes soleil polarisées par ma faute à la station de bus de Suhkothaï. Probablement que j'étais encore en train de me prendre en selfie quand quelqu'un a chipé la paire qu'il m'avait demandé de surveiller pendant cinq minutes. J'avoue, j'ai été négligente. Leçon apprise, je vais être vigilante la prochaine fois qu'on me confie quelque chose, mais j'ai eu droit à un beau petit sacre bien mérité (la chose valait tout de même 150$ oups, donc ça méritait effectivement un sacre ou deux... même trois).

En arrivant à Ayutthaya, je suis tombée amoureuse du petit hôtel que l'on avait réservé,  Promtong Mansion. Il s'agit d'un hôtel de 15 chambres très bien tenues et à bas prix. La chambre ne coûte que 30$ par nuit pour deux, et inclue la tivi, l'air climatisé, salle de douche privée, wifi gratuit, piscine, mini frigo, eau et noix, et bien entendu, les conseils de la charmante gérante, fille du propriétaire, une femme qui drive (une vraie, là! Elle est le boss!). C'est tellement propre qu'on pourrait dormir à même le sol. La chambre est toute simple, rien de bien fancy, mais c'est exactement le type d'endroit sécuritaire, bien placé et bien tenu qu'on veut fréquenter pour passer une bonne nuit. On nous avait donné une chambre et l'air climatisé ne semblait pas fonctionner. Je lui ai vraiment donné sa chance, à l'air, tsé. Il faut dire qu'ici, à Ayutthaya, il fait environ 38-40°C à tous les jours, mais c'est diablement humide! Une vraie chaleur "red hot chili pepper". Ouf! On est parti souper en laissant l'air fonctionner à plein régime, en nous disant qu'au retour, la chambre serait probablement fraîche, mais lorsque nous sommes revenus, il faisait encore 33 dehors... et c'était plus frais que dans la chambre. Il devait faire envion 50, sans joke! Ça m'a rappelé le bon vieux temps, quand je vivais à Ciudad Obregon sans air climatisé dans ma maisonnette, moi, pauvre enfant idiote de 18 ans. Croyez-moi, à 36 ans, je tolère pas mal moins ce genre d'aventures hahaha. On a demandé à la gérante de venir nous aider à fixer le problème, et après une tentative infructueuse, elle nous a changé de chambre, en s'excusant mille fois, et en nous offrant une bière bien froide pour la peine.  C'est ça du service. La nouvelle chambre est identique à la première, mais d'une douce fraîcheur qui nous emballe follement lors des chauds après-midis d'Ayutthaya. On fait des visites le matin, un petit somme en après-midi à la clim, et une balade en soirée pour profiter de cette "fraîcheur" fort agréable des soirées à 35°C de la ville. On opère, par contre. On fait des visites terriblement intenses jusqu'à 14h00 environ. Après, on relâche la pression et on se prélasse. En vacances, il faut savoir se ressourcer aussi. Pas juste courir partout! Aussi, comme il est illogique de tout savoir d'un pays en trois semaines, il faut faire des choix judicieux.  Par exemple, nous, nous avons choisi de voire des temples (héhéhé), aller au sanctuaire d'éléphants, faire du snorkelling, assister à des combats de muay thaï, profiter de la bouffe de rue. Pas de trek pour moi; je ne suis pas assez en forme pour aimer cela. Je suis loin d'être au niveau que j'étais en 2008 lors de l'Inka Trail et en 2009 en Indonésie. Au lieu de trekker, je marche, pendant ce voyage. À la folie. À midi, mon podomètre m'indique que j'ai déjà atteint mon objectif journalier. Pas mal pareil, hein? Puis-je vous dire que je préfère mille fois mon 40°C humide d'ici que le -25°C rimouskois? Me croyez-vous?

En terminant, je veux vous parler de bouffe. De bouffe de rue, pas de restos gastronomiques, là. Bien que certains endroits soient d'une hygiène douteuse, je trouve que la plupart des échoppes de rue et petites gargotes très bien équipées et entretenues. Je vois la viande crue gardée sur lit de glace, certaines génératrices, beaucoup d'organisation dans la préparation préalable des légumes. Ça nous a donné confiance de préconiser ces endroits pour nos repas. En plus d'être terriblement économique (on peut manger pour un ou deux dollars par personne, bien souvent), on y découvre plusieurs spécialités locales. Souvent nous sommes les seuls étrangers attablés parmi une horde de Thaïlandais, car comme je vous le disais dans un billet précédent, c'est la basse saison touristique au nord du pays. L'avantage, c'est que la plupart des sites sont agréables à visiter. Aussi, tout est moins cher. Je ne suis pas certaine que quelques unes de mes connaissances et même certains membres de ma famille oseraient manger là où l'on mange, mais c'est tant pis pour eux! Après tout, passer à côté de l'expérience de la bouffe locale, celle du vrai monde (pas du thaï pour les touristes, là), ça fait partie de l'expérience du voyage. Si on passe à côté de cela, on boude notre plaisir. Je ne vous dis pas de bouffer n'importe quoi et de tout essayer. Vous êtes quand même capable de regarder les gens préparer les mets, et constater par vous-mêmes de la qualité des ingrédients. Mais je crois sincèrement que vous avez moins de chance d'être malade en mangeant dans une échoppe qui réfrigère la viande que si vous mangez dans un buffet dans le Sud, sur lequel vous n'avez pas la possibilité de garder l'oeil sur le processus de préparation des mets, et dont certains plats restent longtemps sous un réchaud. Le seul bémol: la glace et l'eau. J'ai pris de la glace pas mal depuis le début de ce voyage et j'ai pas encore été malade. Par contre, j'ai cru remarquer que la glace arrive en sacs, et ça semble vraiment être de la glace faite industriellement, donc avec une certain contrôle de qualité. Si vous ne savez pas d'où vient la glace, abstenez-vous. Même chose pour l'eau non bouillie. Pour le reste, gâtez-vous!

On a mangé des tonnes de crevettes depuis notre arrivée au pays. Je pense que je mange un plat de crevettes à tous les jours, si c'est pas deux. Elles sont délicieuses, pas chères et fraîches, puisque le pays consomme beaucoup de produits de la mer. Éric lui est fou des soupes. Ce midi, nous avons décidé d'arrêter dans un petit endroit avec des tables extérieures où l'on pouvait composer sa soupe sur mesure. Le type de nouilles (aux oeufs, de riz, etc.), le type de base, le type de porc (porc haché, porc braisé, dumplings de porc, foie de porc), légumes (pousses, kale, chou, fèves, basilic thaï, etc.).  C'était vraiment bon, totalement local (personne ne parlait l'anglais, c'est peu dire) et on a finalement payé 1.50$ par personne pour notre bol de soupe sur mesure, et une Fanta chacun. Une vraie joke côté prix.
Ce qui est intéressant en lien avec la bouffe d'ici, c'est que malgré que les Thaïlandais utilisent assez d'huile, la nourriture est saine, habituellement. Ils ont très bien compris l'équilibre des saveurs, mélant le sucré, le salé, l'aigre/amer et le piquant pour créer des saveurs fantastiques. Il y a très peu d'obèses ici à comparer au Canada. Chez nous, 40% des gens ont un surplus de poids, sans nécessairement parler d'obésité. Ici, bien qu'on voit quelques personnes en surplus de temps en temps, je suis certaine que le le pourcentage est dix fois moins élevé. Je peux compter sur les doigts d'une main les personnes obèses que j'ai vu en deux semaines, c'est peu dire. Les bouillons sont beaucoup moins salés que chez nous, premièrement. C'est flagrant. Les saveurs ne sont pas automatiquement liées au sel, contrairement à chez nous. Aussi, bien qu'un peu de sucre est utilisé dans les préparations des sauces, très peu de sucre raffiné est consommé ici. Déjà, trouver un dessert est difficile. Il y a bien ce riz collant au lait servi avec de la mangue fraîche, que nous avons pu goûter, et quelques stands à crème glacée. Aussi, certains kiosques â rotis (petits pains indiens cuits avec un oeuf, une banane tranchée et rehaussée d'un coulis de lait condensé sucré) existent, ça et là. C'est à peu près tout.
La dent sucrée, les Thaïlandais ne l'ont pas... sauf pour les fruits. En fait, Éric et moi pensons que la grande qualité de leurs fruits enlève cette nécessité de consommer du sucre raffiné. Croquer dans une mangue, de l'ananas ou du melon, c'est la parfaite dose de sucre pour combler un goût, une rage de sucré. En tout cas, moi, ça me satisfait totalement. Je n'ai jamais de ma vie bu d'aussi bons jus de fruits / smoothies que dans ce pays. Il n'y a aucun comparable, pas même ce que j'avais au Mexique. Ici, on passe de la glace au mélanger pour bien la piler, et on ajoute le fruit brut, sans aucun additif. C'est tout. Le plaisir d'en boire est indescriptible. Si simple à faire, si délicieux à consommer. Un tel commerce ferait une petite fortune à Rimouski. Pas besoin d'extracteur à jus, là. Juste un bon "blender" et des fruits mûrs. À consommer sans modération, croyez-moi.
Nous avons remarqué le peu de produits laitiers utilisés ici dans la cuisine. En fait, ils n'en utilisent aucun, sauf le lait condensé sucré sur les rares desserts et dans le café. Pas de fromage, pas de lait. Certes, un peu de yogourt dans les smoothies ou comme cela, au dépanneur, pour le petit déj (parfois), mais c'est tout. Les Asiatique sont renommés pour vivre plus vieux que les Occidentaux, avoir moins de maladies chroniques, etc. Certains étudient maintenant la corrélation entre la quasi absence de produits laitiers et cette santé bien meilleure. Je vous dirais que les produits laitiers ne me manquent pas, et depuis deux semaines, mon nez est débloqué, moi qui fait de la sinusite chronique habituellement. Je sais qu'un lien entre le lait et la sinusite chronique est en train d'être prouvé. Je commence à croire qu'il est réel.
Éric et moi choisissons nos repas en fonction de nos envies du moment. On goûte à plusieurs plats et on le fait à l'asiatique, c'est à dire dans le partage. C'est fou comme les Occidentaux tiennent à avoir leur propre assiette de tout. En Asie, tout comme au Moyen-Orient, le repas est un moment de partage. On mange directement dans le plat de service, ou on se sert une portion directement à table. On place tous les plats au centre et on mange dans le partage le plus pur et le plus simple. Cette façon de manger m'inspire beaucoup et j'aimerais commencer à la calquer à la maison, en servant des plats de service et que chacun prenne une petite portion, quitte à se resservir. On mange moins, premièrement, car on ne termine pas nécessairement son assiette remplie à raz bord, mais on se sert plutôt au gré de sa propre faim, au fur et à mesure. On mange aussi plus lentement, ce qui favorise une meilleure digestion. C'est carrément une question de mode de vie. Les portions sont aussi bien différentes des nôtres. Plus petites, plus équilibrées.

Bon. On quitte Ayutthaya demain matin assez tôt pour une trop courte journée à Bangkok avant de voler vers Krabi le 27 mars. Un stop qui va nous permettre de rapidement renouer avec l'effervescence de la ville. J'ai beaucoup apprécié ces neuf jours au nord du pays. Je vous dirais que ma ville préférée jusqu'à maintenant es Ayutthaya, pour son rythme de vie, la gentillesse de ses gens et la verdure quasi tropicale qui parsème la ville de bout en bout. Les temples en pleine ville donnent un cachet unique à l'endroit. Si vous planifiez un voyage en Thaïlande, osez Ayutthaya. Seul bémol, nous avons vu aujourd'hui des touristes se promenant à dos d'éléphant en ville. Les éléphants étaient tous épuisés. Certains laissaient trainer leur trompe au sol sur l'asphalte. On nous avait expliqué ce comportement au sanctuaire de Chiang Mai; les éléphants très fatigués n'ont plus la force de tenir leur trompe, qui est très lourde. Ils la laissent donc pendre au sol lorsqu'ils n'ont pas de support pour la déposer (un arbre accessible, par exemple). J'ai trouvé ça triste. Les éléphants étaient tous montés par un ou deux touristes et un "conducteur", lequel tenait une pioche affûtée pour piquer les tempes de l'éléphant pour le diriger. C'est une forme de maltraitance. Parfois, on pense vivre une aventure formidable en montant une bête sauvage domestiquée. Certains animaux sont faits pour cela et aiment cette relation avec l'humain (ex: les dromadaires et les cheveux, mais aussi les chiens de traîneaux). Par contre, les éléphants maltraités à coup de pioche derrière les oreilles et sur les tempes, parfois jusqu'au sang, ça ne me semble pas une relation harmonieuse animal-humain.

Pensez-y bien. Nous sommes les seuls responsables de la maltraitance animale en ce monde. Seul l'humain est assez sordide pour agir ainsi. Ne nous surprenons donc pas de notre manque d'humanité envers d'autres cultures, par la suite, si nous ne sommes même pas capables de respecter un tant soit peu la faune et la flore.

Bon weekend de Pâques à tous et profitez de votre congé (ceux qui en ont un!)


mercredi 23 mars 2016

Suhkothai, du gros soleil sale et quelques réflexions weirdo

Nous partons de Suhkothai pour Ayutthaya demain matin. On a nos billets de bus pour le départ de 8h45. Il faudra donc se lever encore tôt.
La routine quoi!
Ça fait du bien de garder une certaine hygiène de vie, même pendant les vacances, et nous lever tôt nous a permis jusqu'à maintenant de maximiser notre temps à visiter, compte tenu qu'il fait trop chaud  en après-midi pour faire de la randonnée pédestre. Même les tuk-tuks se cachent en PM. Ils préfèrent se faire sécher les dents à l'air climatisé, dans un cyber-café ou ailleurs, peu importe.

Il faut dit que depuis notre départ de Rimouski, il fait un de ces soleils. Un gros soleil sale, qui te brûle impunément la peau, ta belle petite peau trop blanche, sans te laisser de chance, même avec un écran solaire de FPS 60. Il ne se cache jamais derrière un nuage, lui, il nous attaque violemment  le nez et les oreilles, nous mord, nous grève.  On plume de partout! C'est dégueulasse! Je ne me plains pas; je sais où je vais et où je retourne, les amis. Mais nous sommes passés quand même d'un extrême à l'autre... de Rimouski à -30 vers le 40°C d'hier. Les êtres humains sont des top machines capables d'en prendre. Hell yeah! J'aimerais simplement être aussi capable de colorer un peu. Vous savez, je ne suis pas capable de bronzer. Je brûle, je plume et je redeviens blanche. Du coup, personne ne me croit quand je reviens de vacances. J'ai présentement un petit hâle, mais j'ose espérer pouvoir le garder pour quelques semaines, en considérant que ce gros soleil sale continuera de nous accompagner jusqu'au 3 avril, date de notre retour en terre nordique. (non! j'veux pas! hahaha)

Je veux vous raconter ce qu'on a fait en deux jours... C'est simple comme bonjour; on a visité des temples, et des temples, et des temples, et encore des temples. On a littéralement dévoré des yeux tous les temples les plus baba cools de la région. Et je vous en passe un papier: faire ceci en bicyclette ou avec les transports en commun, c'est carrément du suicide. Ne faites pas les voyageurs hippies anti toute, là... Si vous venez ici, osez la voiture privée ou le tuk-tuk pour vous mener d'un site à l'autre.  D'une part, les sites sont multiples, éloignés les uns des autres, et fort mal indiqués. D'autre part, le peu de transports en commun du coin, surtout pour rejoindre le parc de Si Satchanalai, vous causera bien des maux de tête. Nous avons osé le tuk tuk hier et la voiture (camionnette privée pas mal déglinguée) aujourd'hui. OMG yes! Idée de génie! Nous sommes des génies hahaha!
Hier, on a fait nos dix milles pas (merci FitBit de m'aider à focaliser sur mes objectifs quotidiens!) dans la ville cité de Suhkothai, ancienne capitale impériale de Thaïlande. C'était franchement grandiose. Les temples sont éparpillés un peu partout, ils sont encore truffés de Bouddhas de toutes les grandeurs, de toutes les hauteurs. Comme on est en basse saison, il y a peu de touristes dans le coin (ils préfèrent aller à la plage au Sud en mars et avril) et ça nous permet de profiter au maximum de la grande beauté de l'espace, de nous délecter sans trop d'interruptions de toute cette histoire, de tous ces vestiges, silencieux témoins du passé. Nous avons fait la "run de lait" des temples en tuk-tuk, avec un chauffeur unilingue thaï, mais qui connaissait vraiment sa job. Il savait où nous mener, il connaissait par cœur le nom de tous les sites, etc.

On a suivi à peu près le même modus operandi ce matin, pour aller visiter un "must" selon le Routard: le Parc Si Satchanalai, sauf qu'au lieu du tuk-tuk, c'est un jeune homme de vingt-cinq ans parlant un anglais comique et musical qui nous guidait en camionnette. Le parc Si Satchanalai est à 57 km de Suhkothai. Sincèrement, c'est un lieu sortant tout droit d'un roman fantastique. Les temples sont très anciens, assis ça et là dans la forêt et sur la colline... On a un peu l'impression d'être dans le décor d'un film d'Indiana Jones ou un truc similaire. Vraiment, si vous passez par ici un jour, prenez une journée de plus pour vous permettre d'y faire un arrêt car c'est un joyau. C'était carrément vide de touristes. Une quinzaine de visiteurs tout au plus occupaient les lieux (et je suis généreuse) pour un parc pourtant énorme et grandiose. Comme il est difficile d'accès, plusieurs voyageurs passent leur tour. On avait l'impression que la nature nous faisait un cadeau inestimable et d'être soudainement au fait d'un des secrets les mieux gardés de Thaïlande.  Par contre, autant pour Old Suhkothai que pour Si Satchanalai, il faut se lever tôt. Vos visites doivent impérativement être terminées vers 13h, car sinon, vous fondrez comme de la glace au soleil. Il fait si chaud! Et par moment c'est si humide! On a eu droit à un 40°C hier. Avec l'humidité, on enfle de partout. J'ai les cheville grosses comme des troncs d'arbres, je vous le jure, mais je vous épargne la photo, car c'est franchement dégueulasse, du moins à mon goût.
Autre conseil pour la région de Suhkothai: réservez un hôtel ou une pension avec piscine. Vous serez enchanté en après-midi de pouvoir en profiter et vous prélasser comme un pacha. C'est ce que j'aime de ce séjour dans la région: On a fait du gros sport le matin et de la grosse paresse l'après-midi.

Éric a eu aussi une luck de la mort qui tue; celle d'avoir pu s'entrainer une heure avec un entraîneur privé de Muay Thai. Pas un no name là. Un entraineur âgé et expérimenté ayant formé des combattants assez bons pour se battre au Lumpinee, le stade mythique de Bangkok. Éric réalisait donc un rêve en pouvant le faire ici, dans un gym perdu à l'extérieur de la ville, presque dans le bois. C'est notre chauffeur de ce matin qui a organisé le tout avec son père, car ils connaissaient l'entraîneur personnellement. Éric trouvait que son beau bronzage de fermier et sa bedaine ne cadraient pas vraiment avec le décor, mais il a su oublier le malaise initial pour s'adonner à ce sport qu'il aime énormément. On peut dire que c'est fait, même s'il c'était pas la forme hein. 😉

J'aimerais vous parler maintenant de quelques constats qu'Éric et moi avons faits et aussi démystifiés depuis le début de ce voyage.

1) La couleur des voitures.
J'ai fait remarquer à Éric que dans ce pays, 99% des voitures étaient soit blanches, soit noires, soit grises ou soit beige. Mais principalement blanches. On avait même vu une vitrine d'un concessionnaire Toyota avec 100% de voitures blanches, peu importait le modèle. Ça avait piqué ma curiosité. Éric aussi se questionnait. C'est frappant, surtout qu'au Québec, presque tout le monde a une voiture bleue, rouge ou argent. Notre charmant petit chauffeur nous a expliqué le pourquoi du comment ce matin.
Imaginez-vous donc qu'ici, les voitures blanches sont moins chères. Et de pas mal. Une blanche est environ 500$ moins chère qu'une noire, et 1500$ de moins que des couleurs comme le rouge ou le bleu. Comme les voitures sont chères pour les Thaïlandais, ils choisissent une couleur blanche pour se permettre l'air climatisé. C'est aussi beaucoup moins chaud (ici, 15°C c'est le gros frette. Pas besoin de vous dire qu'à 40°C, un char noir, c'est pas de la tarte).

2) La grande question des ladyboys.
Je me questionnais dans mon dernier billet à savoir si les ladyboys étaient ou non bien acceptés dans la société thaïlandaise. J'avance encore dans ma quête de réponse.  Ce même gentil petit chauffeur, béni soit-il, a répondu à plusieurs de mes questions à ce sujet, en riant. Il mentionnait qu'il y aurait environ 10 millions de ladyboys en Thaïlande, donc 1 sur 7. Attention, ce chiffre provient de mon chauffeur de taxi et je n'ai aucune preuve de sa véracité. Cependant, ça prouve qu'il y en a vraiment énormément au pays. Il mentionnait que c'est bien accepté, que dès 15 ou 16 ans un jeune peut faire le choix de devenir ladyboy et que dans sa seule classe trois jeunes hommes ont pris cette décision après le secondaire.  La capitale des ladyboys est Pattaya. Les ladyboys sont admirées pour leur corps carrément plus que parfait et leur certaine élégance (pas toujours, mais souvent) dans le détail du vêtement, du maquillage, de la chaussure, etc. Il mentionnait que lui-même, un thaï habitué d'en voir, il hésite sur l'identifaction du sexe de la personne devant lui un tiers du temps dans certaines régions. Les plus beaux ladyboys viennent de la région du Ihsan. Il mentionnait aussi que plusieurs Marines américains arrêtent à Pattaya en permission,  et se font prendre en pendant faire la fête avec des jeunes femmes parfaites et délurées... mais qui en réalité s'avèrent des ladyboys. Il ne s'agit pas nécessairement de prostitution. Il s'agit de gens qui s'habillent en femme pour sortir, et qui sont parfois opéré, mais pas toujours. Pattaya est leur fief. Attachez votre tuque avec de la broche si vous passez par là et que l'envie vous prend de flirter dans les bars. Les plus belles sont souvent les plus surprenantes ici.

3) La leçon d'humilité à saveur épicée
J'ai eu une bonne leçon d'humilité hier midi au resto de mon hôtel. Tsé quand t'as vécu au Mexique, tu penses que t'es capable de tout prendre côté piment. J'étais jusqu'à hier une de ces vantardes du piquant. "Amenez-en du piquant! Je n'ai plus de papilles gustatives depuis des années; je suis capable d'en prendre". Ouin. Hier midi, j'ai rencontré mon Waterloo du chili. J'ai commandé un lap de porc "Spicy", donc à la thaïlandaise... et j'ai tellement eu de la misère à m'en remettre que j'ai presque fait une rechute de coca cola. J'en ai bu deux de suite, je devrais même dire calé. J'ai jamais de ma vie goûté un met aussi piquant. J'avais le nez qui coulait, les yeux qui braillaient, la langue en feu de fôret, des sueurs, et j'étais sûrement pas loin de la montée de fièvre. J'exagère à peine. C'était ce qu'on appelle "une expérience enrichissante". Mon égo en a pris un coup; je ne prétendrai plus jamais être la plus tough mangeuse de piments. Les 70 millions de Thaïlandais me battent à plate couture.

4) L'araignée géante.
Ce matin, Éric, en voulant ramasser son t-shirt laissé sur le divan de notre chambre, l'a laissé tombé en catastrophe (et avec moult petits cris) lorsqu'il a aperçu une méga araignée qui s'y promenait. Éric est un grand arachnophobe. Moi aussi j'en suis une, mais lui, c'est le boutte du boutte côté arachnophobie. J'ai pas pu voir la bestiole car elle s'est réfugiée sous le divan. Éric lui s'est pratiquement enfermé dans la salle de bain et m'a lancé un "je sors pas d'ici, moi!" de l'autre côté de la porte. Il s'est évidemment décidé à sortir par la suite, mais s'est empressé d'aviser le gérant d'hôtel de la présence de la "chose à huit pattes". Le personnel a dû passer au  peigne fin notre chambre. On ne saura probablement jamais si la bibite est morte ou non. Mais Éric se sent soudainement moins confiant lorsqu'il doit s'aventurer sur les dalles du plancher. Vive les pays chauds! On y trouve de tout, et pas toujours des amis.


Sur ces belles paroles, je vous laisse avec quelques photos mélangées et je vous réécris depuis la belle et célèbre Ayutthaya, destination prisée des amoureux d'histoire.

Bonne journée.