vendredi 25 mars 2016

Lunettes volées, coups de soleil de fermiers, bouffe et chaleur "red hot chili peppers"

Aujourd'hui, je ne vous parlerai pas de dizaines de temples que l'on a visité à Ayutthaya depuis deux jours. Non. Parce que des temples, on en a vu. Éric n'est plus capable d'entendre le mot. Je dis "temple" et il a une soudaine envie de vomir. Ne vous méprenez pas; ils étaient tous magnifiques et ils sont tous à voir si vous passez par ici un jour, mais OMG! Depuis le début de ce voyage, on en a vu pour les fous et les fins!
C'est fini maintenant! (Enfin... Il y a un temple que je veux voir à Krabi, mais j'ai pas encore convaincu Éric d'y aller et de gravir les 1260 marches pour l'atteindre. C'est pas les marches qui l'énervent, mais bien le fait que c'est un autre temple, hé oui!, et aussi, c'est un peu loin de notre point d'encrage).

Alors, disons que pour l'instant, les temples, c'est fini.
À force d'en visiter, on a chacun un beau coup de soleil agricole. Un bronzage de farmer. J'ai des plaques partout... Je ne sais pas si c'est moi qui n'a pas la touch pour étaler mon écran solaire, mais on dirait tellement que j'en oublie des bouts! Pour tout dire, c'est laid en taaaaaa... Éric, lui, a un cou bronzé ... mais avec une trace blanche en plein milieu, gracieuseté de sa chaîne qu'il n'enlève jamais. C'est de toute beauté. Vraiment, on a le tour, côté bronzage impeccable. Aussi, comme j'ai porté ma FitBit tous les jours depuis le 12 mars, j'ai une belle interruption de bronzage au poignet gauche... Si vous dites que je n'ai pas bronzé (parce que ça ne parait pas tant que cela à première vue), je vais enlever ma montre pour vous traumatiser bien comme du monde. C'est là que vous vous rendrez compte que j'étais Blanche-Neige en personne avant ce voyage. Maintenant, j'ai juste l'air d'un être humain normal ou à peu près.  J'avouerais qu'avec tout ce soleil, ma peau est vraiment plus belle. J'ai moins la peau grasse (j'ai une peau mixte habituellement) et j'ai moins de boutons, bien que je ne sois pas portée à en avoir beaucoup. Je sais qu'un peu de soleil ne fait pas de tort. C'est l'abus/le bronzage en cacanne qui causent des problèmes de peau irréversibles, n'en déplaise à leurs adeptes.

Fait divers: Éric s'est fait voler ses lunettes soleil polarisées par ma faute à la station de bus de Suhkothaï. Probablement que j'étais encore en train de me prendre en selfie quand quelqu'un a chipé la paire qu'il m'avait demandé de surveiller pendant cinq minutes. J'avoue, j'ai été négligente. Leçon apprise, je vais être vigilante la prochaine fois qu'on me confie quelque chose, mais j'ai eu droit à un beau petit sacre bien mérité (la chose valait tout de même 150$ oups, donc ça méritait effectivement un sacre ou deux... même trois).

En arrivant à Ayutthaya, je suis tombée amoureuse du petit hôtel que l'on avait réservé,  Promtong Mansion. Il s'agit d'un hôtel de 15 chambres très bien tenues et à bas prix. La chambre ne coûte que 30$ par nuit pour deux, et inclue la tivi, l'air climatisé, salle de douche privée, wifi gratuit, piscine, mini frigo, eau et noix, et bien entendu, les conseils de la charmante gérante, fille du propriétaire, une femme qui drive (une vraie, là! Elle est le boss!). C'est tellement propre qu'on pourrait dormir à même le sol. La chambre est toute simple, rien de bien fancy, mais c'est exactement le type d'endroit sécuritaire, bien placé et bien tenu qu'on veut fréquenter pour passer une bonne nuit. On nous avait donné une chambre et l'air climatisé ne semblait pas fonctionner. Je lui ai vraiment donné sa chance, à l'air, tsé. Il faut dire qu'ici, à Ayutthaya, il fait environ 38-40°C à tous les jours, mais c'est diablement humide! Une vraie chaleur "red hot chili pepper". Ouf! On est parti souper en laissant l'air fonctionner à plein régime, en nous disant qu'au retour, la chambre serait probablement fraîche, mais lorsque nous sommes revenus, il faisait encore 33 dehors... et c'était plus frais que dans la chambre. Il devait faire envion 50, sans joke! Ça m'a rappelé le bon vieux temps, quand je vivais à Ciudad Obregon sans air climatisé dans ma maisonnette, moi, pauvre enfant idiote de 18 ans. Croyez-moi, à 36 ans, je tolère pas mal moins ce genre d'aventures hahaha. On a demandé à la gérante de venir nous aider à fixer le problème, et après une tentative infructueuse, elle nous a changé de chambre, en s'excusant mille fois, et en nous offrant une bière bien froide pour la peine.  C'est ça du service. La nouvelle chambre est identique à la première, mais d'une douce fraîcheur qui nous emballe follement lors des chauds après-midis d'Ayutthaya. On fait des visites le matin, un petit somme en après-midi à la clim, et une balade en soirée pour profiter de cette "fraîcheur" fort agréable des soirées à 35°C de la ville. On opère, par contre. On fait des visites terriblement intenses jusqu'à 14h00 environ. Après, on relâche la pression et on se prélasse. En vacances, il faut savoir se ressourcer aussi. Pas juste courir partout! Aussi, comme il est illogique de tout savoir d'un pays en trois semaines, il faut faire des choix judicieux.  Par exemple, nous, nous avons choisi de voire des temples (héhéhé), aller au sanctuaire d'éléphants, faire du snorkelling, assister à des combats de muay thaï, profiter de la bouffe de rue. Pas de trek pour moi; je ne suis pas assez en forme pour aimer cela. Je suis loin d'être au niveau que j'étais en 2008 lors de l'Inka Trail et en 2009 en Indonésie. Au lieu de trekker, je marche, pendant ce voyage. À la folie. À midi, mon podomètre m'indique que j'ai déjà atteint mon objectif journalier. Pas mal pareil, hein? Puis-je vous dire que je préfère mille fois mon 40°C humide d'ici que le -25°C rimouskois? Me croyez-vous?

En terminant, je veux vous parler de bouffe. De bouffe de rue, pas de restos gastronomiques, là. Bien que certains endroits soient d'une hygiène douteuse, je trouve que la plupart des échoppes de rue et petites gargotes très bien équipées et entretenues. Je vois la viande crue gardée sur lit de glace, certaines génératrices, beaucoup d'organisation dans la préparation préalable des légumes. Ça nous a donné confiance de préconiser ces endroits pour nos repas. En plus d'être terriblement économique (on peut manger pour un ou deux dollars par personne, bien souvent), on y découvre plusieurs spécialités locales. Souvent nous sommes les seuls étrangers attablés parmi une horde de Thaïlandais, car comme je vous le disais dans un billet précédent, c'est la basse saison touristique au nord du pays. L'avantage, c'est que la plupart des sites sont agréables à visiter. Aussi, tout est moins cher. Je ne suis pas certaine que quelques unes de mes connaissances et même certains membres de ma famille oseraient manger là où l'on mange, mais c'est tant pis pour eux! Après tout, passer à côté de l'expérience de la bouffe locale, celle du vrai monde (pas du thaï pour les touristes, là), ça fait partie de l'expérience du voyage. Si on passe à côté de cela, on boude notre plaisir. Je ne vous dis pas de bouffer n'importe quoi et de tout essayer. Vous êtes quand même capable de regarder les gens préparer les mets, et constater par vous-mêmes de la qualité des ingrédients. Mais je crois sincèrement que vous avez moins de chance d'être malade en mangeant dans une échoppe qui réfrigère la viande que si vous mangez dans un buffet dans le Sud, sur lequel vous n'avez pas la possibilité de garder l'oeil sur le processus de préparation des mets, et dont certains plats restent longtemps sous un réchaud. Le seul bémol: la glace et l'eau. J'ai pris de la glace pas mal depuis le début de ce voyage et j'ai pas encore été malade. Par contre, j'ai cru remarquer que la glace arrive en sacs, et ça semble vraiment être de la glace faite industriellement, donc avec une certain contrôle de qualité. Si vous ne savez pas d'où vient la glace, abstenez-vous. Même chose pour l'eau non bouillie. Pour le reste, gâtez-vous!

On a mangé des tonnes de crevettes depuis notre arrivée au pays. Je pense que je mange un plat de crevettes à tous les jours, si c'est pas deux. Elles sont délicieuses, pas chères et fraîches, puisque le pays consomme beaucoup de produits de la mer. Éric lui est fou des soupes. Ce midi, nous avons décidé d'arrêter dans un petit endroit avec des tables extérieures où l'on pouvait composer sa soupe sur mesure. Le type de nouilles (aux oeufs, de riz, etc.), le type de base, le type de porc (porc haché, porc braisé, dumplings de porc, foie de porc), légumes (pousses, kale, chou, fèves, basilic thaï, etc.).  C'était vraiment bon, totalement local (personne ne parlait l'anglais, c'est peu dire) et on a finalement payé 1.50$ par personne pour notre bol de soupe sur mesure, et une Fanta chacun. Une vraie joke côté prix.
Ce qui est intéressant en lien avec la bouffe d'ici, c'est que malgré que les Thaïlandais utilisent assez d'huile, la nourriture est saine, habituellement. Ils ont très bien compris l'équilibre des saveurs, mélant le sucré, le salé, l'aigre/amer et le piquant pour créer des saveurs fantastiques. Il y a très peu d'obèses ici à comparer au Canada. Chez nous, 40% des gens ont un surplus de poids, sans nécessairement parler d'obésité. Ici, bien qu'on voit quelques personnes en surplus de temps en temps, je suis certaine que le le pourcentage est dix fois moins élevé. Je peux compter sur les doigts d'une main les personnes obèses que j'ai vu en deux semaines, c'est peu dire. Les bouillons sont beaucoup moins salés que chez nous, premièrement. C'est flagrant. Les saveurs ne sont pas automatiquement liées au sel, contrairement à chez nous. Aussi, bien qu'un peu de sucre est utilisé dans les préparations des sauces, très peu de sucre raffiné est consommé ici. Déjà, trouver un dessert est difficile. Il y a bien ce riz collant au lait servi avec de la mangue fraîche, que nous avons pu goûter, et quelques stands à crème glacée. Aussi, certains kiosques â rotis (petits pains indiens cuits avec un oeuf, une banane tranchée et rehaussée d'un coulis de lait condensé sucré) existent, ça et là. C'est à peu près tout.
La dent sucrée, les Thaïlandais ne l'ont pas... sauf pour les fruits. En fait, Éric et moi pensons que la grande qualité de leurs fruits enlève cette nécessité de consommer du sucre raffiné. Croquer dans une mangue, de l'ananas ou du melon, c'est la parfaite dose de sucre pour combler un goût, une rage de sucré. En tout cas, moi, ça me satisfait totalement. Je n'ai jamais de ma vie bu d'aussi bons jus de fruits / smoothies que dans ce pays. Il n'y a aucun comparable, pas même ce que j'avais au Mexique. Ici, on passe de la glace au mélanger pour bien la piler, et on ajoute le fruit brut, sans aucun additif. C'est tout. Le plaisir d'en boire est indescriptible. Si simple à faire, si délicieux à consommer. Un tel commerce ferait une petite fortune à Rimouski. Pas besoin d'extracteur à jus, là. Juste un bon "blender" et des fruits mûrs. À consommer sans modération, croyez-moi.
Nous avons remarqué le peu de produits laitiers utilisés ici dans la cuisine. En fait, ils n'en utilisent aucun, sauf le lait condensé sucré sur les rares desserts et dans le café. Pas de fromage, pas de lait. Certes, un peu de yogourt dans les smoothies ou comme cela, au dépanneur, pour le petit déj (parfois), mais c'est tout. Les Asiatique sont renommés pour vivre plus vieux que les Occidentaux, avoir moins de maladies chroniques, etc. Certains étudient maintenant la corrélation entre la quasi absence de produits laitiers et cette santé bien meilleure. Je vous dirais que les produits laitiers ne me manquent pas, et depuis deux semaines, mon nez est débloqué, moi qui fait de la sinusite chronique habituellement. Je sais qu'un lien entre le lait et la sinusite chronique est en train d'être prouvé. Je commence à croire qu'il est réel.
Éric et moi choisissons nos repas en fonction de nos envies du moment. On goûte à plusieurs plats et on le fait à l'asiatique, c'est à dire dans le partage. C'est fou comme les Occidentaux tiennent à avoir leur propre assiette de tout. En Asie, tout comme au Moyen-Orient, le repas est un moment de partage. On mange directement dans le plat de service, ou on se sert une portion directement à table. On place tous les plats au centre et on mange dans le partage le plus pur et le plus simple. Cette façon de manger m'inspire beaucoup et j'aimerais commencer à la calquer à la maison, en servant des plats de service et que chacun prenne une petite portion, quitte à se resservir. On mange moins, premièrement, car on ne termine pas nécessairement son assiette remplie à raz bord, mais on se sert plutôt au gré de sa propre faim, au fur et à mesure. On mange aussi plus lentement, ce qui favorise une meilleure digestion. C'est carrément une question de mode de vie. Les portions sont aussi bien différentes des nôtres. Plus petites, plus équilibrées.

Bon. On quitte Ayutthaya demain matin assez tôt pour une trop courte journée à Bangkok avant de voler vers Krabi le 27 mars. Un stop qui va nous permettre de rapidement renouer avec l'effervescence de la ville. J'ai beaucoup apprécié ces neuf jours au nord du pays. Je vous dirais que ma ville préférée jusqu'à maintenant es Ayutthaya, pour son rythme de vie, la gentillesse de ses gens et la verdure quasi tropicale qui parsème la ville de bout en bout. Les temples en pleine ville donnent un cachet unique à l'endroit. Si vous planifiez un voyage en Thaïlande, osez Ayutthaya. Seul bémol, nous avons vu aujourd'hui des touristes se promenant à dos d'éléphant en ville. Les éléphants étaient tous épuisés. Certains laissaient trainer leur trompe au sol sur l'asphalte. On nous avait expliqué ce comportement au sanctuaire de Chiang Mai; les éléphants très fatigués n'ont plus la force de tenir leur trompe, qui est très lourde. Ils la laissent donc pendre au sol lorsqu'ils n'ont pas de support pour la déposer (un arbre accessible, par exemple). J'ai trouvé ça triste. Les éléphants étaient tous montés par un ou deux touristes et un "conducteur", lequel tenait une pioche affûtée pour piquer les tempes de l'éléphant pour le diriger. C'est une forme de maltraitance. Parfois, on pense vivre une aventure formidable en montant une bête sauvage domestiquée. Certains animaux sont faits pour cela et aiment cette relation avec l'humain (ex: les dromadaires et les cheveux, mais aussi les chiens de traîneaux). Par contre, les éléphants maltraités à coup de pioche derrière les oreilles et sur les tempes, parfois jusqu'au sang, ça ne me semble pas une relation harmonieuse animal-humain.

Pensez-y bien. Nous sommes les seuls responsables de la maltraitance animale en ce monde. Seul l'humain est assez sordide pour agir ainsi. Ne nous surprenons donc pas de notre manque d'humanité envers d'autres cultures, par la suite, si nous ne sommes même pas capables de respecter un tant soit peu la faune et la flore.

Bon weekend de Pâques à tous et profitez de votre congé (ceux qui en ont un!)


1 commentaire:

  1. Manger de la soupe avec cette chaleur ne vous dérange pas? Elle a l'air bonne par contre.

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