mercredi 23 mars 2016

Suhkothai, du gros soleil sale et quelques réflexions weirdo

Nous partons de Suhkothai pour Ayutthaya demain matin. On a nos billets de bus pour le départ de 8h45. Il faudra donc se lever encore tôt.
La routine quoi!
Ça fait du bien de garder une certaine hygiène de vie, même pendant les vacances, et nous lever tôt nous a permis jusqu'à maintenant de maximiser notre temps à visiter, compte tenu qu'il fait trop chaud  en après-midi pour faire de la randonnée pédestre. Même les tuk-tuks se cachent en PM. Ils préfèrent se faire sécher les dents à l'air climatisé, dans un cyber-café ou ailleurs, peu importe.

Il faut dit que depuis notre départ de Rimouski, il fait un de ces soleils. Un gros soleil sale, qui te brûle impunément la peau, ta belle petite peau trop blanche, sans te laisser de chance, même avec un écran solaire de FPS 60. Il ne se cache jamais derrière un nuage, lui, il nous attaque violemment  le nez et les oreilles, nous mord, nous grève.  On plume de partout! C'est dégueulasse! Je ne me plains pas; je sais où je vais et où je retourne, les amis. Mais nous sommes passés quand même d'un extrême à l'autre... de Rimouski à -30 vers le 40°C d'hier. Les êtres humains sont des top machines capables d'en prendre. Hell yeah! J'aimerais simplement être aussi capable de colorer un peu. Vous savez, je ne suis pas capable de bronzer. Je brûle, je plume et je redeviens blanche. Du coup, personne ne me croit quand je reviens de vacances. J'ai présentement un petit hâle, mais j'ose espérer pouvoir le garder pour quelques semaines, en considérant que ce gros soleil sale continuera de nous accompagner jusqu'au 3 avril, date de notre retour en terre nordique. (non! j'veux pas! hahaha)

Je veux vous raconter ce qu'on a fait en deux jours... C'est simple comme bonjour; on a visité des temples, et des temples, et des temples, et encore des temples. On a littéralement dévoré des yeux tous les temples les plus baba cools de la région. Et je vous en passe un papier: faire ceci en bicyclette ou avec les transports en commun, c'est carrément du suicide. Ne faites pas les voyageurs hippies anti toute, là... Si vous venez ici, osez la voiture privée ou le tuk-tuk pour vous mener d'un site à l'autre.  D'une part, les sites sont multiples, éloignés les uns des autres, et fort mal indiqués. D'autre part, le peu de transports en commun du coin, surtout pour rejoindre le parc de Si Satchanalai, vous causera bien des maux de tête. Nous avons osé le tuk tuk hier et la voiture (camionnette privée pas mal déglinguée) aujourd'hui. OMG yes! Idée de génie! Nous sommes des génies hahaha!
Hier, on a fait nos dix milles pas (merci FitBit de m'aider à focaliser sur mes objectifs quotidiens!) dans la ville cité de Suhkothai, ancienne capitale impériale de Thaïlande. C'était franchement grandiose. Les temples sont éparpillés un peu partout, ils sont encore truffés de Bouddhas de toutes les grandeurs, de toutes les hauteurs. Comme on est en basse saison, il y a peu de touristes dans le coin (ils préfèrent aller à la plage au Sud en mars et avril) et ça nous permet de profiter au maximum de la grande beauté de l'espace, de nous délecter sans trop d'interruptions de toute cette histoire, de tous ces vestiges, silencieux témoins du passé. Nous avons fait la "run de lait" des temples en tuk-tuk, avec un chauffeur unilingue thaï, mais qui connaissait vraiment sa job. Il savait où nous mener, il connaissait par cœur le nom de tous les sites, etc.

On a suivi à peu près le même modus operandi ce matin, pour aller visiter un "must" selon le Routard: le Parc Si Satchanalai, sauf qu'au lieu du tuk-tuk, c'est un jeune homme de vingt-cinq ans parlant un anglais comique et musical qui nous guidait en camionnette. Le parc Si Satchanalai est à 57 km de Suhkothai. Sincèrement, c'est un lieu sortant tout droit d'un roman fantastique. Les temples sont très anciens, assis ça et là dans la forêt et sur la colline... On a un peu l'impression d'être dans le décor d'un film d'Indiana Jones ou un truc similaire. Vraiment, si vous passez par ici un jour, prenez une journée de plus pour vous permettre d'y faire un arrêt car c'est un joyau. C'était carrément vide de touristes. Une quinzaine de visiteurs tout au plus occupaient les lieux (et je suis généreuse) pour un parc pourtant énorme et grandiose. Comme il est difficile d'accès, plusieurs voyageurs passent leur tour. On avait l'impression que la nature nous faisait un cadeau inestimable et d'être soudainement au fait d'un des secrets les mieux gardés de Thaïlande.  Par contre, autant pour Old Suhkothai que pour Si Satchanalai, il faut se lever tôt. Vos visites doivent impérativement être terminées vers 13h, car sinon, vous fondrez comme de la glace au soleil. Il fait si chaud! Et par moment c'est si humide! On a eu droit à un 40°C hier. Avec l'humidité, on enfle de partout. J'ai les cheville grosses comme des troncs d'arbres, je vous le jure, mais je vous épargne la photo, car c'est franchement dégueulasse, du moins à mon goût.
Autre conseil pour la région de Suhkothai: réservez un hôtel ou une pension avec piscine. Vous serez enchanté en après-midi de pouvoir en profiter et vous prélasser comme un pacha. C'est ce que j'aime de ce séjour dans la région: On a fait du gros sport le matin et de la grosse paresse l'après-midi.

Éric a eu aussi une luck de la mort qui tue; celle d'avoir pu s'entrainer une heure avec un entraîneur privé de Muay Thai. Pas un no name là. Un entraineur âgé et expérimenté ayant formé des combattants assez bons pour se battre au Lumpinee, le stade mythique de Bangkok. Éric réalisait donc un rêve en pouvant le faire ici, dans un gym perdu à l'extérieur de la ville, presque dans le bois. C'est notre chauffeur de ce matin qui a organisé le tout avec son père, car ils connaissaient l'entraîneur personnellement. Éric trouvait que son beau bronzage de fermier et sa bedaine ne cadraient pas vraiment avec le décor, mais il a su oublier le malaise initial pour s'adonner à ce sport qu'il aime énormément. On peut dire que c'est fait, même s'il c'était pas la forme hein. 😉

J'aimerais vous parler maintenant de quelques constats qu'Éric et moi avons faits et aussi démystifiés depuis le début de ce voyage.

1) La couleur des voitures.
J'ai fait remarquer à Éric que dans ce pays, 99% des voitures étaient soit blanches, soit noires, soit grises ou soit beige. Mais principalement blanches. On avait même vu une vitrine d'un concessionnaire Toyota avec 100% de voitures blanches, peu importait le modèle. Ça avait piqué ma curiosité. Éric aussi se questionnait. C'est frappant, surtout qu'au Québec, presque tout le monde a une voiture bleue, rouge ou argent. Notre charmant petit chauffeur nous a expliqué le pourquoi du comment ce matin.
Imaginez-vous donc qu'ici, les voitures blanches sont moins chères. Et de pas mal. Une blanche est environ 500$ moins chère qu'une noire, et 1500$ de moins que des couleurs comme le rouge ou le bleu. Comme les voitures sont chères pour les Thaïlandais, ils choisissent une couleur blanche pour se permettre l'air climatisé. C'est aussi beaucoup moins chaud (ici, 15°C c'est le gros frette. Pas besoin de vous dire qu'à 40°C, un char noir, c'est pas de la tarte).

2) La grande question des ladyboys.
Je me questionnais dans mon dernier billet à savoir si les ladyboys étaient ou non bien acceptés dans la société thaïlandaise. J'avance encore dans ma quête de réponse.  Ce même gentil petit chauffeur, béni soit-il, a répondu à plusieurs de mes questions à ce sujet, en riant. Il mentionnait qu'il y aurait environ 10 millions de ladyboys en Thaïlande, donc 1 sur 7. Attention, ce chiffre provient de mon chauffeur de taxi et je n'ai aucune preuve de sa véracité. Cependant, ça prouve qu'il y en a vraiment énormément au pays. Il mentionnait que c'est bien accepté, que dès 15 ou 16 ans un jeune peut faire le choix de devenir ladyboy et que dans sa seule classe trois jeunes hommes ont pris cette décision après le secondaire.  La capitale des ladyboys est Pattaya. Les ladyboys sont admirées pour leur corps carrément plus que parfait et leur certaine élégance (pas toujours, mais souvent) dans le détail du vêtement, du maquillage, de la chaussure, etc. Il mentionnait que lui-même, un thaï habitué d'en voir, il hésite sur l'identifaction du sexe de la personne devant lui un tiers du temps dans certaines régions. Les plus beaux ladyboys viennent de la région du Ihsan. Il mentionnait aussi que plusieurs Marines américains arrêtent à Pattaya en permission,  et se font prendre en pendant faire la fête avec des jeunes femmes parfaites et délurées... mais qui en réalité s'avèrent des ladyboys. Il ne s'agit pas nécessairement de prostitution. Il s'agit de gens qui s'habillent en femme pour sortir, et qui sont parfois opéré, mais pas toujours. Pattaya est leur fief. Attachez votre tuque avec de la broche si vous passez par là et que l'envie vous prend de flirter dans les bars. Les plus belles sont souvent les plus surprenantes ici.

3) La leçon d'humilité à saveur épicée
J'ai eu une bonne leçon d'humilité hier midi au resto de mon hôtel. Tsé quand t'as vécu au Mexique, tu penses que t'es capable de tout prendre côté piment. J'étais jusqu'à hier une de ces vantardes du piquant. "Amenez-en du piquant! Je n'ai plus de papilles gustatives depuis des années; je suis capable d'en prendre". Ouin. Hier midi, j'ai rencontré mon Waterloo du chili. J'ai commandé un lap de porc "Spicy", donc à la thaïlandaise... et j'ai tellement eu de la misère à m'en remettre que j'ai presque fait une rechute de coca cola. J'en ai bu deux de suite, je devrais même dire calé. J'ai jamais de ma vie goûté un met aussi piquant. J'avais le nez qui coulait, les yeux qui braillaient, la langue en feu de fôret, des sueurs, et j'étais sûrement pas loin de la montée de fièvre. J'exagère à peine. C'était ce qu'on appelle "une expérience enrichissante". Mon égo en a pris un coup; je ne prétendrai plus jamais être la plus tough mangeuse de piments. Les 70 millions de Thaïlandais me battent à plate couture.

4) L'araignée géante.
Ce matin, Éric, en voulant ramasser son t-shirt laissé sur le divan de notre chambre, l'a laissé tombé en catastrophe (et avec moult petits cris) lorsqu'il a aperçu une méga araignée qui s'y promenait. Éric est un grand arachnophobe. Moi aussi j'en suis une, mais lui, c'est le boutte du boutte côté arachnophobie. J'ai pas pu voir la bestiole car elle s'est réfugiée sous le divan. Éric lui s'est pratiquement enfermé dans la salle de bain et m'a lancé un "je sors pas d'ici, moi!" de l'autre côté de la porte. Il s'est évidemment décidé à sortir par la suite, mais s'est empressé d'aviser le gérant d'hôtel de la présence de la "chose à huit pattes". Le personnel a dû passer au  peigne fin notre chambre. On ne saura probablement jamais si la bibite est morte ou non. Mais Éric se sent soudainement moins confiant lorsqu'il doit s'aventurer sur les dalles du plancher. Vive les pays chauds! On y trouve de tout, et pas toujours des amis.


Sur ces belles paroles, je vous laisse avec quelques photos mélangées et je vous réécris depuis la belle et célèbre Ayutthaya, destination prisée des amoureux d'histoire.

Bonne journée.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire